Ardiess Posse : « Nous attendons une invitation pour venir au Cameroun… »
Ardiess vient du mot Hardiesse qui est la qualité d’une personne hardie donc audacieux. « L’audace c’est ce qui nous caractérise. On aime les défis » disaient-ils fièrement. Une vingtaine au départ, ils sont passés à 9 pour finir à 5 depuis 2002.
Crée en 1996, ardiess est l’un des groupes phare du Bénin et de notre continent. Depuis 7 ans, ils ont mis sur pied le festival Kankpé du coté de Cotonou, le seul festival de hip hop d’envergure sur le continent qui est géré de bout en bout par des rappeurs.
Kamerhiphop.com : L’archange, Dave 2, Fuzajay, Grizzly, Magic, Melcky, Logozo, Surah, Fuzajay, 9 rappeurs? Ça me rappelle les Wu Tang Clan. Comment vous vous êtes rencontrés ?
Ardiess Posse : Le 9ème est BIG MELODY. On s’est croisé sur un casting pour la sélection des rappeurs en vue de la réalisation à leur profit d’une maquette de 02 titres et de la tenue d’un podium hip hop. En raison des affinités qui se sont développées entre nous on a décidé d’unir nos destins. A l’époque on était près d’une vingtaine. En raison des difficultés du terrain et des parcours scolaires divergents le nombre a été réduit à 9. Ensuite il y a eu un 2ème mouvement de départ, FUZA JAY est parti à Conakry, BIG MELODY, DAVE II et SURAH en France et on s’est retrouvé à 05 depuis 2002.
Ardiess vient du mot Hardiesse qui signifie quelqu’un qui manifeste l’audace. Alors êtes-vous audacieux ?
Toujours c’est ce qui nous caractérise. On aime les défis. Ainsi on n’a pas hésité à tourner le dos à la sécurité d’être artiste au sein d’une structure de production pour se lancer dans l’autoproduction depuis 03 albums. On a créé le seul festival de hip hop d’envergure sur le continent qui est géré de bout en bout par des rappeurs. On a tellement connu de coups durs que peu de choses peuvent nous effrayer.
Vous dites entré dans le rap avec la foi, si je comprends bien vous êtes hip hop for life ?
C’est ça ! Même si comme notre musique le démontre on ne veut pas cloisonner notre inspiration et enfermer notre hip hop dans un ghetto
Vous dites dans votre biographie, je cite « nous sommes des jeunes africains tournés vers la modernité, qui n’oublie pas leurs racines », ça veut dire que Ardiess prône un hip hop ethnique au détriment du bling bling prôné par les ricains ?
Pas du tout ! On est contre ces antagonismes inutiles, chacun fait son rap comme il le sent ! Notre rap tend vers l’universalité tout en reflétant ce que nous sommes. Cette double démarche est très importante pour nous. Et on n’a aucun complexe à être so fresh and so clean !
Même si c’est difficile de trouver le juste équilibre, très difficile même !
Vous avez fait parti de la compile « coupé décalé mania » aux cotés des artistes tels : les garagistes, Erickson Zoulou, DJ Lewis, lino Versace, Factor X, Jacky Brown, Youssoufa, Alibi Montana et bien d’autres. Une compile aussi éclectique, qu’est ce qu’elle vous a apporté de plus en notoriété ?
Ben ! D’être plus connu tout amplement ! La compile a touché un public plus large que le nôtre au sens strict. On a donc agrandi notre zone d’impact. La preuve on en parle sur ce site où on n’était pas présent.
Succès et solidarité « double S », ce slogan tient toujours ?
Toujours : c’est une incitation pour chacun de nous à se dépasser individuellement pour atteindre les succès et une invitation à la cohésion pour partager ensemble le bien être supplémentaire que cela induit.
Ardiess groupe de rap, ardiess organisateur de festival, comment arrivez-vous à gérer tout cela ?
Ce n’est pas une mince affaire parce que pendant plusieurs mois dans l’année on dit mettre notre carrière entre parenthèses pour nous concentrer sur le festival. Parfois on se dit que sans ce festival on aurait pu se réaliser davantage en tant que groupe. Mais en même temps c’est un formidable instrument qui est à notre disposition qui donne du prestige à Ardiess et nous a permis de réaliser de connections avec de nombreux artistes internationaux et des institutions qui soutiennent la culture.
Festival kankpé 7 bougies déjà, alors quel bilan ?
07 ans c’est l’âge de la raison. On est fier d’avoir fait de Cotonou une plate forme pour le rap en Afrique. Ce serait fastidieux de citer les grands rappeurs qui on brûlé les planches de hip hop kankpé ça pousse les rappeurs béninois à travailler dur ça les motive ça structure le paysage. C’est maintenant un des festivals incontournables en Afrique de l’Ouest mais nous devons mieux le médiatiser au plan international.
Pourquoi c’est seulement à la 7e édition que vous avez invité les hip hoppeurs camerounais ?
C’est une question d’opportunités, ce n’est pas l’envie qui manquait. Il y a belle lurette qu’on sait qu’il y a des rappeurs de qualité au Cameroun
A quand un spectacle au Cameroun ?
Dès qu’un promoteur nous invitera. On est totalement open.
Il parait que l’artiste Sam Fan Thomas, serait votre mentor et que Leo T serait votre communicateur ?
D’où tenez-vous ça ? Sam Fan Thomas est un artiste dont on respecte le travail, mais c’est tout. Léo n’est pas le communicateur du groupe Ardiess par contre il est un des animateurs attitrés de tous les événements que Ardiess Productions organise depuis près de 04 ans. C’est la famille.
Apparemment vous aimez bien travailler avec les camerounais ?
C’est la compétence d’abord qui prime pour nous la nationalité est un détail. Africa must be one !
Comment trouvez-vous le niveau de notre hip hop ?
Il est bon et il commence à se faire une place au plan international. Des clips de bonne facture sont diffusés sur TRACE TV. On connaît bien Krotal, Lady B, Ak sang Grave et dernièrement on découvert Sultan OShimminh.
Quels sont vos projets immédiats ?
Une tournée internationale avec l’ONG international PLAN en compagnie du collectif AURA du 26 avril au 03 mai. Dans la 2ème quinzaine de mai nous serons à Libreville invités pour la 1ère édition d’Africastar organisé par Claudy SIAR. Nous en profiterons pour lancer notre dernier album en date le « 5 majeur » au Gabon.
Un contact pour vos nombreux fans ?
Nous les invitons à visiter notre website : www.ardiess5.net sur le lequel ils peuvent notamment télécharger des sons et des photos du groupe et nous écrire également.
Votre mot de fin ?
Le hip hop africain est trop fort ! Merci de la promouvoir la route est longue mais on ne lâche rien