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samedi, juillet 27, 2024
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Stanley Enow : Réponse de Stanley aux rappeurs: “No time for dirty fight!”

Pour ceux qui n’ont rien pu comprendre de la quintessence du titre “hein père” de Stanley Enow, qui n’ont pas su en saisir la substantialité ni le sens et la puissance, se targuent à dire que le jeune rappeur ne dit rien là dedans. C’est dommage puisque le titre qui est l’objet de notre réflexion est un extrait de cette chanson tant récitée par toutes les couches sociales du notre pays et partout ailleurs. Quand Stanley disait « no time for dirty fight », il ne savait surement pas qu’il serait victime d’une attaque de ce type par ses (con)frères rappeurs. Ce qui a été rapporté dans l’article de l’infatigable Darysh (les hippopeurs attentent à la vie de Stanley Enow) laisse à désirer. Nous  ne reviendrons pas sur cet article assez détaillé et qui en l’espace d’une semaine a été lu près de 10.000 fois. Ce que nous essayons de faire à ce niveau, c’est de tirer la sonnette d’alarme aux acteurs de ce mouvement hip hop qui se plaisent encore à perdre du temps dans des « salles bagarres ». Sans se rendre compte qu’ils sont en train de confondre de cible, et qu’ils sont en train de dépenser des énergies pour des préoccupations mineures, pour des causes démodées.
La plainte des adversaires de Stanley est une plainte absurde et sans fondements. Car s’offusquer du fait que celui-ci bénéficie de l’approbation de tout le monde pourtant il ya meilleur que lui relève de l’enfantillage. Ceux-ci n’ont alors rien compris à la carrière musicale dans laquelle ils sont inscrits. Dans ce domaine, et il l’a été prouvé à plusieurs reprises, que ce ne sont pas toujours les meilleurs qui passent sur les spotlights. Et dans ce domaine, chacun se dira toujours meilleur que tout le monde. Il n’ya qu’au public de décider qui il va célébrer ou alors qui il va jeter dans les oubliettes. Comme le disait le philosophe, il n’ya que le public qui décide de « consacrer » ou de « massacrer » une œuvre qui s’offre à lui. Dans le milieu hip hop au Cameroun, je l’ai dis et le je répète, le « grand public », n’a décidé consacrer que Koppo, Valsero et Stanley depuis 2002. Débattre maintenant sur si ils sont meilleurs que d’autres rappeurs ne revient plus de notre sujet. La sagesse populaire dit à juste titre que « la voie du peuple est la voie de Dieu », « vox pupuli, vox dei » pour nous essayer à parler comme des savants.
J’avais posé dans une chronique une question qui devait aider les rappeurs à sortir de ce carcan des « dirty figth » pour reprendre Stanley. Je l’avais intitulé : « le clash : la danse ou le judo ? ». Répondre à cette question c’est comprendre la stratégie mis sur pied au sein des acteurs du show bizz pour tirer bénéfice des clashs. Depuis 2 Pac et Biggy, les rappeurs ont compris que plutôt que de s’affronter physiquement et avoir du buzz dans le sang, mieux vaut s’affronter symboliquement et avoir du buzz tout en restant dans le bizz. C’est ce qui s’est fait avec 50 Cent et Kayne west, avec Nas et Jay Z, avec Booba et Sinik, avec Rohff et la Fouine par la suite. Ils ont compris assez tôt que le clash c’est la danse. On danse entre « belligérants », on fait danser le public et on s’attire les vues, des billets en quelque sorte. Même Arafat et Debordo l’ont compris et ont mené pendant plusieurs mois tout un continent en bateau.
Mais dans notre milieu hip hop au Cameroun, on se livre « au judo », à des combats ouverts qui pourront déboucher sur des fins fâcheuses. Le temps est à la construction d’un mouvement qui peine à se tenir debout malgré ses « 23 » ans d’existence. Le temps est à la construction des véritables carrières musicales. Le temps est à l’ouverture des frontières du hip hop, le temps est à la vente des disques et au remplissage des vraies salles de spectacle. Le temps est à la production. Et nous n’y parviendrons point si nous continuons à nous enfermer dans un « narcissisme stérile », dans l’autoglorification improductif. Comme on ne peut pas se placer à la fenêtre et se voir passer dans la rue au même moment, il est impossible de danser et s’applaudir en même temps ses pas de danse. Nous devons toujours savoir qu’ « il faut faire et laisser dire ». Plutôt que de caqueter à chaque fois dans ses textes qu’on est le meilleur, on doit se mettre au travail et engager une « auto-révolution permanente ». Car si tu es meilleur et que personne ne t’accordes l’estime dû à ton talent, c’est bien qu’il y’a quelque chose qui manque.


Il est question pour les acteurs de ce mouvement de produire du fruit, des fruits succulents, qui pourront plaire au public. Les acteurs doivent s’inspirer des œuvres de ceux là qui ont réussi, conserver leurs réussites et surmonter leurs échecs. Comme le disait l’autre, « il ne faut pas avoir honte d’imiter le bon exemple ». Les rappeurs ne doivent pas avoir honte d’interroger Koppo, Valsero, et Stanley à propos de leur succès, Duc Z aussi y est parvenu. Nous sommes à une ère où « le judo » n’est pas l’art que nous devons pratiquer, mais la danse. J’aurais dit « la salsa » ou « le zouk ». C’est une erreur fatale je le répète de s’organiser pour endiguer le chemin à un artiste qui est en train de cheminer sur la voie de la réussite. C’est une erreur monumentale de promettre le lynchage à un chroniqueur parce qu’il a porté des critiques sur tel artiste ou tel artiste aussi….soit’ il. C’est une erreur indicible de se prendre pour ce qu’on n’est pas. Je souhaite que les yeux de chacun s’ouvre pour qu’on puisse tous faire comme Kéry James ce constat amer. « Personne ne nous respecte et je crois savoir pourquoi, on est avare et divisé, on ne forme même pas une communauté ». Car n’est pas illusoire que Kéry James a écrit ce texte pour ceux là qui se disent rappeurs camerounais.


Pour méditer :
« On a l’image des prédateurs mais on n’est que des proies » Kéry James
« Quant à ceux des nôtres qui réussissent ils se voient contraints de fuir avant que la jalousie les punissent/ car dans le cœur des envieux et les yeux des incapables, la réussite te rend coupable » Kéry James
« Besoin de solidarité si on veut espérer un jour quitter la précarité, ce n’est pas en détestant les autres qu’on se construit » Kéry James
« Avant c’était eux contre nous, maintenant c’est nous contre nous » Rohff
« À quoi bon se tuer dans cette épreuve, pour du fric, pour des clips, pour du buzz, il y’a de l’estime entre nous, pas besoin de clash entre nous » Médine


 

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