CoolKid Berka : “ Je veux devenir le Michael Jackson de l’Afrique et de mon ère “

Full interview avec la nouvelle coqueluche du Hip Hop made in Mboa. Il tutoie la cime des meilleurs chanteurs Hip Hop du monde. Sur les chaines internationales, on lui prête toutes les nationalités. Il est bel et bien 100% fils du Cameroun. Etudiant en 4eme Année Telecommunications Engineer. C’est réellement un génie que éclos des entrailles de l’Afrique en miniature. CoolKid Berka nous parle de lui, sa musique originale, ses ambitions, sa vision,…
Raconte-nous l’histoire de CoolKid Berka. Qui es-tu? D’où viens-tu?
Mon nom: Nguimatio Berka Pavel Roch. J’ai pris le nom CoolKid parce que je me suis dit: « j’aimerais bien être la personne que tout le monde trouve cool, relax, zen et tout. Changer la vision qu’on a en général d’une personne cool et tout. J’ai fait mes études primaire et secondaire à Yaoundé. Et l’université à Buea où je suis en 4eme Année Génie Télécommunications.
Ok cela veut dire que tu es à la fois Kid Cool et intello??
Oui. En 4eme Année quand même. (rires)
Ok Berka, quelles musiques écoutes-tu au quotidien?
La mixtape de Drake: « If you’re reading this it’s too late ». Les albums de Big Sean « Dark Sky Paradise » et « Finally Famous ». Moi même et Macklemore, L’album avec Thrift Shop. J’écoute plus l’état d’esprit.
Et les musiques qui t’inspirent sont lesquelles?
Thrift shop, Skyscrapers de big Sean, Enemies de Drake, I de Kendrick Lamar, Alright de Kendrick Lamar. Pour en citer que quelques uns. C’est plus à cause de l’état d’esprit de ces chansons. J’écoute aussi des artistes africains comme moi. Telles que WizKid, Ice Prince…
Si l’on comprend bien c’est l’état d’esprit des autres, que l’on peut considérer comme tes ainés qui te booste en tant qu’artiste et dans tes textes ?
J’aime cet état d’esprit que je respecte beaucoup. Maintenant, je canalise ça en mode africain.
Au Cameroun, ton pays de naissance et de Cœur je suppose, qui sont les artistes qui captent ton attention parfois ou très souvent?
Stanley Enow il a bien cet état d’esprit, Gasha aussi, Manu Dibango, Samuel Eto’o Fils il n’est pas artiste mais il a cet état d’esprit là.
Ok tu es très « Show Man » c’est ça?
(rires) Show man comment?
Tu aimes bien faire ton show? Toujours attirer l’attention sur toi? Être au devant de la scène en permanence?
Oui un peu, mais au fond c’est ça un artiste n’est-ce pas ?
Je te l’accorde. Alors d’où vient véritablement l’inspiration de « Seriously »?
C’est une chanson qui parle des trucs qu’on vit tout les jours et mon point de vue dessus.
Tu emploies les termes du Mboa! Tu dis que tu achètes tes tchombé à kolo kolo. Tu dis à une nga que si elle veut les mèches, elle ne rase pas une fois?!!
Oui. Tout le son est truffé de métaphores. Quand par exemple je dit « ma chombé dem na kollo kollo » je dis qu’ils sont moins chères mais pas forcément mille francs et « 5 kollo et je ravage tout mokolo » je parle de vivre une belle vie avec le peu qu’on a. Tout le son au fait c’est un état d’esprit que je peux mettre dans la phrase « balling on a low budget ».
C’est à dire vivre le paradis avec le peu qu’on a et ne pas forcément envier autrui! Que répondrais-tu si on te disait en interprétant tes paroles que tu es un ‘rappeur social’? Car tu n’évoques pas comme certains l’envie d’avoir une Lamborghini, une Ferrari, Une Bentley, etc.
Je pense que tu n’as pas besoin de dire ce que tu veux en tant que bien matériels. Ma musique est plus basée sur la joie intérieure. Comment être content avec ce qu’on a. Si un homme peut atteindre cela je crois bien que les Bentley et tout ça vont suivre.
Quels sont tes objectifs?
Devenir un nom de niveau mondial dans le monde de la musique. Devenir le Michael Jackson de l’Afrique et de mon ère.
Un peu prétentieux, tu ne trouves pas?
Non pas vraiment. Mon but au fait ce n’est pas la gloire ! Je veux donner une nouvelle perspective. Ma perspective de la vie a tout le monde, qui est, « la vie est belle « . Je suis juste mon cœur en faisant ça en musique. Et j’aimerais être un grand nom pas pour qu’on me voit mais pour pouvoir donner cette joie de vivre à plus de monde.
Cela a t-il été aisé de sortir ce premier single « Seriously » avec Beatballer?
Non pas vraiment. Le problème c’est toujours les finances et tout mais bon en tant qu’étudiant avec un rêve on trouve toujours un moyen.
Les parents, la famille acceptent-ils ce statut, cette casquette d’artiste ? Malgré les préjugés qu’on connait dans notre Afrique à ce sujet? Comment gèrent-ils cela?
(Rires) Mon père me supporte beaucoup. Certains parents laissent à leur enfant une chance de s’exprimer tu sais.
Jeune et brillant. Qu’est ce que ça t’a fait de te voir sur l’une des plus grandes chaines qui coiffent le monde entier et classé au côté – et devant – des artistes confirmés comme Drake, Kendrick Lamar, Macklemore même, et tous les autres?
Pour moi, mes objectifs sont atteints déjà. J’ai visé pour la lune mais j’ai touché les étoiles. C’est pour moi un honneur qui ne se mesure pas d’être la dans le hip hop 10 avec les gars qui me donnent envie de me placer à côté du micro. J’ai même coulé une larme ce jour là je me souviens.
Ça prouve que tu as encore ce sens des réalités !
(Rires) c’était grand pour moi. Être en 3ème position c’est énorme. Même si j’étais dans cette liste la en 20ème position ou bien même si on disait » il y a un gar coolkid Berka qui sera un jour dans cette liste la » j’aurais toujours sauté de joie.
Parlant de ton vidéogramme réalisé d’ailleurs par Dr Nkeng Stephens, il sort du lot et tout le monde s’accorde à dire que tu es un extraterrestre. C’est énorme, vous avez abattu un boulot de ouf là dessus! Entre le flow de malade, les métaphores très originales, une technique unique à toi, le clip semble venir des states lorsqu’on le regarde et pourtant!
Voilà ce donc je parlais en haut la. C’est l’état d’esprit qui m’intéresse. On a essayé de faire un truc au standard mondial. Nkeng c’est un réalisateur confirmé par tout le monde et je l’ai choisi par ce que je savais qu’il allait comprendre le dégrée de folie de ce clip la. Et une fois de plus il a prouvé qu’il en était capable.
Et vous étiez tous les deux, parfaitement en phase.
Oui. On a parlé de ce qu’on voulait pendent 3 semaines. Assez de temps pour être en phase.
Comment as-tu pensé ce beat qui a aussi un spirit trop high? Puisqu’on y retrouve un soupçon de Country, de rap pur, original, street, guitare acoustique… Un savant mélange de mélodies saucé uniquement à ta convenance.
Comme Beatballer c’est plus qu’un autre artiste pour moi, c’est comme un frère. On regardait family guy la série américaine – le dessin animé – on a entendu cette guitare dans un des épisodes, épisode 5 saison 4 je crois. On a tout de suite aimé et on a utilisé à notre aise.
Y a t-il un autre single à venir, un maxi ou l’album dans les jours ou les mois qui suivent?
Ça on ne peut pas encore tout à fait en être certain. Avec nous, ça sort comme ça sort. Mais un single c’est plus probable. Quand? On ne peut révéler cette information.
Quels sont d’ailleurs tes rapports avec les autres artistes kamers ou rappeurs comme toi dans l’industrie? Et que penses-tu de l’univers Hip Hop du Mboa?
J’en connais beaucoup. Ce sont mes amis. Nous vivons la même réalité. Le hip-hop du Mboa est dans une période de croissance rapide. Je pense qu’on va se forger une identité dans le monde entier dans pas longtemps.
Ton prochain single sera-t-il dans la même logique que le premier ?
Surprise pour les auditeurs. Peut être, peut être pas (rires). Mais le même état d’esprit…
Comment définis-tu ta musique?
La Pop Hip Hop (Rires)
Raconte une journée de l’étudiant que tu es tout d’abord et l’artiste de tous les jours ensuite.
Ça se résume à ça ; cours de 7h à 17h-19h et puis un show pendant la nuit ou le studio.
Prévois-tu des featuring avec d’autres artistes? Lesquels par exemple?
Oui mais je ne peux pas encore citer les noms.
Ya t-il une maison de prod que tu voudrais intégrer now ou plus tard?
Pour le moment j’accomplis tout ça plutôt moi même sans maison de prod donc avec ou sans ça ne me dérange pas. Je pèse le pour et le contre pour chaque maison qui me vient… !
La musique te rapporte déjà quelque chose?
Oui mais pas encore assez pour me faire quitter l’école !
Quel est ton mot de fin?
J’encouragerais tout le monde de suivre son cœur et de se lancer dans sa passion. On peut vous abandonner à vous même mais Dieu vous aidera.