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samedi, avril 20, 2024
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h2kamer : Autopsie du Hip Hop Camerounais – Deuxième partie

Le public averti et tout ceux là qui se battent pour lui au quotidien le savent très bien ; le Hip Hop Camerounais est peut être mort à un moment donné. Et le temps de la réflexion et de la remise en question, tout porte à croire que comme un phœnix, celui-ci s’est immédiatement régénéré via ses cendres. Car au regard de la fougue qui a toujours animé les différents acteurs de la scène Hip-hop nationale, on serait tenté de croire qu’au fond, celui-ci n’est jamais mort ! La flamme a toujours été présente à travers la persévérance et la passion des uns et des autres. Mais à l’aube de sa renaissance, l’on constate les prémices des causes qui ont occasionné sa chute passée et qui risqueront occasionner les mêmes effets qu’est une nouvelle déchéance.
 
Les critiques acerbes, comme une plaie morbide, est détentrice du pouvoir d’une bombe à retardement. Avec tellement de frustrés dans l’ombre qui ne digère pas l’ascension musicale des autres et qui trouvent toujours que ce n’est jamais assez bien, baignent dans une spirale de jalousie et d’hypocrisie exacerbant. Des guerres de clans se créent, tous se revendiquent être les rois et les princes de leur art, l’on se regarde en chiens de faïence lors des spectacles, se dénigrent par médias interposés et on a très souvent le courage de s’appeler « Le frère » ou « La famille ». De qui se moque-t-on ?
 
Le manque de moyens et/ou de structures de production, plombent l’envol de nombreux jeunes talentueux artistes qui au regard du récit de leurs aînés se méfient même des propositions intéressantes pour leur carrière ; car voyant en des contrats parfois alléchants, des sollicitations à participation aux rapports contre nature. Ils sont nombreux à chanter dans leurs chambres et à rêver d’Universel ou Hostile Records ; dans leur monde, ils ont le niveau de 50 cent ou d’Akon, donc aucun label camerounais n’est habilité à leur faire signer. Ils sont tout aussi nombreux à se bousculer aux portes de Mapane Records ou de Redzone avec des démos, en espérant décrocher un contrat ; mais la réalité est tout autre.
 
Alors, on baigne dans l’autoproduction. Des milliers de singles et d’Extended Play (Maxi) très souvent aux qualités douteuses sortent chaque année. La plupart sombre dans l’indifférence la plus totale faute de promotion et à peine quelques uns sont enregistrés auprès de la société chargée de la gestion des droits d’auteurs. Ainsi on a l’impression de voir les mêmes têtes à la télévision chaque année, allant jusqu’à croire que c’est tout ce qui se fait au pays en matière de musique urbaine, pourtant ceci est la résultante du travail d’un petit groupe de privilégiés, réalistes, qui ont la chance de maximiser sur les budgets qui leurs sont affectés pour inonder les médias avec des sonorités qui n’enjolivent pas toujours le Hip-hop national.
 
La mauvaise gestion et la faible médiatisation des évènements, le faible temps d’antenne qui leur ai accordé sur les médias et l’absence de soutiens du ministère de la culture contribuent aussi à cette décadence continuelle du 2H local.
 
Ainsi on se pose la question de savoir ; le Hip-hop camerounais est-il condamné à l’échec ? Toute porte à croire que la réponse réside en chacun de nous. Du fan à l’organisateur d’évènement culturel en passant par les artistes et des médias. Il n’existe pas une solution miracle à nos problèmes ; la genèse de nos problèmes tire leur essence de nos actes et c’est aussi à travers nous et de notre réelle volonté de changement que tout pour aller de l’avant.


 

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