Prince Théophile Kwendjeu : « nous travaillons pour une relation bénéfique entre le Cameroun et la Russie »
Homme d’affaires, il s’exprime sur son séjour en Russie au terme du salon d’agriculture Asia Expo, en compagnie d’autres participants camerounais ; non sans indiquer comment les Etats du Cameroun et de la Russie de protéger les intérêts réciproques dans leur coopération de longue date.
Les Camerounais peuvent-ils dans leur immense majorité savoir dans quel cadre vous êtes allé en Russie au moment où ce pays-ami du Cameroun recevait des grands dirigeants du monde en plein sommet des Brics ?
Nous étions en Russie grâce à une volonté exprimée de nos partenaires russes qui ont voulu que nous prenions part au Congrès agricole International, Asia Expo, tenu du 23 au 25 Octobre derniers à Sotchi en Russie. Ce salon est présenté comme une importante plateforme pour les pays africains en quête d’innovations agricoles. Je signale qu’il y a plusieurs mois en amont, je présentais aux autorités de mon pays (Cameroun, ndrl) et au plus haut niveau de l’Etat, les homologues russes venus en délégation en vue de présenter ce projet de vulgarisation de la technologie agropastorale. Comme vous le savez, malgré son potentiel, le Cameroun peine à assurer une certaine indépendance de son secteur agricole. Cet événement a été donc une opportunité de poser des jalons devant renforcer sa production. Concrètement, ce salon nous a permis en tant qu’hommes d’affaires du secteur privé camerounais à travers la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef) d’être aux côtés de la délégation des autorités publiques pour ensemble débattre de l’état actuel du secteur et de son évolution à venir, de ses tendances, de signer des accords de partenariat et des contrats. L’ambition affichée de cette participation a été de nous approprier des solutions innovantes proposées par les entreprises russes et asiatiques dans des domaines variés tels que la production laitière, l’aviculture, l’horticulture et les engrais de même que les secteurs techniques et technologiques.
Que retenir de l’accueil réservé par la partie russe ?
Le directeur général de l’Asia Expo, Igor Milovanov, à qui je formule mes vives reconnaissances, a précisé que l’exposition servira aux pays africains d’acquérir de nouvelles méthodes devant stimuler leur production agricole au sens large. L’autre objectif de notre participation à l’exposition était de montrer aux entreprises africaines des domaines de coopération prometteurs dans les industries agricoles qui pourraient contribuer au développement économique et améliorer les conditions de vie sur le continent. Notre séjour en terre russe sera bénéfique pour le Cameroun. De même pour la coopération déjà très bonne entre nos deux États.
Que représente pour vous le président russe dans le réchauffement des relations d’amitié entre le Cameroun et la Russie ?
Nous avons souvenir qu’au début de la correction infligée aux politiques des pays l’Otan face à la situation prévalant en Ukraine ; vous avez été au courant de mon message de soutien en 2022 adressé au président de la République de Russie, Vladimir Poutine. Est-ce que tous ses efforts vont en droit ligne à ce soutien? Je dirai sans détours que le Président Russe est un homme pour qui je ressens beaucoup d’admiration, beaucoup de respect, je dirai aussi beaucoup d’affection pour tout ce qu’il fait premièrement pour son pays dont il a par sa grande sagesse et son intelligence dressé au fil des ans au sommet du monde. Aussi je tiens à lui rendre hommage à chaque fois pour ce qu’il fait pour accompagner les pays africains dans la sauvegarde de leur souveraineté, la lutte de leur totale et véritable indépendance. Devrais- je dire qu’il est désormais le bras séculier qui nous protège. Permettez-moi de dire ici que je prie le Dieu tout puissant chaque jour afin qu’il lui accorde santé de fer et longévité. Après ma lettre privée à lui adresser, j’espère le rencontrer physiquement un de ces jours. C’est mon rêve.
En marge de ce salon, nous avons également appris que la partie russe vous a remis une distinction honorifique. Peut-on en savoir un peu plus ?
Il s’agit de l’insigne Brics Alliance remise par une organisation autonome à but non lucratif dénommée Alliance Internationale des Projets Stratégiques Brics ». Le badge est décerné aux citoyens de la Fédération de Russie, aux citoyens étrangers et aux apatrides pour leur travail conjoint actif avec l’Ano « Masp Brics », sur le développement de la coopération bilatérale, la vulgarisation de la langue et de la culture russes, la mise en œuvre de projets de soutien aux compatriotes, pour les services dans le développement des relations bilatérales avec la Fédération de Russie, l’aide au renforcement de la paix et des relations amicales entre les États et d’autres services spécifiques. La décision d’attribuer l’insigne est prise par le président de l’organisation autonome à but non lucratif « Alliance internationale des projets stratégiques Brics ». L’Insigne est remis par le président de l’Ano « Masp Brics » ou sur ses instructions par l’un de ses adjoints.
Depuis un certain temps au Cameroun, vous vous affairez à être aux côtés des personnes de troisième âge. Comment vous l’expliquez ?
Nous menons d’importantes activités dans ce sens à travers l’Ong, Living Alternatives for the Ageing (Lafta) fondée en 2013 par Elisabeth Mofor la présidente exécutif et qui depuis deux ans déjà a été reconnue d’utilité publique par un décret signé par le président de la République chef de l’Etat, Paul Biya. Il s’agit de donner une seconde jeunesse à ces personnes rattrapées par le temps et qui sont pour la plupart des retraitées. J’y trouve un grand intérêt étant entendu que je n’ai donné ma vie qu’à servir les populations abandonnées en plus pour ce cas de figure non seulement ma mère fait partie de cette tranche d’âge, nous allons tous passer par là ne l’oublions pas.
En Russie vous aviez l’occasion de trouver des partenaires devant faire grandir cette organisation Lafta. Avez-vous fait le job ?
Nous avons noué des contacts pour la cause de Lafta en sollicitant des aides et soutien en faveur de cet instrument devenu un bras de soutien aux actions du gouvernement de la République qui de par son chef le président Paul Biya a fait reconnaître cette Ong. Lafta est dans mon cœur, pour ne pas dire dans ma chair partout où je vais et à chaque moment pour la qualité des services qu’elle apporte aux personnes âgées, aux réfugiés et aux déplacés internes. Cette organisation humanitaire fait désormais partie de ma vie. Je suis très sensible à tout ce qui touche à l’amélioration des conditions de vie des humains. Je me suis donné depuis déjà plus de 30 ans à œuvrer dans ce sens.
Pouvez-vous dire un mot sur cette organisation ?
Lafta est une plateforme de rencontres, d’échanges et un lieu de solidarité pour personnes âgées, réfugiés et déplacés internes de 60 ans et plus ; où s’organisent des activités ludiques, récréatives, thérapeutiques et intergérationnelles sans distinction d’origine, de sexe ou de religion, pour lutter contre la solitude et l’isolement de cette population cible. L’objectif défini étant de voir cette tranche de la population bien vieillir tout en restant dignes et utiles pour les générations futures. Non sans marteler sur le fait que tous les services offerts à Lafta sont gratuits. Comme la fondatrice aime à le dire, Lafta est reconnaissante envers le gouvernement pour l’effort collectif à la réalisation de ce projet en général et en particulier, pour l’intérêt porté depuis le début de ce projet par le chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya et son épouse Madame Chantal Biya, Première Dame, à travers les Synergies africaines avec à sa tête son secrétaire exécutif, Jean Stéphane Mbiatcha. Lafta est une organisation humanitaire à but non lucratif dont la mission principale vise l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées au Cameroun et sur le continent qui ne disposent pas de systèmes de soutien suffisants. Lafta compte construire des centres d’accueil plus grands dans toutes les 10 régions du pays ou ses personnes âgées, les réfugiés, ses déplacés internes de plus de 60 ans pourront retrouver vie paisible, dans un cadre de loisirs et de détente mais surtout sous assistance de médecins spécialisés en gériatrique. Aujourd’hui je suis fière d’avoir créé la connexion entre Lafta et beaucoup d’associations russe évoluant dans l’humanitaire. C’est un patrimoine collectif qui nécessite une synergie d’actions des âmes de bonne volonté, des mécènes, aux fins de se joindre à cette noble cause, car un senior, une senior bien dans sa tête contribue aussi à l’apaisement social. Voilà désormais que nous pouvons compter avec les partenaires Russes pour mener à bien cette belle aventure céleste.
De la même manière, ce déplacement en Russie peut-il aujourd’hui contribuer à renforcer vos atouts afin de booster vos ressources multiformes devant vous permettre aisément d’accroître vos capacités à offrir des dons dans plusieurs endroits au pays, dans les secteurs de l’éducation, du social en passant par la santé ?
Ça fait aussi partie de nos actions au pays. Nous avons justement célébré cette année la énième édition de Soutien à l’éducation du Prince Théophile à l’Enieg de Bangangté, dans le département du Ndé et la première du genre à Mbouda, chef-lieu du département des Bamboutos. Il n’est point question de disposer assez de ressources. La question centrale c’est pourquoi nous le faisons. Nous avons amorcé ce projet à partir d’un plaidoyer-lobbying bien mené par des anciens élèves de cette école. Nous avons trouvé qu’il était bon d’agir. Agir d’abord pour eux, davantage pour célébrer leur réussite après la formation qu’ils ont reçue avec vocation de transmettre la connaissances à nos enfants et de dire avec force comment leur importance dans un pays comme le nôtre n’est plus à démontrer. Agir pour soutenir la vision du chef de l’Etat, S.E Paul Biya, que nous avons pris au bond la balle qu’il a lancée. Il a demandé aux Camerounais d’oser. Oser ici revêt tout son sens : participer à sa manière à la bonne marche du pays, pour le soutenir dans ce vaste chantier qu’il construit avec sagesse et maestria. Nous avons fait le choix de notre action. Les enseignants qui sortent des Enieg doivent se sentir honorés, c’est ce que nous essayons de faire. Nous le faisons juste par altruisme et notre action est complètement désintéressée. Si chacun le fait dans son axe d’intervention, on aurait un pays plus en paix. Nous avons tous une responsabilité, celle de créer de l’espoir pour tous les Camerounais.
Par Paulin Siméon Ondoua