Tony Nobody : Le nombrilisme tue le hiphop kamer !
Les amateurs de hiphop kamer connaissent bien ce nom : Tony Nobody ! A la fois rappeur et animateur TV, Tony est s’est fait un nom et passe pour une personnalité quasi incontournable dans le show bizz hiphop kamer ! Il s’est livré à kamerhiphop.com
Ancien ou rappeur tout court, animateur TV, comment voudrais-tu qu’on te présentes ?
Je suis un passionné fou de hip hop avant d’être un animateur TV.
Tu fais partie des pionniers du rap à Douala, retraces-nous ton parcours :
En fait Tony Nobody est un rappeur solo depuis 1988 qui a très vite fait parti du posse réputé de Bonapriso le RBR POSSE en compagnie de SUPREME MKB et les autres, la belle époque de BENJO P, des BBB (Alain prise, smorky p …) et bien d’autres Le LEADER PUBLIC ex posse de DJ RENE, MILES DIABOLIK alias SADHRAK du posse camerounais NEGRISSIM. Je monte très vite un concept bantou pour me démarquer du suivisme incontrôlé du rap francophone africain et crée le BANTOU POSSE. Leader, compositeur je fait les 1ères parties d’artistes de renom tels POSITIVE BLACK SOUL, TETE BRULEES, MEIWAY, WES MADIKO, KASSAV … et gagne avec mon posse un nombre important des titres de concours de rap organisés ci et là (EX : RAP TOUR 97, RAP N’FOLIES …). En 1998 après des incompréhensions avec le manager du groupe, je claque la porte du posse que j’ai crée et je me rallie à SO SOUND ENTERTAIMENT de DJ RENE KOOL, ami depuis belle lurette pour la réalisation de mon album. Je monte entre temps une boîte de promotion du hip hop africain nommée BLAXITY grâce à laquelle je mets sur pieds le STUDIO Z avec MILES L’ESSORCIER de LAKAZE D’Z’AEUILS et avec qui je réalise en compagnie de BABU SLA la compile MBOA dans laquelle on retrouve les meilleurs rappeurs de la ville de DOUALA. Je monte des spectacles de rap avec ma boîte (MBOA O MICRO, LES FIESTA LIVE 1 et 2 avec la grande collaboration de UNIVERSAL PRODUCTION et OUATCH PRODS). Ensuite, je pars pour la radio notamment nostalgie Cameroun où j’explose avec mon émission de promotion du rap camerounais BLEDCITY. Avec elle, je suis lauréat de la meilleure émission rap au Cameroun. Je suis ensuite sollicité pour la télé en ce qui concerne le rap camerounais et explose encore plus en palliant l’absence de mon confrère malade dans une émission très prisée CARAVANE MOBILE sur canal2 international.
Du rap à la radio, d’où vient le déclic ?
Je me rends compte très tôt qu’il n’existe véritablement pas de tribune digne de ce nom pour mettre en exergue le hip hop. Voila pourquoi, croyant en mes compétences d’ MC, je me suis rapproché du média pour essayer de faire exister à mon niveau, une certaine scène pour qu’ensuite peut-être d’autres m’y suivent.
Transfuge de Nostalgie, pourquoi es-tu parti de là ?
Après une année d’apprentissage, de recherche et de vulgarisation d’un mouvement incompris et boudé, je suis quand même récompensé par mes paires et le ministère de la culture, je ne suis pas surpris lorsque la télé me sollicite pour reproduire le succès de la radio à la télé.
Mboa, émission 100% hip hop kamer et Africa, de qui est ce concept et comment a-t-il été mûri jusque là ?
Ce concept est de moi reconnu sous mon label Blaxity. Mon souci a toujours été nationaliste, de par mes créations même musicales, afro centriste. Comme pour dire que mon but et d’élever l’Afrique au panthéon des grands continents de hip hop.
Quel est son impact sur le monde du hip hop à Douala et au Kamer en général ?
Le résultat est visible et palpable. Mboa est apprécié de tous. Je reçois beaucoup de mails, de sms et de compliments plutôt positifs.
Qu’est-ce qui fait la particularité d’une émission de hip hop ?
La toute première, c’est l’esprit.
Qu’est-ce qui fait l’originalité d’un artiste de hip hop ?
Sa personnalité et son charisme. Bref lui-même.
Sans état d’âme, comment juges-tu le niveau du hip hop Kamer ?
50/50. On a du chemin à faire.
Quels sont les critères sur lesquels tu t’appuis pour choisir les artistes que tu diffuses et ceux que tu invites ?
L’excellence et les trippes.
Y a t il des difficultés aux quelles tu fais face ? Lesquelles ?
La maille. Je me retrouve en train de produire certaines émissions de ma propre poche dans le souci de bien faire. Mais seulement j’ai de la progéniture.
Quel est ton plus gros challenge avec cette émission ?
J’aimerai aller chercher des connections et des intelligences extérieures (en Afrique), dans le but de faire rehausser le mouvement chez nous.
Quels sont à ton avis les problèmes du hip hop Kamer ?
Le nombrilisme, chacun pense être une star, malheureusement c’est souvent dans la chambre ; les gens gagneraient à s’ouvrir pour apprendre.
Qu’est-ce que tu écrirais sur le livre d’or du site www.kamerhiphop.com?
Bip up à Idrissou et toute son équipe c’est de la balle, sans oublier NESI.
Une adresse pour te joindre ?
Mboacanal2@yahoo.fr