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jeudi, avril 25, 2024
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Idole KPU : « Nous consacrons 10% de nos revenus aux jeunes de la rue »

Ils sont jeunes, ils sont talentueux, ils viennent tous du même quartier (Etam Bafia, Yaoundé 3e). Eux, c’est GUESPA, ORUGO et RUFFLO. Ils viennent de commettre sur le marché discographique un album de 10 titres intitulé « Music Street ». Pour le lancement de la promo de ce bébé, ils ont bien voulu nous accorder une interview exclusive.


Kamerhiphop.com : parlez moi de votre posee ?
Nous sommes 3 cousins tous natifs du quartier etam bafia. Nous avons crée notre premier posee qui s’appelait United Spirit qui est devenu Idole Kpu. Nos signes astrologiques sont cancer (Guespa), capricorne (Orugo), sagittaire (rufflo). La moyenne d’age est de 20 ans.


Pourquoi Idole Kpu ?
Nous étions à la recherche d’un truc original qui représente nos vies. Idole Kpu signifie Individu Développé Or de la Loi Evoluant dans des Kartiers qui puent. C’est notre façon de voir la vie. Nous sommes des historiens, des poètes de rue. Nous voulons servir d’exemple à la jeune génération.


Pourquoi avoir choisi le rap comme moyen d’expression ?
Le rap est une musique de révolte. Tu peux t’exprimer librement. Nous voulons que notre musique soit universelle. Le rap, c’est comme de la nivaquine et il rame toujours en contre courant.


Dans un pays ou M. pirate sévi, n’avez-vous pas peur… ?  
Les premiers pirates sont, c’est la CMC. C’est un fléau qui nous empêche de vivre de notre art. Arrêtez un petit vendeur ambulant ne règle pas le problème, il n’est que le maillon de la chaîne. Nous croyons qu’il faudra arrêter les grands fabricants, c’est-à-dire «les parrains ».


Quelle relation entretenez vous avec la CMC ?
C’est la seule structure au kamer qui s’occupe de nos droits. On a protégé nos œuvres là-bas, appart cela, nous ne sommes pas au courant d’eux.


Vivez-vous de votre art ?
On nourrit le rap, on espère qu’en retour qu’il pourra lui aussi nourrir nos mômes. Si non au camer, le rappeur est considéré comme un voyou. Ceux qui consomment le rap camer sont des acteurs du métier c’est à dire les rappeurs eux-mêmes qui n’ont pas de moyen. Il faudrait mentionner qu’il est très difficile de vivre de son art au bled.


Parlez-moi de vos débuts ?
Guespa : j’ai commencé par la danse dans les années 97, puis j’allais au madison Night Club voir des grands frères en occurrence Valsero. C’est en 98 que naît mon premier texte de rap, c’était à l’occasion du Rest in Peace de mon pôte Toussaint.
 
Orugo : c’est en 96 que j’ai commencé à fréquenter les concerts de rap au CCF avec des prestations des groupes comme Negrissim. En 97 j’ai découvert la chaîne Chanel O qui diffusait des musiques urbaines. Ce qui m’engraine vraiment dans le milieu hip hop c’est à l’écoute d’un son de Puff Daddy qui m’a beaucoup marqué en occurrence « I missed you » qui a été déterminant pour mon intégrité dans le milieu hip hop.


Rufflo : en 95, bizarrement  je kiffais encore la  soul et les slows. Vient dont la grande inspiration  de ma mère qui veut me voir devenir serviteur de Dieu en m’envoyant dans un séminaire en espérant que je pourrais devenir prêtre, mais je pense qu’aujourd’hui je peux être prêtre d’idole K pu. Bah ce qui m’a motivé à prendre la plume et écrire des vers c’est la tragique catastrophe de Nsam.


Quel message véhiculez-vous dans vos chansons ?
Nous parlons de la vie des jeunes dans les quartiers défavorisés. Nous sommes des voix des sans voix. Nous parlons aussi des pilleurs de nation.
Le son « Mal de Life », parle des personnalités inconscientes.
« Black Girl » parle des ravages que cause le déclic d’une meuf dans la vie d’un jeune garçon.
« Meurtre Sang » rend hommage à des martyrs tels que Thomas Sankara et Patrice Lumumba, sans aussi oublier les victimes de la fameuse catastrophe de Nsam.
« Came dance for me » c’est un son dansant qu’on a fait en feat avec Lil Shen.
« Hip Hop » lance un SOS à tous les Mc’s afin qu’ils reviennent aux origines du rap, dans sa base fondé sur la revendication.
« Forever »  feat avec Rage 2 Z Vil, question de marquer le terrain avec le soutien d’un grand frère de la scène hip hop, afin de démontrer de quoi entre petit et grand frère nous sommes capables.
« Lose Boy » feat avec Eliane rend hommage à certains de nos grands qui nous laissé par coup de fusillades ou encore d’autres raison qu’on oserait pas évoquer.
« Style family » c’est un Freestyle Radio, question d’apporter quelque chose de nouveau dans nos sélections.
« Music street » titre phare de l’album, ici on parle de notre parcours et objectifs dans la zic.


Quelles sont les différentes difficultés que vous avez rencontrées à vos débuts ?
Guespa : personnellement à l’âge de 14ans mes parents se sont séparés, alors j’étais abandonné à moi-même, donc j’étais emmené à me débrouiller tout seul question de relier les deux bouts il a fallu trouver un support alors c’est ainsi que j’embrasse le rap qui jusqu’à présent m’a toujours réconforté. Surtout il m’a permis de verser la rage que j’avais à l’encontre de mes parents. Parlant des difficultés dans le milieu rap, je dirai qu’il y a eu des grands frères qui nous ont mis des bâtons dans les roues, mais cela n’a pas empêché que Idole K pu réalise son album, surtout avec le soutien des frangins que je tiens à remercier tels ; DJ Panebo de POC records qui nous beaucoup aidé au niveau de la réalisation audio, et Pipyou au niveau de la réalisation Vidéo. Sans oublier Junior Savio notre communicateur, Tony Nobody, Valsero, Serge Tamba (STY).


Comment est ce que le public a accueilli l’album ?
Assez bien on pourrait le prétendre. Sans rire honnêtement ce sont les filles qui achètent l’album c’est bizarre n’est ce pas ? Effet rassurant les gars nous appelle de partout le pays pour encourager cela est vraiment réchauffant.


Quels sont vos morceaux préférés ?
Bah…Mal de Life, Meurtre Sang, Music Street, Lose Boy qui nous rappelle beaucoup de choses. Bref nous nous aimons tout l’album.


Comment trouvez-vous le niveau du hip hop kamer ?
Le hip hop camer manque de maturité autant pour nous, trop de faux mc’s, trop d’arrivistes et des rapions. De toutes les façons, il y a quand qui sorte du lot, et mérite notre salut.
Donnez une note au hip hop kamer ?
Médiocre….


Vos projets ?
On lance la promo de l’album avec Music Street dans les bacs et sans oublier en imminence notre spectacle dédicace ce vendredi 22 juillet au CCf de Yaoundé avec le soutien de la Fondation Conseil Jeunes, d’ailleurs nous consacrons 10% de ventes de nos CD à cette fondation. Pour ce spectacle nous le ferons avec des frères tels Valsero, C-minaire, Ak Sang Grav, 7th Sign, Kamele-on et Oliviera. A titre de rappel l’entrée est fixée à 1500 Fcfa sans CD et 3.500 Fcfa avec Cd dédicacé.


Votre mot de fin ?
Peace and love aux fans de Idole K Pu. Les hommes de médias doivent soutenir le mouvement hip hop kamer. Et n’ayez pas peur de nous causer, nous ne sommes des stars mais des artistes. Longue vie au
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