TaphisOffishal : «je suis un ancien toaster. Dans les années 2000 j’avais commote un album…»

C’est certainement l’un des plus dynamiques et des plus sollicités de sa génération ; son name sonne comme un label à lui tout seul ; Taphis Official, manager et promoteur culturel, est alors notre invité dans On DJOSS…

Bro how ?

Je suis là père ; on est au mboa comme d’hab’.

Et que devient ta compile Vibrations Urbaines ?

La compilation Vibrations Urbaines est Al, elle se porte bien et bientôt on va commot la prochaine. Il y a d’ailleurs la grosse innovation : L’Application Vibrations Urbaines pour phones, grâce à laquelle on pourra écouter gratuitement et en continue les différents artistes de ce projet. On compte également offrir des scènes dans tout le bled afin de faire profiter aux jeunes des délices musicales de leurs jeunes idoles. Donc pas mal de projets en vue.

A la simple évocation de ton name, c’est tout le monde hiphop qui se sent concerné…

On va faire comment noooonDariche ? En fait c’est le work qui paye. Si aujourd’hui Taphis est cité un peu partout, ou qu’il soit autant sollicité, c’est qu’on reconnait son efficacité. C’est depuis 2001 que nous sommes dans le game, mais beaucoup ont cru que nous avons été parachutés.

Pour djoss d’efficacité, on rappelle qu’à la base tu es un toaster. Tu as sing à une époque, donc abeg, revenons sur ces moments frangin.

(Rires) Okooo ! Bon, comme tu insistes, Oui je suis un ancien toaster. Dans les années 2000 j’avais commote un album…

S’il te plait bro, sans te cut, c’était quoi le titre ?

Le titre était « Le Phoenix ». Et j’ai gardé cette philosophie dans ma life ; voilà pourquoi beaucoup sont surpris qu’à chaque fois qu’on annonce ma fin, je reviens encore plus fort. Taphis ne va jamais ndem.

On a compris bro. On voit que tu portes le T-shirt « Tu Exagères » de notre broth’art One Love. En même temps on trouve que tu exagères quand tu work avec plusieurs artistes au lieu de te concentrer sur quelques-uns pour plus d’efficacité.

Mbra, je ne peux pas tell non à X ou Y, surtout si en lui je perçois un talent. Beaucoup viennent vers moi, et certains c’est moi qui les déniche. Je dirais juste que je suis au service de la culture, donc j’ai le devoir de le promouvoir, et de ce fait je ne peux que work avec ceux susceptible de la faire avancer. En plus j’ai le sens du partage. Quand je prends un bindi, je l’accompagne jusqu’à un niveau et je l’oriente vers quelqu’un qui puisse lui apporter un plus. J’ai work avec beaucoup d’artistes qui aujourd’hui ont un succès. Je peux citer Numerica, Jem’m, Tity P, ils sont flop. Voilà Djibril Angel que j’ai pris sous mon aile et à qui j’ai apporté du mien ; mais à un moment je lui ai dit : Il est temps pour toi de bosser avec quelqu’un d’autre qui puisse te porter encore plus haut, et j’ai pensé à toi Dariche. Voilà, toi également à ton niveau tu es en train de le porter encore plus haut. Donc pour djoss que c’est tout ça qui fait une industrie ; on en est loin, mais ça ne veut pas dire qu’on devrait baisser les bras. Il faut se dire des vérités, nous n’avons pas de « vrais » directeur artistique, ni de très bon manager, on se bat juste. En tout cas, les mbindi qui, à peine nés, veulent se prendre pour les sommets du monde, je leur dis qu’ils n’ont même pas encore commencé, pareil pour nos petits frères qui aujourd’hui essayent de chanter et se disent déjà stars.

Pardon laisse comme ça Taphis ; mieux je te lep…

Hahahaha, ok ; en tout cas big up pour le work, je vois et j’apprécie. Nous autres continuerons également à notre niveau car on a une mission. Tanpis pour les dormeurs. Stanley a dit : « I don waka no be small », et j’ai dû en baver pour arriver où je suis. Tu dors ta vie dors !

Lexique

Lep = laisse

Les Mbindi = les petits, les jeunes…

Ndem = gaffer

Commot = sortir

Work = travailler

Mboa = pays

Toaster = rapper, chanter…

Abeg = pardon, s’il te plait…

Ils sont flop = ils sont nombreux

Waka = marcher

 Par Dariche Nehdi