Ben Warren : « Je fais un peu de tout et ma mixtape, c’est un plat d’entrée »
Il a 22 ans. Ce rappeur est né le 11 janvier 1991 à Yaoundé, de père et mère Beti, précisément Manguissa. Il croque à grosses dents, les étoiles qui pointent à l’horizon, un peu de lumière pour lui offrir des alternatives dans cette carrière qu’il caresse avec attention et précaution. Ben Warren est trempé dans la sauce hip hop depuis son jeune âge. Il fait partie de la New School, qui hausse très haut les couleurs du 237. Ben Warren vient de déposer sur le tarmac du hip hop, sa mixtape titrée « S.L.F ». Il mêle son humeur juvénile au hip hop camerounais avec des compagnons de toujours. Ceux-là qui l’accompagnent d’ailleurs dans sa mixtape, Nino Maine, Ziggy, Mastah Suprêm, etc. Par son style percutant, c’est la totale débandade lorsqu’il pose sa voix sur un son. Le rappeur Ben Warren livre enfin un cocktail assaisonné de belles mélodies hip hop pour marquer d’une empreinte virile son entrée fracassante sur le marché instable de la musique urbaine de son pays, avec sa mixtape. « S.L.F », c’est 6 titres soigneusement concocté pour des instants magiques d’écoute inoubliable. On y retrouve un peu de tout. De quoi permettre à tout le monde de s’y sentir à son aise. Et, ce n’est que l’avant-goût ! Nous laissons le soin et l’ingéniosité au géniteur de ce bijou musical de nous en parler pour plus de précision. Interview exclusive de Ben Warren.
Tu es jeune camerounais et comme plein tu es entrain de te frayer un chemin petit à petit dans le milieu mais dis-nous, quelle ton véritable nom déjà ?
Mon véritable nom de famille, c’est Mbede Betia Germain mais mon nom d’artiste c’est Ben Warren. Ça fait pratiquement, disons dix ans que je fais dans le rap. Et, 2013 c’est l’année de la sortie de ma mixtape.
Raconte-nous ton parcours jusqu’aux portes du rap.
En fait avant de commencer dans le rap, j’ai commencé par la poésie. J’écrivais des trucs. Je me souviens en 4ème pour draguer les filles. Moi, je ne parlais pas beaucoup. Donc, c’est par les textes de poésie. C’est quelques années après que j’ai croisé certains potes qui faisaient dans le hip hop. Et je me suis dis pourquoi pas transformer ces textes de poésie en textes de rap. Voilà, c’est là que c’est parti.
Est-ce tu as eu un parcours chaotique ou par contre facile contrairement à la plupart au Cameroun?
Hum ! Nous savons d’abord qu’au Cameroun, le monde du hip hop n’est pas facile. Déjà que c’est considéré comme une musique de voyou et tout ça. Effectivement, j’ai croisé des périodes difficiles mais bon, on gère avec, c’est la vie.
Tu viens de sortir une mixtape, quelle en est sa quintessence et pourquoi avoir commencé par une mixtape ?
Ma mixtape s’appelle « S.L.F » qui veut dire Street-Lourd-Fabulous. Parce qu’à l’intérieur, on retrouve des sons Thug, comme on dit en français, son des voyous. Lourd et Fabulous parce qu’on retrouve aussi des sons doux. Voilà donc, c’est un mélange de conscient et de sons qui bouge. La mixtape parce que c’est un peu comme quand tu vas dans un restaurant, on te sert le plat d’entrée, plat de résistance et dessert. En fait, pour moi la mixtape c’est comme un plat d’entrée. Déjà, là c’est pour tâter le terrain pour voir les gens se comportent, pour voir comment le marché se porte.
Quels sont les artistes qui t’ont influencé dans le milieu du hip hop que tu fais ?
Dans le milieu camerounais, il y’a un pote que j’aime beaucoup, il m’a beaucoup inspiré. C’est un grand frère, Mastah Suprêm, Francky P, un peu les vieux comme Krotal. Et à l’international, il y’a Rick Ross, Lafouine, Booba, Pusha T, bref tous ces rappeurs américains là qui font ce que j’aime.
Ben Warren, on voudrait savoir puisque tu rentres de plein pied dans le milieu du hip hop, si tu as une définition propre de ton style musical à toi comme certains qui créent le leur ?
Définition propre, je ne dirai pas parce que je me considère comme un artiste polyvalent. S’il faut faire un truc Coupé-Décalé, puisque je suis déjà Africain, je vais faire un truc Coupé-Décalé. S’il faut faire un truc Slow, je vais faire un truc slow. S’il faut faire un truc Dirty, je vais faire un truc Dirty. Donc, ça ne me gêne pas. Donc, je n’ai pas mon hip hop à moi. Je fais un peu dans tout.
La réalisation de ta mixtape a-t-elle été aisée ?
Humm ! Pas totalement hein ! Déjà que je n’ai pas enregistré tous ces sons, en une seule fois. Ça a été un peu difficile. En 2012, j’ai eu à enregistrer une mixtape qui n’est pas sortie. Déjà parce que le DJ chez qui j’avais enregistré a dû se déplacer, il est allé avec tout le projet. D’un côté, ça m’a démoralisé mais j’ai dit non, dans la tête, j’avais un projet de mixtape donc il faudrait que je sorte ça ! Débuts 2013, j’ai commencé l’enregistrement de la deuxième mixtape-ci. Ça n’a pas été facile mais bon, on a fait comme ça.
As-tu un projet à venir ou récent en rapport avec ta carrière ?
Des projets, oui tous les artistes en ont. Mon projet pour le moment, c’était de sortir la mixtape. Et, comme projet à venir, je compte sortir d’autres mixtapes. Je ne suis pas près de m’arrêter. Donc, des mixtapes, on appelle ça les échauffements. Un jour ou le moment viendra, au moment de sortir l’album. Parce que l’album, ce n’est pas un truc qu’il faut prendre à la légère comme ça. Il faut prendre le temps. Dans l’album, il faudrait qu’on trouve des trucs solides. Je vais d’abord m’atteler au niveau des mixtapes jusqu’au moment ou je vais sentir que je suis près. En ce moment, je vais sortir l’album.