Didier Toko : « notre rôle est d’insister pour que la musique se produise toujours… »
Présent à Yaoundé depuis quelques jours le promoteur de Douala Music’Art Festival nous parle des chantiers musicaux du Cameroun mis sur pied par le Conseil Camerounais de la Musique.
Du 18 au 21 mars se déroule à Yaoundé la deuxième phase des chantiers musicaux du Cameroun. Didier Toko vous êtes président en exercice du conseil camerounais. Est-ce que vous pouvez nous parler de l’événement en cours ?
Cette cérémonie est le lancement de la seconde phase de ce que nous avons appelé les chantiers musicaux du Cameroun Qui est un plan de structuration de l’industrie musicale initiée par le Conseil camerounais de la musique et soutenu par la coopération Française, Qui va s’exécuter en trois phases, la première phase s’est tenue à Douala il y a quelques mois, sur l’état de lieu pour populariser la musique. Le conseil Camerounais de la musique est une association créer il y a une dizaine d’années qui a la charge de participer avec d’autres organismes à la structure de l’industrie musicale. Notre rôle c’est d’insister pour que la musique se produit toujours.
Quel est l’état des lieux de la musique camerounaise actuelle ?
Nous-mêmes on ne sait pas quel est état de lieu de la musique au Cameroun. C’est ce que nous sommes entrain de faire. On sait que la musique se produit, ça se diffuse, ça se consomme, mais la chaine qui doit créer la valeur sur ce travail est inexistante. Il faut aller vers le haut et dire les droits de regarder d’abord à ce qui est fait à la base. Donc on est dans un schéma. Lorsqu’on va comprendre ce qui se fait à la base pour qu’une chanson devienne populaire, c’est-à-dire la production (les producteurs, ce sont les labels) les musiciens, la promotion (les canaux par lesquels ça passe). On essaie d’abord de comprendre sur le plan stratégique et pratique comment cela s’exécute. Au sortir de là, on aurait un check-up véritable d’où cette seconde phase des chantiers musicaux du Cameroun.
Pour cette deuxième phase, il y a des experts qui viennent d’ailleurs. D’où vient cette nécessité ?
Après avoir fait un premier check-up, on s’est dit que les exemples peuvent nous venir d’ailleurs. On a fait venir d’ailleurs les personnes qu’on juge à distance qui ont les projets mieux structurés que les nôtres et qui ont un savoir-faire plus constructif pour venir nous aider à mieux nous interpréter et à mieux nous soigner. Sur le plan local il ya aussi le savoir-faire dans les domaines clés qui peuvent accélérer notre façon de faire. Ces savoir-faire là aussi, on les a interpellés. Ce sont des directeurs d’entreprise, les directeurs marketing et des responsables en stratégies. On les a conviés pendant ces quatre jours de rencontre à venir nous aider à résoudre nos problèmes.
Quelles sont les grandes articulations des ateliers qui vont se dérouler pendant ces rencontres ?
Pendant ces quatre jours, on a identifié les problématiques découlant de la première rencontre qui était le check-up. Et on sait par exemple que plusieurs de ces entreprises existent sans être inscrites dans le journal officiel du Cameroun. Donc nous ne sommes ni les entreprises qui déclarent leurs impôts où des associations. On va d’abord sur le plan fiscal leur faire comprendre que c’est important pour eux d’être des personnes morales pour pouvoir bénéficier de plusieurs avantages (financement, crédit). On sait aussi qu’ils sont nombreux qui sortent des musiques sans les protéger, il y a un côté pratique et technique qui doit être enseigné. Comment passer par un agrégateur pour permettre de protéger la chanson. Il y a la propriété intellectuelle qui intervient, le marketing la communication…. C’est tout cela qui fera l’objet de réflexion pendant les ateliers. Les participants à ces ateliers viennent des dix régions du Cameroun dans le domaine de la production, promotion et diffusion.
Propos recueillis par Sara Éliane Nematchoua