Prince Bolan : « on a un potentiel énorme au Cameroun dont Akumaah »
Jeune, ambitieux, porté par sa passion pour la musique, c’est lui qui met de la couleur sur les ailes du groupe Akumaah dont il est le producteur. Attaché au groupe depuis plus d’une décennie, les changements se faisant. Prince Bolan clame une politique différente dans ce tumulte qu’est le Hip Hop Camerounais. Le camerounais Prince Bolan déclare largement ici, ses intentions, le pourquoi du comment de x ou y choix.
On aimerait savoir qui est Prince Bolan ?
C’est vrai que je ne suis pas encore connu du public camerounais, déjà je suis très content de votre présence ici sur notre plateau de tournage. Ça me fait très chaud au cœur de savoir qu’il y’a un magazine sur place qui suit de très prêt les artistes, le travail qui est fait. Moi Prince, j’ai une longue carrière personnelle de DJ producteur. Actuellement, c’est vrai que je travaille dans un autre domaine mais je n’ai pas lâché la base. J’ai été pendant près de 15 ans, DJ professionnel en Allemagne. J’étais propriétaire de ma propre Boîte qui a tourné pendant plusieurs années. Et maintenant, j’ai créé la structure AfroKult Records en 2001. Et là, on travaillé beaucoup en Europe dans la production des artistes tels que RAS DUMISANI qui vient d’Afrique du Sud, c’est un artiste Reggae. On a travaillé longtemps ensemble. Et quand je suis arrivé au Cameroun en 2002 en vacances, j’ai rencontré à l’époque 7th Sign dont je connaissais les membres… Je suis l’aîné, le grand frère, je les ai vus grandir. Ils m’ont présenté un projet, ils m’ont dit écoute, on est entrain de chanter. On voudrait monter un groupe, on a envie de faire carrière en musique. Je les ai écoutés, toute de suite j’ai été émerveillé par leur talent, par ce qu’ils avaient à offrir. Je leur ai dit c’est bien ce que j’entends, c’est très très bien d’ailleurs. Le talent, il est brute, il est pure, mais il y’a du travail derrière. Il faut travailler longtemps, il faut avoir une idée, un projet et puis voilà, je vous supporte dès maintenant. Vous allez me dire ce dont vous avez besoin, je vais vous le mettre à disposition. Mais, il ne faut pas penser maintenant sortir quelque chose. Il faut penser à la formation de l’artiste, il faut penser aussi à rentrer dans le milieu pour savoir ce qui vous attend plus tard parce que si vous avez de l’ambition, il faut être préparé pour ça. Si c’est juste pour se faire voir un peu, bèh ce n’est pas forcément mon truc. Alors, ils ont adhéré. Et puis dès lors, je les ai suivi, j’ai toujours été là pour les encourager. Cette année, en début d’année 2013, on s’est rendu compte ensemble que le moment était venu. On a suffisamment de matériel, on a suffisamment de son. On a changé aussi la façon de travailler, on s’est rendu compte qu’il faut rentrer un peu dans le rythme local avec l’expérience qu’on a du R&B-Hip Hop et tout ça, on essaie d’agencer les deux, on essaie de trouver le bon. Il faut donner un produit qui est accepté, qui peut aussi être représentatif pour notre culture et en même temps qui a un niveau international. On a décidé de rentrer dans le vif du sujet, et c’est pour ça qu’on est là maintenant. On est entrain de travailler sur un projet à long terme. On a vraiment un projet, ce n’est pas un album. Nous avons peut-être du matériel pour trois albums. C’est-à-dire que si on commence là, pendant deux-trois ans, on a sortir trois albums, parce qu’il y’a suffisamment de matériel et de potentiel par derrière.
Pouvez-vous nous déblayer le terrain sur la compréhension de votre projet et votre maison de prod ?
Oui, bien sûr. Moi, quand je faisais mes études en Allemagne, j’étais dans le son. J’ai monté une boite pour l’ambiance, qui a fonctionné très longtemps en Allemagne. Une boite très connue à l’époque, on l’appelait le Mango Tree. Les gens venaient de partout pour la boite. On a eu des stars camerounaises qui sont passées. On a eu des Petit Pays, Douleur. En Afrique, on a eu Koffi Olomidé qui est passé, Alpha Blondy,… En fait on a beaucoup tourné avec la structure AfroKult, avec pleins d’artistes africains, artistes camerounais aussi qui marchaient à l’époque. En même temps, la structure Afrokult était plutôt dans le domaine événementiel, avant de devenir une maison de production. La production est entrée pas à pas. C’est peut-être en 2006, vraiment qu’on a commencé avec la production, à faire des sons et à s’intéresser au managerial musical. Entre temps, il n’y avait, pas de temps chaud, c’est-à-dire, le projet prioritaire pour moi, c’était toujours Akumaah, à l’époque 7th Sign. Je leur ai dit les gars, puisque je ne connais pas le milieu camerounais, je suis à peu près l’actualité. Et puis, je voudrais commencer par vous. Puisque nous sommes fidèles à notre collaboration et à notre amitié depuis longtemps, on commence par vous pour lancer le travail de AfroKult Records, sur le plan de la production. Avant, on était vraiment événementiel, on était managerial et tout ce que ça comporte. Mais là, on est allé au niveau de la création, au niveau du studio, au niveau de la production. C’est pour ça qu’on commence par ce produit, ce sera effectivement le premier vrai produit AfroKult. Parce que le produit de Mraz Tumesani qu’on a sorti en 2002, c’était une reprise de ce qui avait déjà été fait avant par BMG Group. Mais, l’artiste n’avait pas été d’accord avec le travail de BMG, donc on a repris le travail à l’époque, pour le faire sortir. Là, ce sera notre premier produit, notre premier travail. La structure est basée à Stuttgart en Allemagne. Et, on verra à travers l’album que nous sommes entrain de présenter si effectivement, ce sera nécessaire de s’installer sur place. C’est ça actuellement ce qu’on peut dire de concret sur AfroKult Records. Nous commençons effectivement à nous installer ici, par rapport à la production musicale.
Ça fait plus d’une décennie que vous êtes affilié au groupe 7th Sign, aujourd’hui Akumaah. Mais depuis toutes ces années là, il y’a eu une sorte de césine entre l’époque de 7th Sign et Akumaah. Comment ça s’est passé pour qu’on en arrive à cela ?
Bèh vous savez, aujourd’hui moi je suis coach. Je suis maître de conférences, je travaille pour plusieurs boites internationales, dans plusieurs domaines. Mon boulot, c’est le conseil et la motivation des entrepreneurs, des entreprises. Dans mon boulot, j’ai compris beaucoup de choses. C’est la vision, c’est la passion, et l’endurance, je dirai même la patience, qui comptent. Avant, c’est vrai qu’il y’avait beaucoup de gens. Mais avec les réalités sur place au Cameroun, il faut gérer le quotidien. Il y’en a qui ne pouvait pas tenir parce qu’ils sont très impatients, ils voulaient sortir tout de suite. On se rend compte ici que dès qu’un artiste sait chanter, il est au studio, il veut sortir tout de suite un album. Mais, ça ne marche pas. Les gens ne sont pas préparés à une carrière. Alors, il faut choisir. Soit on veut faire une carrière, soit on veut se faire voir sur une ou deux vidéos. Alors, je leur ai dit, si vous voulez être avec moi, si vous voulez que je vous que je vous soutienne, il faut être préparé à une carrière. Et le moment venu, nous saurons que c’est le moment ! C’est pour cela qu’effectivement, cet apprentissage nous a montré qui peut tenir le coup et qui ne peut pas tenir le coup ! Les autres, ils ne sont pas moins talentueux. C’est comme dans le football. Ceux qui travaillent, ceux qui s’entrainent, ils tiennent le coup. Ils deviennent des joueurs de l’équipe nationale. Pour les autres, ils se sont laissés aller peut-être par les problèmes de la société, par les réalités de la vie… Et puis, il y’a aussi l’entourage qui ne croient pas au projet, l’entourage qui demandent est-ce que tu peux vivre de ton boulot. Il y’a tout ça ! Eux, ils ont cru, ils sont restés jusqu’à présent. Et maintenant, ils sont mûrs ! Parce qu’ils connaissent à peu près ce qui les attend dehors. Ça, ils le savent.
Y’a-t-il d’autres artistes que vous aller produire entre temps ?
Actuellement, il y’a des contacts avec des comédiens, je ne vais pas dire des noms. Il y’a des comédiens au Cameroun qui veulent aussi avoir une bonne production. Il y’a des groupes qui m’ont été présenté aussi, pendant que nous étions à Douala. Mais, on n’a pas encore d’engagement parce que nous voulons commencer par le groupe Akumaah, puisque c’est le groupe qui y a cru, qui a été fidèle, dès la base du projet. Entre temps, il y’a eu beaucoup d’autres mouvements, il y’a eu des gens qui ont essayé de les détourner, de leur dire autre chose. Bèh, ils ont cru à notre collaboration. Donc, il est important pour moi qu’ils aient le visage d’AfroKult. Pour moi, c’est important. A partir du moment où ils auront pris de l’ampleur, nous pourrons nous ouvrir à d’autres groupes, ça c’est clair. On ne va pas rester juste avec Akumaah. On va travailler avec d’autres groupes sur place.
Votre mot de fin ?
Déjà, je suis très content que vous soyez là, ça c’est clair. Je me dis que le Cameroun a beaucoup de potentiel. Nous avons beaucoup d’artistes qui ont peut-être besoin de quelqu’un qui va les guider, qui ont besoin d’un projet. Là, on a commencé avec un son qui existe depuis seulement de 5-6 mois. Alors qu’on a des sons qui existe déjà depuis longtemps. Là, on s’est rendu compte qu’il est temps de sortir quelque chose. Nous voulons sortie déjà ce clip, cette chanson « Mamacita », pour combler, le moment pour nous de finir l’album. L’album va être produit ailleurs, pas au Cameroun. On va travailler ailleurs, à l’étranger à partir de janvier, on va sortir. Alors, j’appelle tous les groupes camerounais, vraiment à s’investir. Je les appelle à avoir une vision, je les appelle à croire en ce qu’ils ont, parce que nous avons un potentiel énorme ici. Nous sommes là pour tendre la main à tout le monde. On commence par Akumaah, on va continuer avec les autres qui vont s’ouvrir à nos projets. On n’est là juste pour faire du bluff, on là pour travailler sérieusement. Donc, j’appelle les gens à porter ce groupe très haut …