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vendredi, avril 26, 2024
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Amina : « les rappeurs et ma famille me soutiennent »

Après quelques années de retrait volontaire de la scène hip hop kamer, la rappeuse Amina est de retour. Depuis 5 mois, elle est sur tous les fronts : avant première du spectacle de la Fouine au camp sonel, spectacle triple XXL à africréa à Yaoundé. Avec son style Hardcore, l’ancienne membre du groupe force A4 nous parle des meufs dans le hip hop, de son retour, de sa vision du rap kamer, de ses projets.


Qui est Amina ?
Amina est une jeune camerounaise âgée de 24 ans qui fait du rap depuis une dizaine d’années. Le public me connaissait à travers mon premier posee qui s’appelait force A4. je tiens à rappeler que j’ai commencé par la chanson avant d’opter pour un style plus présent qu’est le rap.


Parle moi de tes débuts ?
J’ai commencé à m’intéresser au hip hop très jeune. Mais c’est en 1998 que j’ai décidé de le pratiquer. Sous les conseils de Shabazz (EX membre du groupe Othentik klik, j’abandonne la chanson pour le rap. En 1999, j’intègre le groupe Force A4 qui était composé de : Claudia, Vegan’s, Spirit et moi-même. Il y’avait aussi une chanteuse du nom de Flow-JO. Nous avions participer à l’album du groupe Othenthik Klik dans les sons « reste sage  et désespoir » . Et voila les débuts d’Amina.


Pourquoi t’as choisi le hip hop comme moyen d’expression ?
Tu sais, j’ai toujours kiffé le hip hop. J’ai opté utilisé une arme qui s’appelle « Micro » pour me faire entendre. D’aucun traite la femme comme étant un « sexe faible », eh bien je suis là pour montrer aux gens que la femme est la mère de l’humanité et elle doit être respecter. Je défends les valeurs africaines qui donnent à la femme la place qu’elle mérite.


N’as-tu pas peur de te faire écraser par ses machos ?
Je rappe bien. Les rappeurs aiment les gens vrais. Ils savent reconnaître les talents. Je reçois d’eux des encouragements. Je suis une fille digne et c’est pour cela qu’ils me respectent. Il y’a parmi eux  ceux qui me soutiennent. Je pense comme ça à DJ Bilik, Snipy, Shabbaz, DJ Jaye mx, Kreezry, et bien d’autres. J’ai également le soutient de ma mère et de mes frères.


Depuis l’album d’Othentik klik, t’as disparu ainsi que ton crew. Alors qu’est ce que tu deviens ou qu’est ce vous devenez?
Je tiens à rappeler quelque chose. Je ne faisais pas partie du groupe Othentik klik. Nous avions à l’époque participer à 2 sons (reste sage et désespoir) de leur album. Mon crew (force A4) qui était composé de quatre meufs a existé jusqu’en 2003. nous avions participé à beaucoup de spectacles. Nous avions aussi fait un freestyle avec la rappeuse Bam’s. l’ambiance était très bonne. C’est dommage que le groupe n’existe plus. Nous incarnions à l’époque les groupes féminins comme les spice girl ou encore les TLC version rap. malheureusement les contraintes scolaires m’ont amené à m’éloigner un peu de la scène hip hop. Et voila, je suis de retour.


Est-ce facile d’abandonner un  mouvement et le revenir en force ?
C’est vrai que ce n’est pas facile. Mais dans mon cas, je n’avais pas arrêté le rap. Je suivais la vibe. C’est vrai que je faisais moins de scène, mais je continuais toujours à écrire des textes. Bref je travaillais dans l’ombre. J’étais entre l’école et le rap.


Alors est ce facile de concilier school et rap ?
Moi je fais la part des choses. L’école occupe une place importante, le rap également occupe une place non négligeable. Lorsqu’on est organisé, on peut faire l’école et le rap. La preuve, j’ai obtenu mon bac et je rap toujours.


Quelle relation entretiens tu avec les autres hippopeuses du bled ?
Pour être franche, sur le plan professionnel, je dirais aucune. Mais je suis restée amie avec certaines meufs comme vegan’s, claudia et spirit. Bref les anciennes membres de force A4.


Quelle place occupent les meufs dans le hip hop kamer ?
Il est bien vrai qu’il y’a très peu de meufs dans ce milieu, mais ce phénomène est mondial. Regarde en France et aux states, il y’a aussi moins de meufs. Au kamer, il y’a Lady B, Vegan’s, les fee-minin, Mamy Wata, Diallo… et moi. Sinon généralement, dans ce milieu, il y’a peu de meufs. La raison, je pense que c’est parce que le mouvement hip hop est issu d’une culture de rue, un espace ou « on considère que les meufs ne doivent pas traîner ». nous qui sommes là, essayons de nous faire une place et nous nous défendons très bien.


C’est quoi ton style de rap ?
Je fais du hardcore. Je fais aussi du groove. Mais les messages que je véhicule m’amène à être hardcore. C’est le style de rap que je sens le plus. Je ne suis pas contre ceux qui font du rap mboa (encore faut il qu’il en existe un), ni meme ceux qui vont du rap ethnique. Je dis à chacun son biz.


T’as un projet d’album ?
Pas encore. Je compte plus tôt mettre d’abord sur pied un maxi qui s’intitule « princesse Bamoun ». pourquoi cette appellation ? tout simplement parce que je suis de la tribu Bamoun (tribu qui se trouve dans la province de l’ouest Cameroun, très connue de part sa culture très riche. Le palais Bamoun fait parti du patrimoine de l’UNESCO).
il aura 6 sons. Dans le titre « ne baisse pas les bras », je demande à la femme de garder la tête haute et en même temps, je ramène certaines à la raisons. Je leur dit de ne pas céder à la facilité et de ne pas se laisser mâter par les hommes. Je valorise également la femme africaine.


Comment trouves tu l’environnement du hip hop kamer ?
Il a beaucoup évolué. Actuellement, les rappeurs ont plus de facilité de scène. J’ai fait la première partie du spectacle de la fouine et de JRO chose qui n’existait pas avant. Il y’a aussi moins de préjugés. Les rappeurs passent sur des chaînes de télé et dans des radios à longueur de journée. Il y’a meme ceux qui passent sur Trace TV, MTV… des chaînes de télé mondialement reconnues. Tu as le groupe AK Sang Grave, Krotal et Lady B qui ont été au festival international de rap urbain du Gabon « GABAO ». ça veut dire que les choses avancent. Je pense que si l’Etat et les sponsors soutiennent le hip hop kamer, il connaitra l’envol.


T’as des models dans le rap ?
Bien sur. Je peux citer comme ça : Rah Digga, Eminem, le groupe français Sniper, Diam’s… ils sont très nombreux.


Est-ce qu’il y’a une critique que tu aies peur t’entendre ?
Il y’a certaines personnes qui disent que je ne m’habille pas comme une rappeuse, que je n’ai pas l’air d’une rappeuse. Mais je leur dit que je préfère ne pas paraître ce que je suis.


On n’a l’impression que les rappeurs n’ont pas de vie privée. Alors toi, t’en as une ?
Avant d’être une rappeuse, je suis avant tout une femme. J’ai une vie normale comme toute femme normale. Bref J’ai une vie privée. Il bien vrai que quelqu’un l’a dit : « on ne peut pas être un Homme public et avoir une vie privée ». mais moi j’en une que je protége.


Quelles conseils tu pourras donner aux jeunes filles qui voudraient faire du rap comme toi ?
Je ne peux que les encourager. Il faut qu’elles fassent très attention, car c’est un milieu vicieux. Il y’a pleins d’obstacles, mais elles doivent être très forte. Je suis de tout cœur avec elles. Ensemble, nous mènerons un meme combat pour le hip hop féminin en général et kamer en particulier. Au départ, c’est dur mais avec du travail et de la persévérance, ça ira. Comme disait le groupe Balafon Kunta « ça va aller, ça va aller, ça aller, le hip hop au merka (kamer) » et à Big Bzy d’ajouter « one days, one days, le hip hop au kamer, ça va payer ». 


Ton mot de fin ?
Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour le travail que vous abattez pour le hip hop kamer. Vous allez vers tout le monde et j’aime ça. Internet est un media mondial et on espère qu’avec cette visibilité que vous nous offrez, le hip hop kamer sera vulgarisé de part le monde.
Je remercie le tout puissant de me donner la force et la volonté d’aller de l’avant. Amina est de retour, elle compte être là le plus longtemps possible. Je serais dans les bacs dans bientôt.

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