koppo : Faudrait que les gens respectent au moins mon succes

« si tu vois ma go, dit lui que je go. Je go chez les whites nous fala les do. La galère du kamer, toi-même tu know. Tu boulo, tu boulo mais ou sont les do ? …». Demandez à un gosse de 5 ans qui a chanté cette chanson, il vous répondra : c’est koppo.
Depuis 2 ans, il est l’un des artistes les mieux en vue du bled. Du festival Michael Power, aux ça me dit rap en passant par les kamergroove, les émissions télé tels que Dream, Avenir, C la fête… koppo était sur tous les fronts.
Kamerhiphop.com : rappeur, comédien, footballeur… comment koppo se définit il ?
J’ai envie de dire que je suis un artiste qui a par moment la prétention d’être une star. Une noble prétention, parce que je suis un artiste connu.
Artiste, pendant mon enfance j’aimais la musique, il y’avait les soirées familiales et les soirées au village avec les cousins.
J’ai toujours aimé le football aussi. On m’appelait José Touré, Emmanuel Amoroso.
Comédien, oui. J’ai fait la plus part des clubs de théâtre des différents lycée dans les quels j’ai fréquenté: le lycée de Nkol Eton, lycée de Sangmelima, lycée de Biyem assi.
Je préfère le mot artiste parce que certains de mes compères rappeurs estiment que « je ne suis pas rappeur », c’est légitime et sa fait parti du truc quoi ! ça me remet en question, ça me fait garder les pied sur terre grâce au succès international que j’ai connu. Vous remarquerez que je soigne ma diction qui n’est parfois pas très bonne. Donc merci à Vincent Ndoumbé, Elvis Ntongo, Jean Minguelé qui m’ont donnée les cours de dictions.
Si tes compères ne te considèrent pas comme rappeurs. Alors c’est quoi ton style ? parce que moi je crois que c’est du slam et ça fait parti du rap…
Si c’est du slam que je fais, ça veut dire que j’ai fait du slam sans savoir que je slamais . En fait Si tu vois ma go a 10 ans cette année, c’est une chanson que j’ai ecrite en 1996 quand je faisais première au lycée de Biyem assi. A l’époque, je l’ai écrite sous forme de sketch, on la découvre en 2003 et les gens estiment que c’est du slam, parce qu’au kamer, les gens découvrent le slam. Je ne veux pas que les gens s’apitoient sur moi. Je suis bègue de nature, j’ai du mal à aller vite, j’ai des problèmes de souffle et j’ai en même temps un souci d’audibilité. Ça peut se ressentir, j’ai des influences de MC Solaar, j’ai la prétention d’avoir sa technique d’écriture. Doc Gynéco peut être dans le flow et la désinvolture, mais Je voulais proposer autre chose. Il fallait bien qu’on me remarque. Si les autres rappaient, moi j’ai décidé de parler. J’ai la chance d’être soutenu par krotal, le groupe Macase, Blik Mbassi qui a cru en moi et qui a réalisé mes rêves, charlotte Dipanda, tous ces gens qui m’ont soutenu.
Rappeur ou pas, je fais de la musique qui plait à beaucoup de personne, dieu merci.
Tu as été l’un des rappeurs, sinon le rappeur qui a marché le mieux au kamer ces 2 dernières années. Alors c’est ton secret ?
C’est la chance d’avoir été découvert par Blik Mbassi du groupe Macase qui a signé les musiques, qui a cru en moi, qui a amené tous ses potes du Macase, qui a amené krotal, tous ses gens que j’ai cité. Et puis comme je savais que j’écrivais en camfranglais, donc un langage de voyou, de tête brûlée ; le défis était difficile à relever, il fallait soigner les écritures et apporté un peu de pertinence et de profondeur dans les textes.
Mon secret ? je ne veux pas dire naïvement comme une grande mère qui sort d’église que « c’est dieu », même si c’est la vérité que c’est grâce à lui que tout se passe ; mais c’est le travail, c’est l’ouverture d’esprit, c’est la simplicité.
Alors à quand le prochain album ?
Dieu voulant, c’est en 2007. on est entrain de le préparer activement.
Alors, est ce que tu peux me parler de cet album ?
Quand Blik Mbassi m’a connu, je n’avais pas huit titres. Dans cet album, il y’a aussi des textes en français. Etant donné, je suis prisonnier de mon style, je vais traduire parfois en camfranglais. Il y’a des nouveaux textes. Pour le moment, je travaille avec Jean Jacques Adjamo que tout le monde connaît. il était l’organiste de la voix du cénacle. Je travaille avec krotal, Blik qui est en France, je ne crois pas qu’il me dira non. Un bon coup de fil convainquant et humble pourrait le ramener à nous.
A l’époque, l’inquiétude était : « est ce que ça va marcher ? » et aujourd’hui, l’inquiétude est la même: « est ce que ça va marcher ? » je ne peux pas prétendre avoir la recette du succès. C’est le public qui décide. Je sais qu’il est plus facile d’être découvert que de confirmer. Il faut frapper très fort. Les gens aiment ce que je fais, ils continuent à me soutenir dans la rue, ils m’encouragent, je reçois des sms, kamerhiphop.com s’intéressent à moi. Pour moi c’est un signe d’encouragement. Je serai à la hauteur grâce au seigneur.
Que penses tu de cette guerre qu’il y’a entre rappeur puriste et rappeur Mboa ?
Elle a toujours existé de part le monde. Pour me flatter et me consoler, pour me faire enfler un peu les chevilles à fin de marcher la tête haute, je me dis que je suis le MC Solaar du kamer. En France, on dit que Solaar ne rappe pas ou encore, il fait du rap bourgeois, il n’est pas contestataire, moi je préfère un mec qui dit « gangster moderne », qu’un mec qui dit « je nique ta mère, enculé de ministre… », sodomise Babylone, permets moi les mots. A chacun sa manière. Même aux states, tu as des gars comme Will Smith qui sont toujours critiqués alors qu’ils vendent. C’est vrai que le rap vient de la rue, mais la rue n’est pas obligée d’être violente ou sauvage. Elle n’est pas à encourager, mais elle n’est peut être pas mal venue. ça permet à certains de gueuler, de se sentir homme, si ça peut les stimuler. Sincèrement, il y’a beaucoup d’hypocrisie. beaucoup disent des choses « derrière mon dos », on me met au courant même comme je m’intéresse moins aux ragots. Le kongossa, c’est la seule chose qu’on te donne gratuitement au pays. Je ne regarde pas trop cela. Je me dis, c’est au public de décider. Il y’a ceux qui m’indexent dans des radios. Alors est ce de ma faute si le public aime ce que je fais ? Les gens ne sont obligés de partager mon succès mais qu’il le respecte.
Alors est ce que koppo peut nous parler de sa journée ?
Je me lève le matin, j’écoute la radio, je regarde les infos à la télé, je répète et de temps en temps, je mets de la musique. Ça dépend, j’ai parfois rendez vous. Comme actuellement, je donne une interview. Parfois, je fais la cuisine et parfois je dors. Ma journée commence surtout dans l’après midi, je bosse plus dans la nuit, je rencontre des gens.
Actuellement, je bosse en studio pour la maquette de mon prochain album.
Alors des projets ?
Pour le moment j’essaye d’assurer la promo du single d’une jeune chanteuse de la place qui tourne en FM. Il y’a un film qui arrive en septembre et je joue le rôle d’un élève. il y’a la campagne de sensibilisation avec l’UNESCO sur le sida. Il y’a bien évidemment la préparation de mon nouvel album.
Ton Mot de fin ?
Merci à kamerhiphop.com, c’est le même combat. Merci de nous offrir cette visibilité. faites bien, restez positif, sortez couvert. Merci de ne pas mettre 50 cent dans la première passage même comme il le mérite. Comptez sur et on est ensemble.