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vendredi, avril 19, 2024
On Djoss

Hervé DJAG : « Le rap kamer est l’un des meilleurs en Afrique noire ».

Après les spectacles du 23 et 24 juin respectivement à Douala et Yaoundé, l’initiateur des CAMERHHA (Cameroon Hip Hop Awards) M. Hervé Djag(Coordonnateur national des Camerhha) a bien voulu nous recevoir au studio Malaboka International sis au quartier Biyem Assi (Yaoundé 6e) pour nous parler de ce mouvement qui s’internationalise.


Parle moi des Camerhha ?
Le Cameroon Hip Hop Awards (Camerhha) a été mis sur pied en 2002. L’objectif est de rassembler les acteurs du hip hop Mboa. Chaque année, nous récompensons les meilleurs artistes du pays dans plusieurs catégories. Pour cette 5e édition, nous avons la reconnaissance de M. Damon Williams qui s’est associé aux Camerhha. Il nous apporte une visibilité internationale. Nous avons aussi des scènes ouvertes au petit tam tam dont l’objectif est de détecter les nouveaux talents. Nous venons également de faire 2 spectacles dans le cadre des Camerhha.


Vous annonciez le rappeur Disiz la Peste pour septembre. Alors vous confirmez ?
Les spectacles du camp sonel et du stade Mbappé Leppé ont connu quelques manquements. Nous étions peu nombreux à adhérer au concept. Les Camerhha, c’est pour tout le monde. Je ne suis que l’initiateur. Nous allons rectifier le tir et relancer les activités.


Tu es à la tête des Camerhha depuis sa création. Alors quel bilan fais tu ?
Le bilan est positif. Nous sommes entrain de restructurer les camerhha. Avec Damon, nous avons pleins de projets. Nous avons un site Internet, nous sommes partenaires des medias tels que Trace TV, Africa n°1, RFI, MTV, le magazine Rap Mag, le site Internet Afric.com.
Le combat, c’est de faire connaître le rap kamer à l’étranger. Nous croyons au hip hop Mboa. Nous travaillons sur l’album du rappeur Manhitoo, album qui a vu la participation de Krotal, DJ Bilik, Sumalek et surtout de la star mondiale du rap américain J-RO du groupe Alkaholikts.


Qu’est ce que les camerhha comptent faire pour les jeunes rappeurs ?
Nous avons pleins de projets pour les jeunes. Nous devons les encadrer, les manager bref les former pour qu’ils soient prêts le moment venu. Il est important pour eux de connaître les droits d’auteurs. Damon Williams apporte son expertise en ce qui concerne les prises de voix. Nous avons besoins des gens bien outillés.


Beaucoup de jeunes voudraient participer aux Camerhha. Alors que doivent ils faire ?
Nous sommes entrain de mettre sur pied des comités provinciaux. Chaque comité sera chargé de faire la sélection et les meilleurs seront retenus pour le festival de Février. Il y’aura aussi une compil de 42 titres dans laquelle beaucoup d’artistes poseront. Ils auront tous ces détails sur notre site internet.
Nous insistons auprès de ces jeunes pour qu’ils protégent leurs œuvres à la CMC.


Les Awards de Novembre sont ils maintenus ?
En novembre, nous ferons plutôt une autre avant première. Nous nous sommes dits que d’autres albums peuvent sortir et cartonner. Nous ferons les awards en début d’année prochaine c’est-à-dire au mois de février 2007.


Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?
Nous rencontrons les problèmes financiers. Pour un événement d’une telle envergure, le cahier de charge est élevé et les sponsors adhèrent très peu. certains artistes ne respectent pas l’initiative. Notre mouvement a vu le jour avant celui des Sénégalais… Je remercie Damon Williams pour tout ce qu’il fait pour les camerhha. J’ai des larmes aux yeux lorsque je vois à MTV, Trace TV les Sénégalais, Ghanéens et pas nous. Nous avons pourtant des rappeurs talentueux.


Comment trouves tu le niveau de notre hip hop ?
Il y’a du talent. Je déplore la grosse tête et le manque de solidarité de la part des rappeurs du bled. J-RO, une icône du hip hop aux states (quand il rappait, les Wu Tang Clan faisait sa première) a accepté venir poser dans ce studio (Malaboka International) pour l’album de Manhitoo. Quel humilité ! Nous nous battons pour construire le marché de notre hip hop. Nos rappeurs devraient aussi participer comme Daara J, PBS aux différents festivals de part le monde.


Que penses tu de cette guerre entre rappeurs puristes et rappeurs Mboa ?
Sans prétention aucune, je pense que nos hippopeurs devront faire des albums représentatifs. Notre hip hop a beaucoup d’influence. Le kamer, c’est 250 ethnies. Un rappeur du nord peut utiliser des sonorités de chez lui, celui du sud également. Le problème n’est pas de niquer tel ou tel, mais de faire des bons albums. Bantou posi, koppo… , tout ça, c’est des ingrédients du hip hop. Arrêtons de faire la guerre. Respectons le travail de l’autre. Il y’a trop d’intrigues, or le plus important, c’est le travail et les synergies qu’il importe.


Ton dernier mot ?
Le rap kamer est l’un des meilleurs en Afrique noire. Accentuons le boulot autour de la communication et ça devrait aller. Aux artistes, je crois qu’ils gagneraient à s’unir, car il y’a beaucoup d’argent à générer et tout le monde pourra en vivre. En fin un grand merci à votre site kamerhiphop.com pour l’opportunité que vous m’offrez de parler de notre mouvement.

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