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vendredi, mars 29, 2024
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Hip Hop kamer : Masturbons-nous !

Masturbons-nous. Sans inhibition. Sans retenue. Sans fausse pudeur. Avec pour seule mission de faire plaisir. Et de nous faire plaisir. Lâchons-nous. Taisons la critique et pour une fois, tous ensemble, masturbons-nous. Masturbons nos esprits. Les motifs de fierté sont légion. Cette année, particulièrement, ils se sont produits dans un satisfaisant enchainement. Tout n’a pas été parfait. Non. Mais, tout n’a pas été noir, non plus. Alors, déshabillons nos consciences de toute aigreur et masturbons nous de nos victoires.


Excitons-nous d’entrée de la pérennité d’espaces médiatiques dédiés à la promotion du hip hop camerounais. Au premier rang : www.kamerhiphop.com. Cette plateforme n’existe plus seulement. Elle vit. Cette année encore, elle s’est imposée (définitivement ?) comme le carrefour de la culture urbaine camerounaise. Un espace fédérateur, sans cesse novateur, où même les idées les plus folles s’expriment en toute liberté. Reconnaissons-le : les promoteurs du Makossa, du Bikutsi ou du Mangambeu sont très loin derrière et peuvent difficilement suivre le rythme haletant imposé par la locomotive du rap camerounais sur le web. En 2010, rien de grand ne s’est fait localement sans www.kamerhiphop.com. Mieux : avec la réussite méthodique et insolente des Kamerhiphop Shows, les rédacteurs du site ont donné de l’épaisseur à leur entreprise de promotion des talents du terroir. A la télévision, l’émission Mboa (Canal 2 International) a valablement tenu son rang. Ses multiples innovations infographiques, sa rubrication variée, sa régularité et le style originalement désinvolte de son présentateur ont conquis et fidélisé bien des publics.  Une source d’inspiration pour tous les programmes radio-TV qui naissent chaque jour dans les  médias locaux. Chapeau !


Embrassons-nous ensuite devant l’explosion des festivals de hip hop au bled. Sans conteste, c’est l’autre satisfaction de l’année qui s’achève. 2010 a renvoyé au paléolithique l’époque où l’on guettait avec anxiété l’organisation des ça me dit rap. L’offre en scènes est désormais plus large et géographiquement plus éclatée. Entre Couleurs Urbaines, Kamerhiphop Shows, Mango Nights, Zomloa Annual Show (Yaoundé), Nuits du hip hop, Vacances Rap Shows (Garoua) ou Soirées Koubalanta (Douala), le choix n’est rien moins que cornélien. Plus d’occasions de vibrer hip hop. Plus de plateaux d’expression pour les jeunes talents. Plus de champ libre à la créativité. En attendant de définir la spécificité, d’affiner la qualité et d’asseoir la régularité de ces rendez-vous, nous ne bouderons pas le plaisir de la diversité. Masturbons-nous face à ces avancées !


Caressons maintenant nos égos face au dynamisme, que dis-je, à la compétitivité de la scène hip hop au Cameroun. Dans la jungle rappologique nationale, ça bruisse et ça se bouscule énormément. Les «noms» ne suffisent plus. L’expérience demande à être confirmée. Le talent se teste et se prouve. Les certitudes, progressivement, tombent. Aussi, anonymes et célèbres, anciens et nouveaux jouent d’intelligence pour demeurer présents sur la scène. Pour demeurer DEBOUTS sur la scène. Pour la seule année 2010, Big B-Zy, Tony Nobody, Valséro, Bantou Po-Si, Ak-Sang-Grave («les mêmes») ont sorti des albums. Krotal s’est offert une retentissante célébration de ses 21 ans de carrière. Sans complexe et avec une déconcertante inspiration, Ayriq Akam, Just One, Hobskur, Karnatox ou Urban Ladies ont prouvé, par leur lumineux opus, qu’ils avaient eux aussi du répondant. One Love a mis les petits plats dans les grands lors de sa soirée dédicace. Résultats de cette quête permanente d’efficacité ? Structuration et renouvellement permanent de la scène (en interne), présence accrue du hip hop du bled aux grands rendez-vous continentaux (en externe). On a vu Krotal sur la chanson Africa United, Koppo finaliste aux Découvertes RFI, Ebène annoncé au festival Ouaga Hip Hop…..Et rien n’interdit de penser que demain sera meilleur. 


Titillons-nous enfin devant la conviction qu’au Cameroun, les acteurs du 2H sont leaders incontestés du marketing artistique. Dans leur univers, affiches et pochettes d’albums sont traitées avec finesse et art. Les vidéogrammes sont bâtis sur un scénario ou, à défaut, sont vernis d’une animation parlante. L’effort d’établir une réelle cohérence entre tenue de scène et style artistique est partagé. De plus en plus, de véritables plans de communication soutiennent les évènements et les sorties d’albums. Il s’agit là de quelques initiatives qui expliquent pourquoi, chaque jour, davantage, l’expertise des intervenants de la chaine hip hop est sollicitée par des artistes d’autres horizons.


Sérieusement, si tout ce qui précède ne vous mène pas à la jouissance (intellectuelle), vous devez être frigide ou impuissant…

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