Bois d’Ebène : Le mauvais matos dans un concert chasse le public ..

Groupe du label Zomloa Recordz depuis 2001, le Bois d’Ebène constitué de Teddy Kunta et Dablack Chivas ont bien voulu nous accorder cette à la veille de la sortie de l’album de Zomloa Familia au pays de kush 2 qui s’intitule « les âmes traîtresses ».
kamerhiphop.com : Alors parlez moi du Bois d’Ebène ?
Bois d’Ebène est un groupe de 2 principaux membres avec un personnel technique (adamic au chant, cacao, Eric au piano, parker au contact). Il s’agit de Dablack Shivas et Teddy Kunta.
C’est un concept qui est née et qui a grandi au fil des ans. Au départ, il s’agissait de lutter contre les fléaux jugés prioritaires comme le racisme, les partenariats et relations internationales illégales et les fléaux sociaux. La politique bien que combattu par beaucoup de groupes n’est pas une priorité pour le groupe du moment ou nous pensons que chaque camerounais peut s’en sortir à partir de sa volonté et son abnégation au lieu d’attendre tout de l’état.
Au fil des années, nous avons estimé que pour mieux lutter contre tous ces fléaux via le rap, il fallait s’imposer non seulement au niveau national mais aussi international pour légitimer notre action.
Bois d’Ebène : c’est un bois précieux qui peut être noir et même blanc. Quand il est blessé, il devient noir. Les esclaves étaient aussi appelé Bois d’Ebène. Ce qui implique que non seulement nous estimons que nous sommes toujours des esclaves sous forme cachée (néocolonialisme), mais que l’instabilité mondiale qui prévaut ne fait que qu’aggraver les mœurs jadis sacrées (traditions et cultures affectées par la mondialisation et l’exploitation de l’Afrique). Nous soutenons le fait que le colon s’est toujours développé à partir des richesses de la colonie sans pour autant développer le colonisé.
Comment s’est faite votre rencontre (Teddy Kunta et Dablack) ?
C’est en 1999 que la rencontre s’est faite. En fait, je faisais partie (Dablack) d’un groupe (37°) que j’ai quitté. A l’époque, mon posee (37°) avait fait un featuring avec Teddy. Donc Dablack et Teddy étaient des rappeurs qui se saluaient à l’occasion, se rencontraient souvent dans les terrains de basket d’Emombo (quartier de Yaoundé 4e ). Nous étions du même quartier.
Après la cassure avec mon ancien groupe (Dablack), pour incompatibilité d’humeur, je rencontre Teddy le lendemain. Dans une longue causerie, nous nous entendons sur le projet de créer un groupe ensemble. Le nom du groupe est cherché. Il y’a des propositions comme les 2 Aladji, Patriotes… finalement grâce à une simplicité sans pareil, l’inspiration de Bois d’Ebène est venu. Mon premier s’intitulait « Nique les racistes »
Et la rencontre avec DJ Bilik ?
Elle a été précipité par le projet de la compile de DJ Effa. Nous sommes allés le voir pour les modalités de participation. Il nous a fait comprendre que si on avait des sons, il amènerai lors de son voyage en France pour présenter à DJ Effa. Nous avions une maquette de 5 titres enregistrées avec Eric au studio Léa à Nkomo (quartier de Yaoundé). Mais Bilik a sélectionné un son qu’on allait retravailler vue les impératifs de temps. On était Jeudi et lui partait à Panam le Mardi. Malheureusement, le son n’a été retenu logiquement. Mais par contre, Bilik nous a proposé de continuer à travailler avec lui si nous le voulions. C’est ainsi qu’en 2001 on a commencé à bosser avec lui.
Quelle comparaison faites vous entre le Zomloa de 2002 et celui de 2006 ?
En terme de quantification, Zomloa est aujourd’hui moins nombreux qu’en 2002. il y’a eu beaucoup de départ. En terme de corrélation, il est vrai plus on restreint plus on s’entend.
Les groupes ont grandi et ont l’objectif principal de sortir leur compil. Zomloa est plus démocratique today.
Justement dans les bacs, il se murmure que l’ album zomloa au pays de kush 2 sort dans bientôt. Alors infos ou intox ?
L’album au pays de kush 2 n’est pas une intox. Les sons sont matures et d’autres producteurs de son ont pu faire valoir leurs talents. Nous pensons que d’ici 2007 (Mars), la compil sera sorti. Mais comme nous l’avons dit, l’album du groupe Bois d’Ebène reste la priorité pour l’année 2007.
Que pensez vous du marché de disque kamer ?
Le marché est encore embryonnaire et manque de professionnalisme. Le processus de production est long et coûteux ce qui freine beaucoup de talents comme nous et par conséquent diminue l’impact du rap. Mais sinon, avec des sites comme Kamerhiphop et d’autres. avec canal2, les émissions comme Mboa, les choses avancent petit à petit. Surtout qu’on a deja des designer pour les marques des fringues comme Ptit O, Zomloa Wear, Zeal… Mais pour les choses continuent d’avancer, il faut éviter l’amalgame des compétences et le trafic d’influence.
Croyez vous au hip hop kamer ?
Bien sur puis que je le pratique. Mais c’est le sponsor qui ne croit pas. c’est pour cela qu’entre artistes et DJ, il faut une compréhension à commencer par la baisse des taux de studio pour permettre aux rappeurs de produire leurs albums.
Comment trouvez vous la scène hip hop du bled ?
Il y’a peu d’artistes qui montent sur scène pour donner tout ce qu’ils ont dans le ventre. Beaucoup se prennent déjà pour des stars et snobent parfois le public.
Le problème de l’organisation, c’est qu’il faut qu’on arrête de programmer des spectacles comme en 98 à l’époque d’Afrikan Logik. Aujourd’hui, on fait face à une nouvelle espèce de public avec ses exigences. Le blême du matos est crucial et il faut que les artistes et promoteurs s’arrangent à éviter du matériel à demi teinte. Pour les rappeurs quand le constat est fait, ils doivent refuser de rapper. Pour les promoteurs à comprendre qu’un mauvais matos chasse le public. La playlist des artistes se fait souvent par complaisance ou par affinité. Il faut que les gars soient pro et programment les artistes même s’ils ne font pas partie de leur bulle.
Nous avons qu’en même remarqué que les promoteurs des cercons font plus confiance aux artistes étrangers qu’aux locaux. A votre avis, a quoi cela est due ?
A l’imbécillité ! avec de l’argent dépensé, on peut faire des grandes choses et même organiser des spectacles d’envergure avec des cachets consistants. Cela permettrait sûrement à une surproduction des albums, condition obligatoire pour créer un marché porteur.
La guerre rappeur Mboa rappeur puriste a-t-elle sa place dans notre mouvement qui est encore à l’état embryonnaire ?
Il ne faut pas perdre de vue les objectifs du rap kamer. On doit s’imposer en Afrique et dans le monde. Donc évitons de nous mêler les pinceaux dans des histoires bidons. Le rap c’est le rap pourvu qu’il soit bon. Nous faisons des sons en fonction de l’inspiration que dieu nous donne.
Est-ce qu’il y’a une critique que Bois d’Ebène aies peur d’entendre ?
Tout groupe est critiquable. Bois d’Ebène accepte les critiques pourvu qu’elles soient constructives. Dans le cas contraire, c’est le clash que tu cherches. En parlant de critique, beaucoup se demandent pourquoi nous sommes restés tant d’années dans Zomloa sans faire des scènes, ni sortir d’album.
Considérez vous comme des stars ?
La starmania est un faux concept ! c’est dieu qui fait de nous ce que nous sommes. c’est le public qui doit nous élever en fonction de ce que nous représentons pour eux. Bois d’Ebène ne se prend pas la tête mais est sur de ce qu’il est c’est-à-dire un groupe qui va marquer le monde.
Selon vous, c’est quoi le maillon faible du hip hop kamer ?
Le manque de sérieux à tous les niveaux : albums, promotion, clip, specks, manageriat… il y’a quelques rares qui sortent du lot mais c’est insuffisant pour faire de nous la nation number one africain du rap.
Des projets ?
Un album pour 2007, pour un début. Mais le but c’est de nous faire connaître et de nous imposer sur la scène. Le reste c’est dieu qui décidera.
Votre mot de fin ?
Big up à tous les mbom de kamerhiphop et pour tout ce que vous faites pour nous. A tous les accros du bon rap, à tous nos fans et à toute la connexion hip hop africaine.