Ghislain Dimaï : « Tout ce que les camerounais aimeront, je vais le faire à la camerounaise »
Rien ne sert de parler de lui, sans évoquer tout d’abord son attirance sempiternelle et son amour pour la musique. Il est de la vague des ardents artistes plébiscités par le public lors de son passage sur une scène. Cet adepte de Rumba met le show comme le maître des lieux. Ainsi, les séquelles de son passage restent longtemps visibles. Il est un tout petit peu dans l’anonymat car les occupations professionnelles lui emboitent le pas sur une carrière musicale qu’il désire brillantissime. Il s’agit ici du vice-champion du fameux concours Mutzig 2012. Son nom : Ghislain Dimaï. Ses qualités : très talentueux, humble, entreprenant, « tout terrain » musicalement, etc. Les couleurs de sa voix fredonnent la chaleur tropicale, et rappelle avec minutie, l’existence du joyau qu’il est en Afrique en miniature. A tous les coups, il y’a de quoi bouger et danser à la mesure de ce talent sujet à une attention particulière de la par ses aînés. Par la force et la vaillance de sa personne, le fruit de son dur labeur pointe tout doucement son nez, il s’agit de son maxi single « Reste Toi-même » dans les bacs. Ghislain Dimaï vient annoncer son entrée sur la piste tumultueuse du marché du disque. Les raisons de son style ultra variant et varié, toutes les réponses à vos interrogations sont dans cet entretien avec Ghislain Dimaï, juste pour vous.
Mboté Ghislain Dimaï ?
Mboté, merci ! (rires).
Tu es un artiste qui fait dans un style pluri-mixte, entre Rumba, Ndombolo, bref un truc Afro Camerounais on va dire ! Mais dis-nous stp qu’elle est ton véritable style ?
Il faut dire qu’on n’a pas un seul style. Je suis un artiste varié pour ceux qui m’ont connu dans les cabarets, à l’époque. Je suis du varié. Parce que vous savez, la musique, c’est l’art de suivre les pas des aînés sans les piétiner, question de faire ses marques. Donc, j’apporte une particularité à la musique camerounaise. Mon concept, c’est de servir tout ce que les camerounais aiment, à la camerounaise. Ça veut dire que, si les camerounais aiment la Rumba, je fais la rumba camerounaise. S’ils aiment le Coupé-décalé ou le Ndombolo, je le fais à la camerounaise. C’est un peu ça mon style. Tout ce que les camerounais aimeront, je vais le faire à la camerounaise.
Brosses-nous sommairement le contenu ton maxi single de 3 titres, « Reste Toi-même » qui est sorti, il y’a peu.
Il faut dire que je prépare un album depuis pas mal de temps qui va s’appeler « Maison Blanche ». Il fallait bien introduire l’album parce que c’est le corps de truc quoi ! J’ai fait un single qui s’intitule « Reste Toi-même ». Quand on parle de maison blanche, vous savez que c’est la plus grande. La maison de rêve de tous les Présidents du monde entier. Le sommet des présidences. Il est question de rester soi-même, avec bon cœur pour accéder à mon album « Maison Blanche », parce que si vous restez vous-même, c’est-à-dire vous vous acceptez tel que vous êtes, avec bon cœur, même si vous habitez une maison en carabotte (ndlr, maison en terre cuite), dans votre tête vous serez dans la maison blanche. Voilà !
Pourquoi avoir choisi précisément ce titre « Reste Toi-même » et, en même temps, on voit sur la pochette de ton maxi single, c’est marqué l’ « Ange Doré » ?
(Rires) euh ! L’Ange Doré ça ne vient pas de moi, ça vient d’une dame qui, après m’avoir écouté, m’a dit tu es un « ange ». Et, quelques temps après, elle m’a invité à boire un pot, avec son mari bien entendu (sourire). Et, dans les blagues, elle dit tu es un « ange doré » entre bon chanteur et un peu ce côté comique là. Et, j’ai adopté ça. Donc, euh j’ai intitulé mon maxi single « Reste Toi-même » parce que c’est le message qui est introduit dans l’album « Maison Blanche » que je prépare. Il faut rester soi-même. Donc, il y’a « Reste Toi-même » et il y’a le titre « Avec Bon Cœur ». Il faut rester soi-même avec bon cœur pour accéder à mon album « Maison Blanche » qui est en préparation.
Quelles ont été les conditions de la réalisation de ton maxi single, cela a-t-il été facile ?
(Sourire) très très compliqué. Déjà, il faut dire que l’année dernière, j’ai été le vice-champion du concours de la chanson des Brasseries. C’est vrai que j’ai été meurtri par les résultats mais bon on ne doit revenir dessus. Du moins, vous connaissez les conditions au Cameroun. Personne ne croit aux artistes et quand bien même les gens croient en ce que vous faites, ce n’est pas toujours ça. Donc, on n’a bossé dans les conditions du stricte minimum que nous avons eu et heureusement que nous sommes dans le métier depuis longtemps. Les grands frères ont bien voulu donner leur coup de main par ce que vous avez aujourd’hui comme résultat du single.
Et la date prévu pour ton prochain album dont tu précises le titre « Maison Blanche », c’est laquelle ?
Il faut dire qu’il n’y a pas de date hein ! Il n’y a pas de date. On veut d’abord vendre le single au maximum. Que les gens vibrent au rythme de « Reste Toi-même » et puis à la suite on verra bien quoi ! Donc, on est patient.
Le vidéogramme du single « Reste Toi-même » est déjà sur les chaines de TV, comment tu trouves l’ampleur du truc dehors ?
Ça vrai que ça sonne ci et là. (Sourire) Euh, je profite de l’occasion pour remercier Kamina Pictures, qui est un jeune comme moi, avec qui j’ai bossé. Il faut dire que je l’ai retourné parce qu’il y’avait déjà un vidéogramme disponible et puis, vu le niveau de travail et la peine que je me suis donnée, les objectifs, j’ai dû reprendre ce vidéogramme parce que j’estimais qu’il ne me vendait pas, y compris ceux qui aiment le son. Qu’il ne me vendait pas suffisamment quoi. Qu’il ne vendait pas la chanson à sa juste valeur. Donc euh, je suis satisfait à mon niveau, le reste c’est au public de juger et voilà.
Quelles ont été tes motivations pour faire la musique et quels sont tes modèles ?
Les motivations, c’est l’envie de prouver qu’au Cameroun, on peut aussi avoir des génies en fait. Je suis souvent un peu désolé de voir qu’on valorise d’autres artistes au Cameroun, c’est bien parce que la musique n’a pas de frontères. Je pense aussi que nous, on devrait nous valoriser ailleurs. Donc, voilà pour ce qui est comme motivation. Et puis, parlant de modèle, il y’a des grands frères comme Kotto Bass, comme JB M’Piana. Mais bon, je vous le disais tout à l’heure, la musique c’est l’art de suivre les pas des aînés sans les piétiner, question de faire ses marques. Donc je pense que j’ai pris le bon exemple et puis maintenant, je dois être dans le sens culturel, narcissique c’est-à-dire mener une vie ouverte aux autres mais beaucoup plus être mon modèle moi-même pour pouvoir apporter ma touche spéciale à la chose culturelle camerounaise. Voilà merci !
Un truc à rajouter pour tout ce public qui te suit ?
La seule chose que je voudrais rajouter c’est que le public se prépare parce qu’il y’a beaucoup de belles chansons qui sont derrière. A mon avis niveau personnel, je suis fan de ces chansons. Le tout ce n’est pas d’avoir le succès hein. Le tout c’est d’être satisfait du travail qu’on a fait et, d’être sûr de ce qu’on fait. Grâce à dieu, je joue des instruments de musique, j’espère qu’ils auront tout ce qu’ils attendent d’un artiste.
On a plus qu’à te souhaiter avec bon cœur surtout, beaucoup de bonheur et bonne chance pour la suite de carrière ?
(Sourire) très bon vent à CulturEbene.com. Bien des choses à vous tous. Tous ceux qui vont se reconnaître, qui soutiennent les artistes, qui croient en la chose culturelle camerounaise. Je pense qu’en restant soudé, en restant patriotique, en gardant cette flamme, qui est l’amour de la chose du pays parce que la culture est ce qui nous reste quand on a tout perdu, on pourra mieux vendre et défendre les couleurs de notre pays à l’international. Merci !