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mardi, avril 23, 2024
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cds hip hop kamer : 1000 cds vendus : rêve ou réalité ?

Les rappeurs camerounais sont très forts, c’est toujours les bests, et ils le vivent et ils le sentent. Chacun veut se prévaloir de ses réussites qu’il a eu je ne sais où ? Chacun veut tout faire pour avoir le buzz. Dans les réseaux sociaux l’épithète « offishal » suit ou précède leurs pseudos nom d’artiste. Tous sont des stars, bien sur chacun à sa façon et à sa dimension. Comment ne pas dire qu’ils sont des stars, ils ont une vidéo qui passe de façon intermittente, donc clignotante à la télé, et en boucle sur facebook. À peine ces rappeurs savent écrire leurs noms et compter les mesures ou entrer dans le tempo, qu’ils veulent déjà écrire des textes, ils veulent déjà user et abuser de la technique, ils veulent tous sans apprendre être des professeurs de punchlines. A peine ils passent à la radio, qu’ils veulent déjà s’inventer une carrière artistique. Qui est un château qui se construit le plus souvent sur du sable mouvant. À peine ils sont entrés dans le monde de l’art, à peine ils veulent sortir un disque et le mettre sur le marché, je me demande quel marché. Ils veulent aussi comme les autres avoir et voir leurs disques dans les bacs. Oui, ils aiment cette expression « mon album est dans les bacs », s’ils savaient au moins ce que ça exprimait, ils feraient mieux de se taire.


C’est bien de sortir un disque, mais est-ce que tu le vends, c’est bien de mettre ton album dans les bacs, mais est ce qu’il en sort ? L’important n’est donc pas de sortir un disque, mais il faudrait mieux le vendre. Le constat qu’on peut faire depuis que le rap est rap au Cameroun, ils  disent qu’il y’a 21 ans, ce qui est une grosse aberration historique. Car comme je le dis toujours, on devrait avoir honte de dire que le rap au Cameroun a 21 ans d’existence, comment doit ’on alors expliquer ce clivage incommensurable qu’il existe avec le celui de Kery James quand il dit « ça fait bientôt 20 ans que mon rap dure, brise les murs, fractures les portes et les fémurs ». or le rap au Cameroun n’a rien brisé, ni fracturé depuis. Les premiers rappeurs ont sortis des disques, ils ont même eu du succès avec un ou deux tubes de leurs albums, mais hélas, pour quel but, aucun d’eux n’avait jamais vendu quoi que ce soit. Et ce mal du marché du disque a perduré, et sévit encore de nos jours.


Même les rappeurs qu’on juge et classe de meilleurs, je ne sais sous quels critères, sont pris de même dans ce piège du déséquilibre notoire entre l’offre et la demande. Ils n’ont aucun indice pour mesurer de quoi de qui et de combien est constitué la demande, et par un empressement qui frise l’amateurisme, soit ils sortent plus de disques qu’il ne le faut, soit ils sortent moins de disques puisqu’il n’en fallait, de toute façon il y’a toujours déception soit du côté de l’artiste soit du côté du public. Les rappeurs m’intéressent sur un point c’est qu’ils sont très prudents, ils sortent tous d’abord une série de disques variant entre 100 et 200, les plus courageux partent jusqu’à 300. Mais malheureusement, après ça ils partagent plus de la moitié du stock à la famille, aux amis, et aux médias. Le reste qui est resté dans les bacs, souffre de la moisissure et de l’indifférence du public. Qu’est ce qui se passe ? Certains ne vendent pas assez parce qu’autour du produit il n’existe aucune politique de marketing, ils mettent souvent à 4500 f cfa le CD, 3000, 2500. Impossible ça ne marche pas comme ça. Comment donc expliquer que même ceux qui mettent le CD à 1000 f cfa n’arrivent pas à en vendre 100, 200, 300, voir 500 ou 1000 cds ?


Je m’interroge juste à ce propos, est ce qu’un artiste rappeur au Cameroun est ’il déjà arrivé à vendre plus de 500 cds ? Mais comment est-ce qu’il va y arriver quand il n’arrive pas à faire 200 places assises lors d’un concert où il est la tête d’affiche ? si c’est une réalité qu’il en existe, j’attends volontiers qu’on me prouve. Mais si on convient avec moi que c’est encore un rêve, que les artistes acceptent avec humilité de se battre pour le réaliser, alors je leur souhaite toute la réussite du monde, tout en priant qu’ils ne retombent plus jamais dans le piège du marché du disque. Alors que les rappeurs arrêtent de se prévaloir s’un buzz, d’une réussite qu’ils n’ont pas, et qui n’est que factice et superficielle, qu’ils ne mettent au boulot et comprennent que sur le plan du marketing ils n’en savent rien, comment un rappeur peut sortir un disque, être son propre communicateur et son propre vendeur, seul Booba a pu le faire, que dis-je a pu le dire : « j’écris et produits, je suis chauffeur et livreur ». Mais contrairement à lui, il fait disque d’or et disque de platine à chacun de ses albums, même les plus ratés comme 0.9.  Donc il faudra faire preuve de professionnalisme. Ils aiment dire, que les gabonais là, les béninois là…ils ont l’argent pourtant on rappe mieux qu’eux : bande de cosson, donc vous n’avez rien compris. En communication on apprend que : « la publicité force à désirer l’indésirable ». Comme le disait Nick B à l’autre : il ne suffit pas de savoir-faire, mais de faire savoir ce qu’on sait faire.


Le marché du disque n’existe pas au Cameroun, j’attends la preuve du contraire, aucun rappeur n’a jamais franchi ma barre des 500 disques vendus, je ne dis pas produits mais bien vendus. Ne parlons même pas de 1000 Cds ceci est un rêve à réaliser. Les albums sortent, mais meurent après la conférence de presse, d’autres résistent jusqu’au show case. Le rappeur de douala, se vend seulement à Douala, et pire encore seulement dans son quartier. Pareil pour le rappeur de Yaoundé. Ils sont conscients qu’en dehors de leur zone de confort, on ne les écoute plus nulle part ailleurs, ni dans d’autres quartiers, ni dans les autres coins de la ville. C’est dommage !
 
« Je mets un billet sur la tête de celui qui va battre le record de 1000 Cds vendus »


 

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