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lundi, septembre 16, 2024
On Djoss

Marsi : « Le slam est plus digeste que le rap »

Les mélomanes découvriront dans quelques jours le nouvel album du rappeur slameur et chanteur Marsi. Membre du groupe S TEAM il est un des rares mc’s camerounais qui se risquent dans la fusion des rythmes. A quelques heures seulement de la sortie de son premier album solo, Marsi s’est livré à Kamerhiphop.com 


Kamerhiphop.com : Marsi merci d’accorder cette interview à kamerhiphop.com
Marsi : merci Ebah et merci à kamerhiphop.com pour l’intérêt que vous portez à mon art


Tu es à la base d’un nouveau concept, le brainstorming, peux-tu nous en dire un plus là-dessus ?
Le Brainstorming est une transhumance de style car je suis un artiste qui refuse les étiquettes. Et vu que je sui assez éclectique de part mes influences rap, reggae, folklore africain ; il fallait que à travers cet album je fasse un tout en un d’où le brainstorming qui est une sorte de tempête d’idée.


Ton premier album s’intitule « A découvert », qu’as-tu voulu traduire à travers ce titre ?
Le public camerounais me connaît beaucoup plus en tant que rappeur slameur (notamment avec S TEAM, ndlr) mais il ne connaît pas le guitariste, le chanteur que je suis. A découvert est donc une façon de montré cette autre facette de ma personnalité et dissiper un peu ce côté rappeur.


Peux-tu nous présenté de manière détaillé l’album A Découvert ?
L’album est constitué de 10 titres :


L’âme de mon slam, c’est ma vision d’un monde meilleur
Wadjo ya : il est un peu festif et transcrit un peu le style de vie du camerounais qui malgré que la vie nous fait dure, les gars endurent et assurent.
Je parle de pays : là je peins au vitriole les dessous de la société camerounaise.
Faut pas que tu m’aimes : qui est le mélodrame d’une fille riche amoureuse d’un garçon pauvre et celui-ci lui dit « faut pas que tu m’aimes »
No more war : on parle tout le temps de la guerre et moi je propose aux uns et aux autres de fumer le calumet de la paix. Par ailleurs je demande aux politiciens d’assurer la relève et d’avoir le sens de la repartir.
I wanna go to paradise : c’est une chanson dédiée à Dieu. Beaucoup rêvent de femmes, d’argent, etc…et on oublie l’essentiel. J’ai par ailleurs fais appel sur ce titre à Bill Mucha et Landry Njape.
Je t’aime mon frère : c’est une lumière pour notre génération. C’est un chant contre le racisme, en faveur de l’amour pour son prochain peut importe la couleur de peau, la classe sociale.
Mami Nyanga : c’est une chanson qui raconte l’histoire d’un garçon qui aime une fille, il l’aborde et il voudrait qu’elle soit sienne.


The soul of my slam ou la version anglaise du titre l’âme de slam


Certaines chansons de l’album sont des compositions qui remontent à 2002. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour sortir l’album ?
Tu sais Ebah, au Cameroun la production est une vraie gageure, et à l’époque il y’avait le projet avec S TEAM qui ne correspondait pas avec le concept. Il y’a pleins de chansons écrites en 2002 avec Sandrine Ziwa, mais il fallait quelqu’un qui me comprenne et qui se décide à me produire et ça s’est fait aujourd’hui même si cela nous a pris 2 ans de studio.


Es-tu satisfait du travail abattu par Sandrine et toute l’équipe de production ?
Oui, je suis satisfait du travail de Sandrine et des musiciens. Mais je pense que dans les prochains albums je pourrai faire mieux car cette première aventure m’a permise d’apprendre beaucoup de choses, comme par exemple l’art du chant et en plus pour moi c’était la première fois d’être en face des musiciens qui jouent mon album.


En t’écoutant, on se rend compte au fil des titres que tu prends sur toi la résolution de peindre les joies mais également les misères de ton Afrique, du monde. Penses-tu qu’il s’agisse d’une vocation ou c’est juste parce qu’il te fallait une trame de fond pour l’album ?
Il s’agit d’une vocation car j’ai abordé les thèmes de l’album de façon innocente. Je n’ai jamais voulu être Ché Guevara, Martin Luther King, Barck Obam ou je ne sais qui d’autre, je pose juste ma pierre à l’édifice. Si je peux éveiller les consciences même d’une minorité, c’est le plus important pour moi. Donc loin de moi l’idée être un leader d’opinion.


Tes parents voulaient que tu deviennes pasteur, mais toi tu as choisi la musique en l’occurrence le rap. Explique un peu ce choix…
J’ai choisi la musique parce que  mon éducation a été influencée par les écrits bibliques et  dans la bible il est écrit quelque part que « ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché ». Donc je ne voyais pas pourquoi on devait me forcer à faire autre choses en dehors de la musique, je ne serai pas heureux et même Dieu ne serait pas avec moi.


Ton album est également une dédicace au slam notamment à travers le titre l’âme de mon slam…
Cet album n’est pas mon premier contact avec le slam. Car j’anime des ateliers de slam poésie, et déjà dans l’album d’ S TEAM sur le titre « esclave moderne » je slame. D’autre part moi je slamai bien avant que les camerounais ne découvre le slam. Je préfère slamer que rapper car aujourd’hui le rap est moins digeste que le slam. On a comme cette impression qu’avec le rap on agresse l’auditeur, et parfois les gens ont de la peine à apprécier la profondeur des écrits. Par ailleurs, moi je pense que parfois la forme dilue le fond car le rap oblige à trop de technique, trop de phase et vous éloigne de ce que vous voulez dire, alors que le slam c’est « face to face », c’est directe et il y’a un réel contact avec l’auditoire


Es-tu toujours membre d’ S TEAM ou alors cet album marque la rupture avec ton ancien groupe.
Moi je n’ai pas de problème avec les gars. On a fait un album avec S TEAM avec tout ce que ça nous a coûté car c’était une auto production et on s’est casser la figure. Un proverbe africain dit que « Si tu te retrouves sur un même deux fois chemin c’est que tu es perdu ». Entre temps j’avais développé mon concept du brainstorming et moi j’aime bien travailler avec des gens avec qui je suis sur la même longueur d’onde comme c’est le cas avec Sandrine Ziwa. Par rapport à S TEAM seul l’avenir nous le dira car pour relancer le projet S TEAM il nous faut au moins 300 à 500 millions de francs. Calvin Yug prépare aussi son premier album et je le soutien en participant aux répétitions. D’ailleurs je serai à son concert le 30 septembre au CCF de Douala.


Que représente Sandrine Ziwa pour toi ?
Sandrine est une sœur, une amie, c’est ma pote, on se connaît cela fait pratiquement 10 ans et c’est elle qui m’a appris à jouer à la guitare. On a travaillé sur pas mal de projets ensembles et il y’a quelques années elle a prise la résolution de me produire.


Quand l’album sera-t-il disponible ?
C’est vrai que l’on a accusé un léger retard par rapport à pas de choses, mis il sera disponible dans deux semaines. On le distribuera dans tout le pays à travers une promo de proximité.
 
Un dernier mot ?
Respect à tous les artistes, et merci à Kamerhiphop.com pour tout ce vous faites pour les cultures urbaines. Je vous aime mes frères… peace !

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