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mercredi, octobre 9, 2024
On Djoss

Boudor : Je compte faire une tournée au pays …

Né dans le rap en 1989, Boudor est un artiste qui chante le rap et qui rap le chant à travers un style qu’il a baptisé: Le Nouarokarisme; style praliné d’un accent purement camerounais et de chants polyphoniques rappelant les pygmées de l’Afrique centrale. Après un long métrage expérimental au sein des multiples groupes tels que: le Bcz, en passant par Aborigen, via Negrissim’ avec qui il fit le tour d’Afrique et des festivals, Boudor décide en 2006 de porter sa croix en mettant à la disposition du public un premier album, fruit d’une auto production qu’il a baptisé EN FAIM

Ou sont passés les autres membres du Negrissim ?
Les autres membres du groupe Negrissim’ dans lequel je ne suis plus, sont toujours à Dakar et se sont livrés à d’autres activités qui ont prit le dessus sur ce pourquoi nous étions partis du Cameroun. Ce qui est également l’une des causes parmi tant d’autres de mon départ du groupe Negrissim’

Sadrack (NDRL, membre du Negrissim) disait je cite : « si tu vois ma djack, tu lui que je back… » alors à quand le retour de Boudor au bled ?
Nous sommes partis sissongoiquement en passant par le nord Cameroun, puis le Nigeria, le Niger, le Burkina fasso où nous avions pour la première fois posé nos pieds sur un podium Ouest africain, partagé en deux avec le groupe yeelen au CCF de Ouagadougou. en suite est venue la deuxième  édition du festival ouaga hip hop qui nous a donné droit à la rencontre de pas mal d’artistes comme Zion.B un groupe de rap malien chez qui on fit une escale de deux mois avant d’atterrir en 2002 au pays de la téranga. Par la suite, on a été invité dans pas mal de festivals, au Togo, à la 5eme édition du festival Ouaga hip hop. J’ai été en solo au Bénin sur le cadre de la première édition du festival Africa 100 Sida.

Pourquoi avoir décidé d’enregistrer ton premier disque au Sénégal ?
J’ai enregistré mon disque au Sénégal parce que j’ai été sensible à certaines réalités ici qu’il fallait dénoncer. En plus de cela, le Sénégal est devenu un chez moi où je me suis bien intégré.
Je compte sortir mon album au Cameroun, c’est l’un des prétextes pour ma venue au Bled. Ceci dit: je reste ouvert à toutes les invitations.

Si tu me parlais de cet album ?
C’est album est le fruit d’une auto production baptisé : En faim… parce que ça faisait 18 ans que je suis dans le métier, j’avais assez gaspillé mon temps, il était temps que je le gagne, en faim… aussi parce que j’avais la famine de dire haut ce que les gens ne pensent même pas. On retrouve dans cet opus des morceaux tels que: – kalachnikov : à travers lequel je rappel aux hommes qu’il est plus important de s’armer de kalachniLOVE qui donne la vie et non de la kalachnikov qui donne la mort
Petite soeur: à travers lequel je dénonce la cyber prostitution et mets en garde nos soeurs qui ne jurent que sur des maris blancs.  – 2eme carte d’identité ou je rappel aux frères et soeurs que le préservatif doit être porté sur soi comme nos pièces d’identités pour contrer l’avancement du virus du Sida et bien, d’autres titres riches en message et en vérité, en fond et en forme. je compte ajouter  8 titres  pour la sortie du cd prévue au Sénégal en avril 2007

Feras-tu feras une tournée camerounaise ?
Je compte faire une tournée au pays mais il faudrait dans un premier plan que l’album sorte là bas. Cet album est une auto production au Sénégal, il ne peut pas l’être partout parce que c’est pas avec des cailloux que ça se fait…

Récemment aux awards Sénégalais, tu as remporté des prix. Raconte comment ça c’est passé ?
Le 11 novembre 2006, j’ai reçue le prix de l’intégration Africaine grâce à cette album qui a été bien accueilli au Sénégal et à ma présence lyricale au sein du mouvement hip hop Sénégalais. je suis dans pas mal de projets ici tels que:
–  le DVD de quelques poèmes du poète président Léopold Sédar Senghor interprétés par des rappeurs,
–  un DVD ayant pour titre droit de l’homme et paix en Afrique qui sera gratuitement distribué à quelques uns de nos dirigeants africains.
–  Je viens de poser dans l’album de Keyti, ex membre du groupe Rapadio sur un son qui apparaîtra également sur une compilation du MIDEM.
–   Actuellement je suis en plein tournage d’un clip de mon album qui sera réalisé par l’empire des enfants, une ONG qui a énormément apprécié le morceau: bana ba nguéa (les enfants de la rue).
Voilà autant de choses qui prouvent que je me suis bien intégré au pays de la téranga.

Comment est ce que le hip hop kamer est il perçu au pays de la Teranga ?
Il y a hip hop  Camer et hip hop Camer. Tout hip hop, qu’il soit camer ou pas, aurait du mal à être accepté par un public si celui ci ne s y reconnaît pas. Il ne s’agirait pas dans ce cas du hip hop Camer bien accepté au Sénégal, mais du hip hop bien fait, en osmose avec certaines réalités d’ici. Celui là peut être accepté ici, et ça c’est l’un des travail que j’ai fais dans mon album qui bien est accepté au Sénégal.

Quelles différence fais tu entre le hip hop kamer et le hip hop sénégalais ?
Vous savez, la grande diversité de dialectes qu’il y a au Cameroun fait que la langue Française est le principal outil de communication. hors au Sénégal, le taux d’analphabétisme assez élevé fait que 90% des rappeurs ici véhiculent leurs messages en langue wolof. Ce qui donne une originalité assez captivante au hip hop du Sénégal. En matière de scènes, le hip hop Sénégalais est plus avancé grâce aux multiples festivals qui ont lieux ici chaque année. Chaque soir, il y a pratiquement un concert dans un quartier grâce au ministère de la culture favorable à cette musique. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun. Francophoniquement, le hip hop Camerounais est plus avancé, mais expérimentalement, le hip hop Sénégalais est loin d’être égalé.

Tu appartiens à ce qu’on peut qualifier de vieille garde du hip hop kamer. Que penses tu de la génération actuelle ?
pour moi, il n’existe ni de nouvelles Générations, ni d’anciennes génération. Il existe des artistes qui ont plus d’amour et de volonté pour ce qu’ils font. Je pense que ce qui compte le plus c’est le message. La dureté dans le métier importe peu. Mais si j’ai un conseil à donner aux nouveaux venu dans le monde du rap, c’est qu’ils s’investissent dans le rap qui fait bouger les coeurs et non celui qui fait bouger les corps. Et de ne pas remplacer le microphone par les altères. Jésus n’a pas fait des pompes pour s’adresser aux hommes (rires).

Dans le son « En Faim », tu dis « ils attendaient que je tourne mon dos pour venir fouiller dans ma poubelle… », à qui d’adresses tu particulièrement ?
Dans ce morceau, je m’adresse particulièrement à tous les Koppieurs, et pense que si les M.Cs sont encore là à copier les autres sans faire l’effort de créer, le hip hop  Camer tombera certainement malade parce que c’est le manque de créativité qui engendre souvent le phénomène de la mode très souvent éphémère. L’artiste peintre Pablo Picasso disait : « un artiste ce n’est pas celui qui imite la nature, mais c’est celui qui apprend à créer comme elle« .

Actuellement, « En Faim » est classé numéro un dans beaucoup de hit parade au bled. Qu’est ce que ça te fait ?
En fait c’est un morceau que j’ai intitulé: Boudor le nouarokair, c’est à dire le nouaro Kamer, lyricallement. En faim… c’est plutôt le titre de l’album. Si ce titre est n°1 dans certaines radios au bled, c’est surtout grâce aux bons animateurs qui ont compris l’importance de ses paroles qui ressemblent à des miroirs. Quand j’écrivais ce son, je me disais que pour ceux dont les oreilles ne sont pas des bacs à ordures ils comprendront que c’est un tremplin. Big up à tous les animateurs de Yaoundé et de Douala qui le passent dans leurs radios

Un message à l’endroit des hip hoppeurs du bled ?
Je leur dirais d’abord merci pour avoir gardé la flamme allumée, je leur dirais en suite de rester F’OR, c’est à dire de maintenir cette flamme allumée en l’entretenant avec des éventails de spiritualités tels que: l’amour qui engendre la sagesse qui rend véridique et d’apprendre lyricallement à combattre les fausses pensées par les bonnes pensées. Pour terminer j’ajouterai qu’on a au Cameroun une pléthore de cultures et de réalités qu’il faut valoriser. Si au fond nous sommes Camer, la forme doit le refléter. Dans le texte Boudor le nouarokair (en faim…) je dis qu’on n’a pas le droit de dire qu’on est rappeur Camer alors que du pied à la tête on ressemble à des agents publicitaires de marques étrangères.

T’as des projets ?
Mon premier projet  c’est de sortir l’album en faim… au pays. Grâce au label Optimiste production, une tournée Européenne est déjà callée.
J’ai un livre sur le rap et la spiritualité intitulé : « le livre des Anges bleus » qui est déjà prêt.
Le cd de mon album sort au Sénégal en avril 2007.

Tes souhaits pour 2007 ?
Je souhaite que les rappeurs du monde entier prennent conscience qu’ils sont tous des Anges, c’est à dire des messagers de Dieu compatibles à ce nouveau monde.

Boudor se prête  au jeu du célèbre « questionnaire de Proust ».
Voici ses réponses.

Ta vertu préférée ?
L’amour

Le principal trait de ton caractère ?
La justesse

Les qualités que tu préfères chez les hommes ?
La force

Les qualités que tu préfères chez les femmes ?
La douceur

Ta  principale qualité ?
L’humilité

Votre principal défaut ?
Dire des vérités

Ton  personnage historique ?
Ce que j’étais avant

La faute que tu ne supportes pas ?
Le mensonge

L’être qui a le plus compté dans ta vie ?
Ma grand-mère paternelle

Ton meilleur souvenir ?
Le jour où j’ai arrêté d’aller à l’église

Ton pire souvenir ?
L’ignorance. (Avant j’étais ignorant, mais j’ai une nouvelle façon de voir les choses qui a tué cette ignorance)

Ta devise ?
Le travail, le travail, le travail

Ton plat préféré ?
Végétal

Comment aimerais tu mourir ?
Naturellement

Ton signe astrologique ?
Verseau

Quelle image voudrais tu que les gens gardent de toi ?
Que j’étais véridique

Quels sont tes loisirs ?
L’observation de la nature, la lecture, l’écriture, la musique, le cinéma

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