J’ACCUSE.
MESSIEURS,
Nous abordons une des grandes lignes souscrites par notre chef de l’état à savoir : LE CAMEROUN DES GRANDES REALISATIONS.
Connaissant tous les efforts consentis dans les moyens de vos dispositions, à organiser des spectacles, connaissant le professionnalisme et l’engagement, et des efforts consentis pour la réussite d’un spectacle. Soucieux de l’environnement culturel qu’est le notre au Cameroun.
Permettez-moi en tant que l’un des précurseurs de ce mouvement hip hop camerounais, tant en œuvre, en matériel et financièrement, je viens en mon nom propre et au nom de tout le mouvement hip hop camerounais vous faire part d’une situation qui perdure et qui devient chronique.
En effet, depuis 22 ans que mes collègues artistes et moi avions mis des fondations de cette culture hip hop au Cameroun, au départ cela n’a jamais été du gout de nos familles et de notre entourage qui ne voyait pas cela du bon œil à savoir faire du rap. Nous avons été taxé de tous les noms, des visions stéréotypées sont venues s’ajouter sur nous : voyous, fumeurs, vauriens, raté de la société, bandits, malpropre, Rebel …nous avons subis des traumatismes dans nos familles, certains artistes ont été mis à la porte de leur maison à l’instar par exemple de RASYN, qui à l’époque toute sa famille avait conclu qu’il était un raté parce qu’il avait choisit de faire du rap. Y en a d’autres exemples que nous connaissons bien dans le milieu. Le hip hop n’a jamais bénéficié d’une attention particulière des autorités administratives , ni d’un financement quelconque, on s’est battu année par année, à se faire un style propre, nous avons suscité un public à travers des spectacles, show FM et des connaissances de façons clandestines dans certaines émissions de la place, à confectionner nos musiques, ensuite nos maquettes et enfin des albums avec la qualité que vous connaissez, mais avec le temps les choses se sont améliorées au début des années 2000 notamment avec la qualité des clips, bien que marginalisé par le mouvement culturel du pays, le hip hop a évolué à part continuant son bout de chemin avec nos moyens propres , récoltés soit auprès de nos parents, de nos amis etc.
Je rend tout d’abord hommage à tous ces grands groupes légendaires de l’époque qui ont sacrifié toute une vie pour ce mouvement : UAMR CVM ,ETAT D’URGENCES, C.T.M, HEAREN STATE , ROULY 1ER ET 2EME , DEMONIAC POSSE , JOE B, ANONYME POSSE, ABORIGENE ,BIG BZY ,BANTOU POSSE , MAL ET KUN FU , DJAMBOULA HOUSE , MAGMA FUSION , AUTHE NTIQUE CLIC, BANTU CLAN, DJ RENE COOL ,FATAL H, NEGRISSIME ,LA SOUWHITE ,PRO-TECK-THOR , SOUL ,LADY B., DIRANE POSSE, SHECK V. (paix à son âme) M.O.S POSSE, HERVE DJACK , DJ BILIK , KROTAL, X MALEYA , SEVEN SIGN , BETE DE SCENE ,TERROR ,RASYN,JOEL TEEK ,…. SULTAN OSHIMHIN , VALSERO , VBH ,DJ STRESS , SHY FX, TONY NOBODY,AKSANG GRAVE , C-MINAIRE, LES GEOMETRES ,ZOMLOA FAMILIA ,ELOKK,AMINA, COUR SUPREME , BOUDOR,MANHITOO,MOON KUT CHOO, KOPPO…ajouté à cela à la nouvelle génération qui est pétrie de talent incroyable : duc z, franky p. sumanja , nkunkuma , kilamel ,karnatox,,parol ,mh ,habib du bled, ivee, mastah suprême,1.9.8.5, alberto les clés, dos legar ,… tous par leur force et l énergie qui les habite travaille avec acharnement pour que vive notre culture.
Je rend hommage à tous ces labels à savoir ZOMLOA RECORDZ , MAPANE RECORDS, SO SOUND, AJAJO ENTERTAIMEN T , G-MUSIC , RED ZONE,DARK CELL RECORDZ ,et les indépendants à savoir des artistes en autoproduction , sans label , sans encadrement mais se sont sortis du lot à cet époque là . Sans ces labels de hip hop le hip hop au Cameroun n’aurait pas connu le professionnalisme assez tôt vers la fin des années 90.
Je rend hommage aux producteurs du hip hop camerounais , ceux la même qui ont développés , dénicher , former , financer pour les albums ,ceux la même qui ont mis de leur moyen dans l’achat du matériel studio je cite : ATANGANA FRANCIS JOEL( DJ BILIK) , LUIS NTSOUNGUI , DJ RENE KOOL , sans ces entités certainement le hip hop au Cameroun n’aurait pas cette image qu’il a aujourd’hui , ajouté aussi les apports de DJ STRESS, G.MUSIC et maintenant SHAHMAN ,ces personnes ont contribués et continuent de contribuer pour la survie de notre culture hip hop.
Nous avons fait du chemin jusqu’ ici sans se soucier de comment sera demain, on a bâtit des sentiers seuls sans aucun soutient des sponsors. Nous rêvions aussi comme tout jeune de faire carrière dans notre propre pays en gagnant notre vie de façon propre ,car nous croyions à nos talents et à nos artistes , nous pensions qu’ un jour viendra que les promoteurs viendront vers nous avec des réels contrats , que des sponsors prendront en compte ce qui se passe et qu’ à notre juste valeur on serait rémunéré , nous savions qu’ un jour le pays nous traite dignement selon notre valeur marchande , selon notre audimat et que la politique culturelle de notre pays établirais un climat favorable aux contrats de prestations scéniques honorables, car nous savions qu’ en nous sacrifiant , les labels ont formés , financés les albums , on se disait que les ventes suivraient , hélas , la piraterie a pris le dessus sur nous, on s’est dit ne lâchons pas l’affaire surement les organisateurs nous ferons confiances et nous programmerons , que les sponsors viendront vers nous afin de signer des contrats avec des labels ,artistes et promoteurs pour des éventuels prestations scéniques… à défaut de vendre les cd, on pouvait nourrir nos familles avec les scènes proprement, à la sueur de nos fronts, nous avons conquis ce public là .
A notre grande surprise, que se passe t il ?
Les promoteurs nous tournent le dos, ils passent leur temps à regarder les chaines étrangères, ils invitent les artistes étrangers, et les sponsors les accompagnent. Quand un promoteur propose un dossier avec seulement le plateau locale, ils boudent, aucun sponsor ne veut accompagner ca, mais il voit dans un dossier, des noms comme DIAM’S, I AM, 113, LAFOUINE, SEAN PAUL, BEYONCE…alors ils sont prêts à mettre des centaines de millions pour cela, JE DIS TRAHISON ET JACCUSE CES PROMOTEURS ET SPONSORS.
Je vous accuse de tuer le talent et l’élan de nos jeunes artistes, bien que la génération précédente ait été sacrifiée.
J’accuse le gouvernement de mon pays qui est au courant de ce bordel et laisse cela s’installer.
J’accuse, les sponsors du clientélisme et du chantage.
J’accuse ces promoteurs de spectacle qui pensent qu’avec les noms venant d’ailleurs, ils feront l’affaire en se remplissant les poches.
J’accuse ces promoteurs qui PROGRAMMENT EN PREMIERE PARTIES LES ARTISTES LOCAUX SANS LES PAYER.
J’accuse mon pays à savoir le ministère de la culture d’abandonner le talent des jeunes entres les mains de ces promoteurs véreux , hypocrites et incompétents qui pillent les fonds de notre pays en reversant cela à l’étranger sans partage avec les artistes locaux au profit de leurs comptes personnels.
J’accuse ces promoteurs de spectacles qui méprisent notre parcours, piétinant ainsi nos valeurs culturelles.
J’accuse ces promoteurs qui visent leur propre intérêt, exploite les catalogues artistiques pour obtenir des marchés après les montants convenus avec des sponsors, les montants convenus ne sont plus reversés aux artistes.
J’accuse les sponsors de ne pas prendre en compte les compétences en matières des organisations de spectacles et de la connaissance du milieu, et confient leurs fonds aux bandits qui se présentent à eux disant qu’ils connaissent le mouvement hip hop camerounais. Ces bandits pillent les fonds et ne reversent pas de l’argent aux artistes.
J’accuse les sponsors de faire du sectarisme, du tribalisme, ils sponsorisent selon leurs humeurs de compatibilités et non les compétences.
J’accuse les artistes qui trahissent l’éthique et se prostituent sur des scènes sans considération de leur art en traité comme des sous hommes, sans être rémunérés, sans considération aucune parce que vivant au pays.
J’accuse ces artistes qui se vendent à zéro balle auprès de ces promoteurs et sponsors.
J’accuse ces artistes qui ne respectent pas la démarche managériale et qui négocient eux même leur cachet aux mépris du métier du manageur artistique et agent, encouragé par les sponsors et les promoteurs.
J’accuse les artistes de céder aux chantages des promoteurs et des sponsors en acceptants des payements qui ne sont pas dignes de leur talent.
J’ACCUSE ENFIN, LES PROMOTEURS ET LES PSONSORS DE TUER NOTRE CULTURES HIP HOP EN INVITANT ET EN SPONSORISANT UNIQUEMNT LES ARTISTES ETRANGERS
JE POSE LA QUESTION AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SON EXCELENCE M. PAUL BIYA PRESIDENT DU CAMEROUN :
Quand vous parlez de l’avenir de la jeunesse Camerounaise, s’agit il de la jeunesse scolarisée uniquement, ou de toute la jeunesse Camerounaise sans discrimination ?
J’ACCUSE.
SIGNE .
ATANGANA FRANCIS JOEL « DJ BILIK »
LABEL MANAGER
ZOMLOA RECORDZ / BY ZOMCOM
Cameroun –Yaoundé
djbilik@yahoo.fr
