kamer rap : Quel est l’avenir du rap camerounais ?
Depuis des lustres, le rap camerounais a suscité nombreuses polémiques. Polémiques autour des quelles gravitent très souvent des concepts plus ou moins ancrés dans les cœurs de tout un chacun. Au fil du temps, une personnalisation exaspérante hante nos esprits dans la mesure ou chacun « croit, pense, affirme, dit et apporte la solution » à ce qui n’est d’ailleurs pas un problème mais un fait.
Tout d’abord, le problème de la Camerounisation du rap comme dit on « Rap Mboa » fait la tête d’affiche de nos cités. D’aucun pensent qu’il faille retourner au fond de nos racines pour puiser la sagesse léguée par nos ancêtres afin de valoriser la culture africaine et surtout camerounaise. Heureusement c’est pas généralité, il s’agit d’un segment populaire, mais malheureusement il y en a trop dans ce cas. Les statistiques bien que fictives montrent que le style prend de l’ampleur du fait d’une probable célébrité ou plutôt d’une grosse vente réalisée tout en étant incontournable dans le showbiz. Le dilemme c’est que la célébrité rime avec promotion et tube, et que la vente rime avec piraterie et skeud vendus ! a quoi bon ! si dès le départ l’échec sonde l’horizon !
Pouvons nous réellement parler de rap camerounais (encore faut il que le Cameroun ait pu créer un rap) au dépit du rap au Cameroun ? question ambigu pourtant réaliste. On s’emballe tous à dire rap camerounais aux échantillons assez connus comme Koppo, Le Bronz, One Love… Il s’agit là des valeurs modèles par rapport à ce qui bonde nos rues de nos jours.
En vérité, je ne juge personne, sauf que j’étaye la question sur une base précise avec une préoccupation quasi unanime « quel est l’avenir du rap camerounais ? sur qui pouvons nous compter pour redynamiser l’étoffe ? » ce pendant, de l’autre coté y en a qui eux y croient encore au « Vrai » comme ils l’appellent. Le vrai quoi ? « le Vrai Rap », ils inondent les ondes de leur éternel « Moi je suis Underground, je suis real, les autres sont des Wacks » ceux là prônent par le rap pur, dur, mur et sur qui serait inspiré du rap çaifran et cainri et adapté aux coutumes de notre chère patrie. Il s’en suit en outre un antagonisme conceptuel, une guerre froide, une guerre de pensée qui aboutira un de ces quatre à la formation des clans (encore faudrait il qu’il ne soit trop tôt !) qui butera sûrement face à un mur ou ne pourra traverser que celui remplissant les conditions requises. On a comme l’impression que les MC’S se la joue grand frère, pichichi au mieux grand du rap camerounais. La seule chose qui puisse prendre le dessus est la compétition. Le hip hop est un monde compétitif et il est hors de question de s’attribuer un statut honorifique par rapport à une expérience précise, à une célébrité quelconque ou à un age rempli. Il n’en est point digne de faire usage d’une prérogative dénuée de finesse qui aujourd’hui servirait d’abris ou se cachent bon nombre de rappeur qui prétendent déjà parvenus ! le comble est que chacun a ses favoris, en ce qui me concerne, [le rap camerounais] malgré les multiples albums qui grouillent l’underground et le vide, j’en retiens trois qui font l’attention fine de ma part (Krotal vert rouge jaune, Ak sang grave Yaoundé Pour la planète, Holokost 1er sacrifice).
L’homme doit faire preuve de mérite et c’est là un véritable clou pour notre hip hop ! inutile de chercher ce qui ne va pas puisque tout est clair « je programme tel parce qu’il est mon pote, je connecte tel autre car on se rend service, je produis tel artiste car il me livre son fuck etc ». aucun critère de compétence n’est mis en considération et ceci se transcrit même sur nos ondes locales « je ne joues que les sons que je ressens, pas pour faire plaisir aux auditeurs, je ne joues que les sons de mon label, je ne joues que le son de celui qui me paye ».
J’ai mal, le pire c’est que ce sont les mêmes qui prétendent mettre la patte pour l’avancement du mouvement. A vrai dire, c’est la patte pour l’enfoncement. Dans leur texte, ils critiquent la politique, le système sans se rendre compte que le rap en lui-même s’est transformé en véritable bataille ou vibre une atmosphère mesquine et hypocrite. « comment attendre les doléances du système or toi-même t’es aussi pourri que ce système ? » permettez que je précise un autre aspect aussi crucial qu’idiot. Il s’agit de la sortie des albums, c’est chacun qui veut sortir, qui veut aller en studio, qui veut passer à la télé et qui se prend la tête. C’est là le véritable problème, l’avenue des logiciels tels que Frutyloops ou cubase rendent le décollage difficile. Beaucoup se contente de « rappauter sans rapper ou mieux d’avoir un album et se la jouer Star (encore que vaut mieux être sans arme que d’avoir une arme non chargée). » Au travers des banlieux françaises, on a apprit que l’album venait après un parcours laborieux, ceci en vue de maîtriser son art, sa plume, son texte et de le rendre plus original. Y a qu’à regarder des stars comme Sinik, Jay Z, Nas, Tandem… qui parviennent après une longue période de réhabilitation.
L’école c’est aussi dans le milieu rap, faut en apprendre au maximum, faut forger son concept qui ne peut mûrir que de jour en jour. Je fustige de prime à bord tous ceux qui sortent des galettes pour le plaisir ou pour se la raconter. Le rap est un art donc il mérite un max de respect.
En définitive, je vais conclure en donnant une certaine logique à ma réflexion car au vue de ce qui se dessine et de ce qui se trame, le hip hop est hardcore jusqu’aux os. C’est clair aussi que chacun le ressent à sa manière que chacun le voit de sa façon, mais il est hardcore. L’avenir du rap est en danger au Cameroun du fait de toute la magouille qui s’y engrange, mais l’espoir règne, la lumière continue de briller car plus le temps passe plus beaucoup comprennent. L’underground est fournie de talents redoutables constituant les valeurs sures pour l’avenir, il peut s’agir du coté de Douala des groupes comme : Holokost, Sultan Oshimihn, Obidy Style… et du coté de Yaoundé des MC’S comme : Yann la fumée, Amina, Kreezry, Valsero… pour un avenir radieux !!!