Dans le dur combat que livrent les mc’s pour la vulgarisation du hip hop, il est clair que Douala et Yaoundé sont aux avant-postes. Des festivals organisés régulièrement, des concerts des artistes locaux avec ceux de quelques grosses pointures internationales du hip hop (la fouine, pit baccardi…), des labels florissants, des rappeurs excellents ; autant de points forts qui font du Grand Sud Cameroun le centre du hip hop kamer. Cela à en faire pâlir de jalousie le Nord qui dans ce décor fait office de figurant.
Le hip hop nordique se cherche, mais encore faut-il qu’il se trouve. Car comment penser un développement du hip hop sans concerts, sans albums, sans compiles, sans festivals ? Hélas c’est cette triste réalité qui caractérise le hip hop au nord. Le potentiel artistique et humain existe mais celui-ci est mal exploité ou même pas du tout mis en valeur. En effet, depuis l’avènement du hip hop au nord, ce n’est qu’en 2007 que l’on a franchi la barre de 6 concerts en une année et cela l’on le doit en parti à vacances rap show. Il serait grand temps que les rappeurs se réveillent et prennent en main leur destin artistique comme d’autres l’on fait sous d’autres cieux. Ongola n’a pas bâtie son hip hop en un jour certes, mais aussi dure que soit le défis si on veut on peut et on y arrive toujours.
Contre cette absence de promotion véritable du hip hop, que les acteurs locaux réagissent en créant des show sur les radios, organisent leurs propres concerts et représentent au mieux leur art en recherchant la visibilité chaque fois que faire se peut à travers journaux, radio, télé et internet.
Par ailleurs, dans une ville comme Garoua où mécènes et sponsors boudent le rap les hip hoppeurs doivent comprendre que l’on est mieux servi que par sois même. En bref, être les propres acteurs de leur réussite.
Cependant l’on ne peut escompter un rendement sans travail. Pour booster leur niveau professionnel les rappeurs doivent prendre part aux festivals, résidences artistiques et tenté l’expérience des compiles collectives pour aboutir enfin aux albums. L’amateurisme ne doit plus faire école car l’une des conséquences de ce mal être du hip hop nordique ce sont ses talents qui se fanent, faute d’encadrement et de suivi dans leur travail.
Mais heureusement, depuis un certains temps l’espoir renaît. Il y a eu vacances rap show et maintenant il y a aussi l’alliance franco-camerounaise avec son soutient au hip hop, la compile croisière sur la benoué (encore en projet) et les Camerhha (cameroon hip hop awards. Ndlr), avec l’espoir d’une première participation du Grand Nord. Mais tout cela ne se fera pas sans l’implication véritable des rappeurs eux même. A bon entendeur….
