Benjo Style : « Les Camerounais sont tres respectes sur la scene Hip-hop internationale… »
« Je suis de ceux là qui ont la chance de faire leur passion et leur métier », sa passion ? Le hip hop, son métier ? Il a bossé pendant une décennie dans une multinationale qui produit des boissons. Benjo Style puisqu’il s’agit de lui a été parmi les précurseurs du mouvement hip hop au Mboa. A Casablanca depuis quelques temps, il a bien voulu nous accorder cette interview.
Kamerhiphop.com : bonjour Benjo Style, tu fais parti des précurseurs du mouvement hip hop au bled, en quelques mots peux tu me parler de la genèse de ce mouvement ? Qui est arrivé avant qui ? Qui a fait quoi ?
Benjo Style : Pour être honnête, ils n’étaient pas nombreux à cette époque là, je parle de l’année 1983 ; Il y’avait :
– Claude qui arrivait de la région Parisienne ou il reparti l’année d’âpres.
– JJ Mineli (Paix a son âme)
– Franky P Mon frangin
– Benjo Styl’ à l’epoque Benjo P
C’était une tendance de jeunesse, le Break dance et nous 4 avions décidé de toaster dans nos groupes respectifs. En Anglais SVP. Nous écoutions alors : Kurtis Blow, Grand Master Flash, Rappers Delight …et un peu Sidney Duteil. Après trois ans certains ont suivi d’autres tendance, leurs passions, leurs études et certains les deux : J’en fais parti. Mais très honnêtement, j’ai été le cadet de cette ‘’Génération d’inspirateurs’’ qui est sortie de la Profession.
En 1992, tu as gagné le 1er prix de la musique d’accompagnement à Orléans, En 1994, tu remportes le 1er prix de la chanson pour la protection de l’environnement, en 1996 tu as été « révélation Croix Bleue » à Zurich, en 1999 tu as produit la toute première compile de rap kamer « du fond des égouts » avec ton label « Mission Accomplie, au festival Michael Power … tu t’es beaucoup investi dans ce mouvement dans les années 90 et début 2000. Mais depuis un certain temps, on n’entend plus parler de toi. Alors qu’est ce que tu deviens ?
Faudrait dire que je suis de ceux là qui ont la chance de faire de leur passion leur métier ; J’opère dans le Marketing et le social pour un groupe International qui a pour activité d’améliorer l’existence humain au jour le jour. J’y suis depuis quelques mois mais avant je faisais du Marketing pour une multinationale qui produit des boissons. Ceci pendant plus de 10 ans…
Toi qui est là depuis plus de 15 ans, alors quelle analyse fais tu du hip hop kamer ? La courbe est ascendante et descendante ?
Notre Hip-hop (Le hip-hop Camerounais) est inexistant car très peu pratiqué ; Mais nombreux sont les adeptes/pratiquants du Hip-hop au Cameroun. Les pratiquants malheureusement ne se seront jamais rapprochés de leurs prédécesseurs, ils ont plutôt souhaité à tort ou à raison réinventer la roue. C’est ainsi que quand on les écoute au jour d’aujourd’hui on entend le même débat que dans les années 80 avec Claude et Franky, et dans les 90 avec Lazy B, Bilik, Sadrak, OAN, Bantou Po-si état d’urgens…dans les années 2000 avec Toopy, Terror, Amokran… quelques fois ils ont tendance à compter sur la ‘« DIASPORA » ; Je me souviens de la plus grande perte de temps que nous ayons subi : ‘’Le projet : Lions Indomptables du Rap’’ avec un compatriote.
Ils auraient pu bâtir sur nos Learnings…Et se prendre en main. Qui soit prêt à nous supporter.
Beaucoup de gars de la Old School ont encore la nostalgie des soirées hip hop des années 90 (des soirées au grenier night club, à la sanza, les Sundays rap, les soirées Mbitakola…), ils disent « c’était la belle époque du hip hop kamer. Même comme il y’avait pas d’album, les scènes étaient trop fortes et le mouvement était plus soudé… » Partages tu cet avis ?
Fully agreed, ce fut les bonnes années, les années folles, les années top : celles qui ont aussi payés car même l’écriture était pertinente et le public attentif et attentionné car curieux de savoir ce qui se cachait derrière cette culture urbaine…On s’amusait vraiment ! Rien à voir avec la quête du Bling-Bling.
Peux ton espérer te voir sur une scène rap kamer micro à la main entrain de toaster ?
OUI.
Aujourd’hui y’a-t-il un hip hoppeur kamer, avec le quel tu aimerais collaborer et pourquoi ?
ONE LOVE ! Talentueux au sang neuf, s’il considère les expériences des anciens on peut l’orienter vers les plus hauts sommets. Faut qu’il soit open…
Selon toi que faut-il au hip hop kamer pour être parmi les meilleurs en Afrique voir dans le monde ?
Qu’il se prenne en main, qu’il s’autofinance et qu’il finance le social…Je suis désolé mais c’est lié.
Si t’as de conseils à donner à tes jeunes frères qui veulent faire carrière dans ce mouvement, qu’est ce que tu leur dit ?
Mes conseils se transforment en ces 3 questions :
– Pourquoi tu y entres ?
– Quel autre alternative tu te donnes ?
– Que sais-tu de cette culture ?
Un contact pour tous ceux qui veulent prendre attache avec toi ?
Ceux qui voudraient me contacter peuvent passer par Idrissou de kamerhiphop.com
Ton mot de la fin ?
Les Camerounais sont très respectés sur la scène Hip-hop internationale, faut qu’ils le soient chez eux et qu’ils vendent leurs cultures ; Regarde Yannick Noah…RESPECT !!
Benjo Style A COUEUR OUVERT
1- ta vertu préférée ? Le partage
2- Le principal trait de ton caractère ? Attentionné
3- Les qualités que tu préfères chez les hommes ? Combativité, Courage et Humilité
4- Les qualités que tu préfères chez les femmes ? Initiative, beauté et Vérité
5- Ta principale qualité ? Ready to share with others…
6- ton principal défaut ? Fonceur
7- Ton personnage historique ? BOB MARLEY
8- La faute que tu ne supporte pas ? L’avarice
9- L’être qui a le plus compté dans ta vie ? Jesus Christ
10- Ton meilleur souvenir ? 1994, Gagnant du Concours sur l’environnement au Goethe Institut devant des pros
11- Ton pire souvenir ? 1994, Jean-Lambert Nnang nous claquait la porte à la CRTV quand on lui proposait une œuvre musicale pour soutenir les lions à la world Cup. (Mépris des œuvres de l’esprit)
12- Ta devise ? PARTAGE – PARTAGE – PARTAGE