Bilik Jo : Ce que je pense : DJ Bilik l’incompris du hip hop kamer
Ce n’est pas un poisson d’avril. Le 1er avril dernier comme je le fais d’ailleurs tous les soirs, je fis ma ronde quotidienne des chaînes de tv camerounaise à la recherche de quelques inepties télévisuelles comme celles-ci savent si bien en servir aux téléspectateurs. Je marque un temps arrêt lorsque je tombe sur la chaîne de télé Canal 2 International. Il est 18h et quelques poussières de minutes, et c’est le clip très… hot diffusé en moment là qui retient mon attention. Je vois des filles dans des tenues très osées frôlant presque l’indécence et se déhanchant comme des « bimbos » tout droit sorti des clips US.
Je pense alors à mon jeune frère d’à peine 10 ans qui était entrain de regarder le même clip que moi à ce moment là. Que va t-il retenir ?
Par la suite, la même chaîne proposa cette fois une partie de billard entre Thierry Olemba et sa fameuse grande mère (‘‘ma grande mère joue au billard’’ Ndlr).
Cela aurait été aurait comme d’habitude un fait anodin pour moi sauf que ce jour là il me revint en mémoire un fait divers qui avait pourtant fait un véritable buzz sur le net en février dernier, à savoir la censure du clip de Bilik Jo par la même chaîne de télé (Canal 2) sous prétexte que le vidéogramme de la chanson « 666 chiffre de la bête » contenait « des images subliminales ».
Selon mon vieux petit dico, par subliminale l’on doit comprendre quelque chose ou une perception qui atteint à peine ou pas du tout le seuil de la conscience. De toute façon c’est de la psychologie que seul Canal 2 peut comprendre car chaque jour je suis sublimé par certaines images que je vois sur cette chaîne. Je ne veux pas soulever une autre polémique mais juste faire savoir aux un et aux autres mon étonnement quant à cette affaire. Je ne soutien pas non plus le personnage (dj bilik) mais je me permets de constater juste qu’il est l’incarnation de cet adage populaire qui prétend que l’on est jamais prophète chez soi. Pour exemple, chacune de ses réactions à la suite d’un article quelconque sur ce même site soulève un véritable tôler de critique à son encontre. C’est à croire que tout ce qui sort de sa bouche est impur. Pourtant parfois faut bien l’admettre il ne dit que des vérités qui malheureusement dérangent ceux qui se sentent concerner. S’ensuit alors un clash verbale avec des nombreux internautes qui se cachent sans honte derrière des pseudos alors que lui dit tout haut ce qu’il pense et à visage découvert s’il vous plaît. Si certains lui reproche sa grande gueule, d’autres ne lui reconnaisse aucun talent musical et le traite même d’éternel frustré.
Pourtant faut bien le reconnaître, ses faits d’armes dans le milieu du hip hop sont assez élogieux et parlent d’eux même.
Par exemple, en 1992 il croise Tom Sepha (Ra-syn), Rouly Ier (Fœtus Lion), Meylick et en juin 1993 ils créent ensemble UMAR CVM célèbre groupe du pays des années 90. En 1998 Bilik produit et réalise « Urban villageois » le premier maxi d’Umar CVM qui sera aussi le premier maxi de hip hop au bled à être éditer en France par MGI International et ELEMENT MUSIC. Dénicheur de talent, dj producteur, il met sur pied le label Zomloa Recordz et Zomloa Famillia collectif de plusieurs groupes de rap, soul, raga et produit entre autre la compilation de 14 titres intitulée « AU PAYS DE KUSH » avec la reprise de la chanson « je vais à Yaoundé » d’André Mari Talla. Il servira de déclic à la carrière de deux grosses pointures du hip hop kamer de l’heure : Sultan Oshimin et Bobby shamanh.
Il a également produit pour Kriss Bad le tube « NO SIDA » édité par la Banque Mondiale , le CNLS, ONUSIDA, MTN, les Synergies Africaines et qui fera l’objet d’une caravane nationale de sensibilisation contre le SIDA. Une première dans le hip hop au Cameroun.
Dj Bilik fait parti des premiers enfants du hip hop camerounais et il a écrit l’une des plus belles pages de ce mouvement donc il est de ce fait un doyen. C’est un aîné qui se trouve être au cœur d’un conflit de génération entre old school et new school, un vieux lion nostalgique du bon vieux temps (Sunday rap, big rap show, soirées Mbitakola, les nuits du rap…).
Dj Bilik c’est cette passion dévorante pour le hip hop, une vision personnelle souvent décalé de celle du commun des mortels, un incompris qui hélas peine à se faire comprendre.