Ykurunam : … Bilik nous a toujours aidé …
Ykurunam qui signifie le coup de poing du villageois en langue Ewondo, est un groupe de rap composé de King G et Dee Man. Anciens membres du label zomloa Recordz (ils ont participé à la compil au pays de kush), ils préparent actuellement leur album solo. Nous les avons rencontré et ils se sont confiés à nous.
Kamerhiphop.com : depuis 2002 avec la compil « zomloa au pays de kush », on ne vous entend plus. Qu’est ce que vous devenez ?
Nous avions passés 6 ans dans le label zomloa Recordz. Nous avions participé à 2 compils. La première, c’est celle de DJ Effa de M13 qui n’a malheureusement pas vu le jour. La 2e que tout le monde connaît, c’est « zomloa au pays de kush ». Notre départ est du aux problèmes internes. Il y’avait trop de jalousie entre les groupes. Ça avait crée beaucoup de tensions et vu le travail que nous abattions dans ce label, nous ne comprenions rien. Après 6 ans de bons services, nous avons préférés quitter le collectif.
Parlez nous du groupe Ykurunam.
Ykurunam signifie en langue Ewondo « le coup de poing du villageois », d’un autre coté, c’est un contexte d’union, de solidarité et d’amour. Nous nous referons aux 5 doigts de la main qui sont toujours unis. Pour nous, l’union fait la force.
Comment s’est fait votre rencontre ?
C’est en 94, nous avions grandi ensemble. au début, on faisait de la danse. Moi (King G), j’étais allé du coté de Sangmelima pour étude. A mon retour, j’ai trouvé que les gars avaient déjà formé Posi Tribu. En 96, le groupe a commencé à rencontrer des problèmes (Snack et Marto sont partis) et Posi Tribu devient Ovaprose. Nous rencontrons DJ Bilik lors des Sunday rap à Afrikan Logik. A la recherche de quelque chose d’original, nous changeons pour la troisième fois de nom, nous devons Revanche Ykurunam du fait de notre style revendicatif. Aujourd’hui, on s’appel Ykurunam.
Ça veut dire que Ykurunam évolue solo ?
Depuis que nous avons quitté zomloa, nous sommes solo. En ce moment, nous sommes entrain de finaliser notre album.
Quelle relation vous entretenez avec Bilik aujourd’hui ?
Bilik nous a toujours aider. C’est un grand frère à nous. Nous l’estimons beaucoup. Nous menons le même combat, à savoir le hip hop.
L’environnement du hip hop kamer, comment le trouvez vous ?
Ce n’est pas facile, on essaye quand même d’avancer. Malgré les efforts, il y’a pas de promoteur de spectacle sérieux chez nous. Nous aimerons avoir des spectacles rap de niveau international. Les sponsors ne suivent pas le mouvement. Les gars doivent se serrer les coudes, car nous menons le même combat.
Alors est ce facile de vivre de cet art ?
Pas du tout. Les disques se vendent très peu. Les spectacles ne sont pas assez rémunérés. Et puis, Ils se font rare.
Dans un pays ou la piraterie, c’est 90% du marché, n’avez-vous pas peur de tout cela ?
Nous avons peur, très peur même, surtout lorsque c’est une autoproduction. Nous pensons que la CMC arrivera à éradiquer ce fléau qui tue l’artiste kamer.
Votre album, qui le produit ?
C’est une autoproduction, nous essayons de mettre sur pied un label : le Nda-Bot qui signifie la maison familiale en langue Ewondo. A travers ce label, nous comptons faire pleins de trucs.
Parlez nous de cet album en devenir ?
Il s’intitule « Bantou Life », il comprend 12 titres. Les thèmes abordés sont les problèmes sociaux. Les titres phares sont : abats le système, salsakoma, suzana…
C’est quoi le style Ykurunam ?
Nous faisons le bantou hip hop underground. C’est un métissage des rythmes bikutsi, makossa et du hip hop bien sur.
Quelle relation entretenez avec la CMC ?
Pour le moment, on n’est pas au courant d’eux. Depuis 2002, nous n’avons rien perçu comme droit d’auteur. Le moment venu, nous nous adressons à qui de droit.
On vient d’atteindre le point d’achèvement, alors qu’est ce qu’un groupe de rap peut espérer de l’allégement de cette dette ?
Nous attendons que les choses et les mentalités changent. L’artiste kamer a toujours été marginalisé, nous espérons que ça changera. Le point d’achèvement devrait se ressentir dans tous les foyers du pays, pas seulement pour nous les artistes.
Comment réagissez vous par rapport à cette guerre hip hop Mboa et puriste ?
C’est le même mouvement. C’est l’art. c’est une guerre qui n’a pas sa place. Nous ne pouvons pas faire la même chose. Lorsque c’est bon, c’est l’essentiel. Nous, nous avons un penchant pour le style bantou. Les occidentaux ont leur identité, nous aussi, nous devons avoir la notre.
Supposons que l’un de vous soit nommé à la tête de la CMC, que feriez vous pour le hip hop ?
Nous allons créer des cellules de productions des albums hip hop. Nous allons réduire la piraterie. Nous allons mettre sur pied un syndicat qui s’occupera des rappeurs, donner la valeur au rappeur et en fin créer une sorte de comité qui s’occupera des nouveaux talents.