Sultan Oshimihn : « Je suis Red Zone, je pense Red Zone, je vis Red Zone … »
Samedi 04 Décembre 2010, Sultan Oshimihn sera sur scène lors de la 7e édition du Mango Night pour présenter son second album intitulé « Black Queen ». Sans langue de bois, nous abordons tous les sujets : Mboa Hip Hop Awards, les 20 ans du développement des cultures urbaines, son show qu’il prépare activement, le hip hop kamer, Red Zone… Sultan Oshimihn comme on aime le lire.
Bonjour Sultan, le samedi 04 Décembre tu seras sur scène lors des mango Night pour la présentation officielle de ton 2e album. Alors comment te prépares-tu ?
Bonjour lino, je prépare ce show de la meilleur des façons. Il ya un travail physique qui est accompli depuis plus de deux mois pour me permettre d’être prêt vocalement et physiquement. Au niveau musical c’est le groupe Macase qui m’accompagne. Ils me connaissent ils étaient en studio avec moi, donc les répétitions vont bon train je pense que nous allons donner le meilleur de nous même quoi !
Pour cet événement si important (la sortie de ton second album), pourquoi avoir choisi la Mango Night comme plate forme ?
J’ai choisi la Mango night comme plate forme parce que c’était la seule plate forme possible pour moi, comme je suis en auto production, c’est le Rasta Force One mon label qui autoproduit, et le budget que nous avions ne nous permettait pas d’assurer un concert de sortie d’album, voila pourquoi on a approché la structure Mango Tree pour voir dans quel mesure nous pouvons organiser ça. Ils ont pris sur eux et nous aussi on a pris une partie sur nous, et on le fait ensemble quoi !
Tu fais dans un nouveau registre : le live. Il se murmure que la qualité du matos n’est pas fameuse. Qu’en est-il ? Quelles sont les dispositions que vous avez prises ?
Nous avons pris les dispositions précises. Déjà au niveau du back line nous allons déplacer le matériel de Bastos (le matériel du groupe Macase, NDLR), Au niveau des façades le CCf à de bonnes façades. Mais le problème se pose souvent aux niveaux des réglages, nous serons minutieux à ce niveau nous essayerons de donner les meilleurs sons possible dans la salle.
C’est la sortie officielle de ton album, les cds seront-ils en vente ? Si oui à quel prix ? Si non pourquoi ?
Oui les cds seront forcement en vente au prix de 2500F.
Qu’est ce que tu apportes de nouveau par rapport au premier album (the birth of fire) ?
Je pense que quatre ans après « The birth of fire », j’ai grandi, j’ai muri. Ce nouvel album est une nouvelle approche. Je l’ai intitulé « black Queen », c’est une dédicace à la femme africaine que j’interpelle sur plein de chansons. A travers le titre « Maman », je remercie ma mère pour tout ce qu’elle a fait pour moi. « Lotion girl », je m’adresse aux filles qui se décapent qui ne big up plus leur couleur black mélanine. Il y a également une chanson ou je parle de séparation, je me sépare d’une fille parce qu’elle est Babylonienne elle n’arrive pas à entrer dans mon système, me comprendre tel que je suis et bâtir un avenir ensemble.
Il y’a quelques semaines, krotal a célébré ses 21 ans de présence dans le hip hop. Quelque chose a attiré mon attention : l’adhésion des anciens (big bzy, dj bilik, boudor, toi-même…). Qu’est ce qui traduit cette mobilisation de votre part ?
Krotal, c’est un fossile de ce mouvement, donc quand il fait appel à moi particulièrement je pense que je dois être mobilisé car la plus part du temps quand j’ai eu besoin de lui il a toujours été là pour moi. Donc c’est tout à fait normal que je me retrouve là aux 21 ans de présence dans le hip hop de Krotal. Ce qui est une fête pour lui est une fête pour moi, on entretien une bonne relation.
Dimanche 28 Novembre, a eu lieu à Douala la cérémonie des récompenses (mboa hip hop awards). Pourquoi n’as-tu pas effectué le déplacement ? Boycottes-tu cet événement ?
On ne peut pas boycotter mboa awards. Si je n’y étais pas c’est tout simplement que je n’y étais pas invité, je pense que c’est la première fois que je n’y participe pas mais les 03 premiers j’y étais, en plus comme je n’avais pas d’actualité, pas d’album et tout…surement Nobody n’as pas trouvé très intéressant pour son événement de m’inviter.
Le même jour (ce dimanche 28), on t’a aperçu à la réunion des couleurs urbaines. Quel est ton implication à ce festival ?
Les Couleurs Urbaines, c’est le seul Festival Hip Hop que nous avons. Je connais particulièrement Hans Mbong depuis 15ans, il a ses qualités et ses défauts mais je pense que c’est quelq’un qui a toujours œuvré pour l’avancement du mouvement hiphop avec toutes les difficultés qu’il peut y avoir. Aujourd’hui nous devons soutenir cet événement sinon il n’y en aura pas d’autres. Je ne pense pas qu’en tant qu’artiste rappeur et autres nous ayons la prétention de devenir des événementiels. Alors ceux qui sont là nous devons les soutenir, dans le hip hop, nous en avons deux l’un à Douala Ajajo et Hans à Yaoundé. Nous devons continuer de les soutenir afin que nous ayons encore plus de scènes ou nous pourrions nous exprimer et que les générations à venir auront une plate forme sur laquelle ils pourront s’exprimer.
2010 restes comme une année des célébrations. Après le cinquantenaire, on s’apprête à célébrer les 20 ans de développement des cultures urbaines et les 21 ans du hip hop kamer. Que penses-tu de tout cela ?
Les 20 ans c’est bien c’est une fête. Je pense qu’il y a des gens derrière, c’est bien de célébrer les 50tenaires. C’est bien de remettre en question cette notion d’indépendance et de chercher maintenant une véritable indépendance économique et politique. Pour les 20 ans du mouvement là c’est une prospection que nous devons faire en se demandant ou est ce que nous nous trouvons ? Quels sont les avancées que nous devrions faire ? Se projeter pour les dix prochaines années afin de mieux quadrillé.
Membre fondateur du label Red Zone (dont tu as donné le nom), pourquoi es tu parti de ce label ? Et quelle relation gardes-tu avec Shahmann, le boss du label et ton grand ami ?
Les problèmes font parties de nos vies, nos quotidiens. Shahmann et moi quand nous commencions l’aventure nous étions jeunes, nous avons mis la familiarité dans ce qui devait être professionnel. Pour cela il été évident que cela a explosé d’autant plus que nous étions jeunes. Ensuite il fallait recadrer, parce que c’est dans le feu qu’on trouve les solutions. Il a fallu revoir tous ça et chacun a crée son indépendance, sa plate forme d’expression et toujours se réunir au centre de la fondation qui est redzone dont je ne peux quitter puisque je suis Red Zone, je pense Red Zone, je vis Red Zone, mais il faut aussi que j’ai mon indépendance à moi Rasta Force One concentré plus sur le reggae et moins sur le rap.
Aujourd’hui, tu as ton propre label. En quelques mots, peux-tu me le présenter ? Les artistes qui ont signé….
Je suis en pleine construction. Il y a des artistes que j’aurais bien aimé avoir comme Shamy sunshine, Laurent By… ben ils ne sont pas patients. Ils veulent déjà exister et comme je n’ai pas les moyens, déjà pour gérer ma propre carrière, ce n’est pas facile, ils ont demandé leur indépendance. Durant l’année 2011 je vais faire un nouveau recrutement, Disons que j’ai quelques Mc’s en vue déjà pour le label.
Ta dernière interview sur kamerhiphop remonte au 23 novembre 2007. 3 ans plus tard quelle impression as-tu du site ?
Kamerhiphop a beaucoup évolué. Si tu regardes le débit du trafic qui se fait, cela à beaucoup évoluer. Ce que je n’aime pas, c’est le fait que sur le site, c’est devenu comme une arène ou les gens viennent se battre. Chacun exprime ses frustrations, dans les forums, insultent disent n’importe quoi sur les gens sans véritablement les connaitre. Des attitudes lâches masquées par des pseudos, et le fait qu’il n’y ait pas une véritable filtration. Kamerhiphop, c’est un outil de communication pour moi, si je cherche à participer à un festival à l’extérieur les gens iront prendre mes références sur le portail. Mon actualité et s’ils y trouvent des injures à mon égard ça peut me désavantager, créer un frein pour moi.
Nous sommes en fin d’année, quel bilan fais tu de 2010 ? Artistiquement parlant
Le bilan il est positif avec des sorties d’albums. Je peux citer comme ça Obscur, Rage2z vil, ils viennent de loin. Je suis très content pour ses deux albums. Bilan positif quoi que je me dis que c’est plus une année de chantier pour les anciens et c’est en 2011 qu’on récoltera les fruits de tout ce qui se fait maintenant. Bref je pense que tout cela était positif, peut être pas au même titre que l’année 2009 mais très bien !
En 2011, les élections présidentielles seront organisées au Cameroun, quel rôle comptes-tu jouer ?
Je suis citoyen Camerounais, je vais m’inscrire sur les listes. Il faut qu’elecam nous dise où le faire, mais je serais plus observateur qu’acteur !
Rien d’oublier ?
Je présente L’album en quelques mots : 13 titres pas de feat. Notons la participation de shy FX, babusla, Macase et le phénomène Panebo ; il est à la coordination et à la direction artistique. Les paroles sont de moi et les musiques sont faites à la base par panébo, Macase apporte sa touche, shy FX a composé quelques unes.
La polémiques sur le titre le tombeur qu’en es t il exactement ?
La chanson fut composée par deux personnes à savoir DJ Stress et Haris, il se peu que pendant que nous composions la chanson Shy Fx passait par là, nous avions pratiquement terminé la chanson et il a mimé quelque chose qui était intéressant et puis Stress a performé, bon par souci car à l’époque Shy n’était pas connu. Pour nous c’était une façon de lui donner un coup de main en mettant son nom, car Stress avait insisté en disant «même comme tu as mimé il est important de mettre ton nom ». Cela m’a désolé le fait que Shy se soit accaparé totalement cette composition et de le dire sur kamerhiphop comme quoi c’est lui le compositeur de cette chanson. Rappelons que la toute première version de cette chanson est de BIlik et c’est une version Rap et celle qui est dans l’album est reggae c’est du reggae pur du roots reggae par Stress et Haris.
Quelques contacts utiles ?
Gabin Nguidjol 99 94 92 93