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mardi, septembre 10, 2024
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Scarface : Scarface in the city

Le phénomène des chaussures accrochées aux fils est à la mode.


Scarface, le nom donné par les jeunes de Yaoundé au phénomène, vient d’un célèbre film policier américain qui retrace le destin d’un petit truand, Tony Montana alias scarface, libéré à la faveur d’une amnistie dans les prisons cubaines et dont l’ambition, après le retour aux Etats-Unis, est de devenir le roi de la pègre. En scène, on peut voir des personnages charismatiques et troublants, à l’instar d’AL Pacino, Michelle Pfeiffer ou encore Steven Bauer. Le film montre la boulimie d’un homme assoiffé de pouvoir et d’argent, dont l’obscur projet est de gravir les échelons de la mafia au prix du sang et de la violence.


 


Inspiré par un roman paru en 1932 et réalisé par Brian de palma, le film avait choqué de nombreuses âmes sensibles à sa sortie aux états unis, lesquels condamnaient la violence de certaines scènes et la moralité de l’histoire.


 


Ce phénomène né de la ségrégation raciale et spatiale ainsi que la lutte des classes, symbolise aujourd’hui dans les ghettos américains, colère et hommage. Ce fut le cas en 1991 après le passage à tabac de Rodney King, un jeune noir, au south central de Los Angeles. Les jeunes blacks, pour manifester leur colère avait alors suspendu leurs chaussures sur des câbles.


 


Dans nos grandes villes, beaucoup de jeunes de la tranche d’age comprise entre 16 et 25 ans, utilisent câbles et fils de transport d’électricité pour se débarrasser de leurs chaussures. Etudiants, lycéens, oisifs et autres passionnés s’en donnent à cœur joie, et se recrutent surtout parmi les adeptes du rap et du basket ball. A Yaoundé par exemple, ou la pratique à véritablement droit de cité, les lieux de prédilections sont facilement identifiables : une paire de chaussure pendant sur un câble. De Mendong à Biyem Assi, en passant par la cité verte, Nlongkak via Etoa meki et Essos, les raisons de cette tendance sont multiples et varient selon le quartier ou l’interlocuteur.


« nous le faisons parce qu’on veut être comme les petits statois », lâche le petit patrick Alembé, 16 ans revolus et habite le camp sic Mendong. « dans plusieurs films américains, on voit souvent cela », ajoute son compagnon Cédric, avec qui il vient d’achever une partie de basket. Un jeu qu’il trouve d’ailleurs passionnant, puisqu’il va procédé séance tenante à quelques essais au moyen de sa propre paire de tennis.


 


A un jet de pierre de là, au lieu dit Biyem assi hôpital, c’est une autre version que tiennent les ados. Ici, on affirme le faire tout simplement par snobisme afin, selon Basile Mimboué, 20 ans, d’ « exhiber les grandes marques de chaussures pas toujours à la portée de tous ». un autre, aux allures de rappeur, ne dit pas autre chose, le « scarface » étant pour lui une manière de célébrer les grandes marques telles que Nike, Adidas, ou Reebok.


 


Au lieu dit source, le phénomène permet de s’identifier. « il faut montrer aux gens que c’est un autre territoire, ou n’importe qui peut pas venir faire ce qu’il veut comme il pense », indique Rodman, un garçon au physique robuste, assez populaire et respecté dans le coin.


 


A la cité verte, la cause semble plutôt noble. Les jeunes adeptes du « scarface » veulent exprimer le ras le bol au délabrement continu de leur HLM selon Lionel Yebo 17 ans, « c’est une forme de révolte contre les responsables de la sic, qui ne veulent pas rénové les habitations ». un point de vu largement soutenu par ses camarades, qui disent en avoir marre du niveau d’insalubrité avancé dans le quel est plongé leur de vie. « qu’attendent ces gens la pour refaire la peinture sur ses bâtiments ? » s’insurgent Christian Nyangon. A essos, ancien waka waka, « le phénomène symbolise un au revoir ou réussite quelconque » explique Eric Abanda. Les paires de chaussures accrochées au dessus de la tête lui rappellent le départ de ses amis Pascal Amoka, actuellement en France, Fabrice Mbarga aujourd’hui en suisse et Ema Dozeka, qui séjourne en Littonie.


 


Du coté d’ Elig essono, la tendance est justifiée comme une forme d’epanuissement. « cela permet  aux jeunes de se mettre à la page de ce qu’ils voient ailleurs et s’exprimer librement », indique Olivier Atangana. Au camp sic Nlongkak, on parle d’un défi sportif qui consiste, selon Thony Mballa, réussi un lancé. Un service d’adresse qui n’est pas aisé pour tout le monde. Son coéquipier Ivon Nyamen explique ainsi qu’il y’a des moments où l’on peut passer toute une journée pour la tentative.


Mais la pratique ne semble pas faire l’unanimité chez les jeunes, certain la trouve dépravée compte tenu des risques qui l’entoure, mais aussi de l’images à laquelle elle renvoie. Pour Pierre Armand Akamba, 18 ans, « Le scarface traduit un manque d’éducation et conduit ses adeptes à l’insolence ». Oumar Kelbaï parle pour sa part « d’une mentalité rétrograde qui non seulement salit la ville mais est également susceptible d’entraîner des graves incendies à l’avenir, étant donné que les adeptes joue avec les fils électriques» .


 


 


Text : situation mag
Source :
nintendo-difference.com

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