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dimanche, décembre 8, 2024
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Jules Taguiawa : Gabao : Plus qu’un concept, une âme, un souffle de vie.

Au Gabon, ce camerounais a réussi à implanter un festival annuel de hip hop. Chaque année, il réunit les grosses pointures de la musique hip hop autour des scènes, atelier et autres scènes off. Après l’édition 2006, il est déjà en plein dans l’organisation de l’édition 2007. Retour sur un concept avec  Jules Taguiawa.


Nesi : Pourquoi  avoir baptisé ce festival «Gabao» ?
Jules Taguiawa : Gabao est le premier nom donné au Gabon par les portugais en 1472. Je l’ai adopté. L’évènement Gabao hip hop est un festival annuel des cultures urbaines qui se déroule à Libreville. Il a entre autres activités, des concerts/spectacles et  des ateliers de formation.


D’où te viens l’idée du festival ?
Après de nombreux voyages en Afrique de l’ouest (Sénégal, Bénin, Togo, Côte d’Ivoire…), je me suis aperçu qu’il y avait une dynamique culturelle qu’on ne retrouvait pas en Afrique Centrale d’où l’idée de monter un festival et d’en faire un lieu de rencontres, d’échanges et de création pour les artistes de notre région et d’ailleurs.


Peux-tu établir un bilan (participation des artistes, scènes et public) des éditions précédentes) ?
La courbe est évolutive, il y a de plus en plus d’artistes qui manifestent le besoin de participer au festival, de plus en plus de monde qui vient aux concerts. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour arriver à une stabilité financière nécessaire pour la pérennisation du festival.


Pourquoi l’avoir domicilié au Gabon alors que tu es un camerounais ?
Je suis allé au Gabon très jeune, chez mon oncle. C’est dans ce pays  que je suis devenu un homme, en dehors de 2 ou 3 amis d’enfance, tous mes potes  y vivent. Je ne pouvais organiser cet évènement que dans un pays dont je comprends le fonctionnement. Mais dès que ce sera possible, je monterai des projets au Cameroun.


Revenons sur l’édition précédente, quel regard jettes-tu sur la participation des artistes camerounais ?
Depuis 2 ans, les artistes camerounais grâce à leurs talents occupent une place de choix dans notre programmation. Lors de la dernière édition Krotal et Ak- Sang- Grave ont laissé une très bonne impression. En Plus des artistes, plusieurs jeunes entrepreneurs culturels camerounais ont reçu des formations lors du festival.


L’idée d’un tel festival aurait-elle pu décoller au Camer ? Pourquoi ?
Evidemment que oui et je crois plus facilement. L’environnement est plus propice du fait que depuis des années, le Cameroun accueille ou a accueilli des évènements majeurs  ce qui représente une source d’inspiration. Au Gabon le festival Gabao hip hop est pratiquement la première initiative privée régulière de dimension internationale. Quand on est précurseur, c’est deux fois plus compliqué.


Quels sont les objectifs que tu vises à travers ce festival ?
Contribuer à la professionnalisation et à la structuration de la filière musique en Afrique centrale, permettre la circulation des artistes de la région à travers un évènement à la hauteur de leurs talents.


Quelle est la participation du Gabon dans l’organisation et la survie du festival ?
Déjà, laisser le festival se faire est une forme de soutien évidemment qui reste très insuffisant. Nous aurions aimé avoir  un appui financier des pouvoirs publics qui nous l’espérons, arrivera enfin en 2007. De la part du privée, nous bénéficions depuis 2 ans d’un soutien très important de CELTEL GABON que je remercie d’ailleurs au passage.


L’édition à venir, ou en es-tu  avec les préparatifs ?
L’équipe a ce jour avancé à 30%. Nous savons par exemple que nous organiserons des sélections dans plusieurs pays d’Afrique Centrale aux mois de février et mars 2007.  Nous en saurons en peu plus, d’ici décembre 2006.


Quelle sera l’innovation ?
La principale innovation à ce jour est l’ouverture des sélections aux pays de la région et la création des ponts avec les pays de zones linguistiques différentes.


Comment t’y prends-tu dans le choix des artistes que tu invites au festival ?
Parce qu’on n’a pas les moyens de faire des voyages de repérage, soit je profite de mes voyages dans le cadre d’autres activités pour m’intéresser aux artistes des pays où je passe, soit les membres de différents réseaux dont nous sommes membres nous interpellent dès qu’ils y a des choses intéressantes chez eux et dans ce cas, nous demandons à recevoir des éléments d’appréciation (extraits  de concert, CD, …). Si nous sommes sous le charme, nous envisageons la venue de l’artiste. Par exemple, nous attendons des infos sur un certain ZEAL qui ferait de belles choses en graffiti à yaoundé.


Comment sont répartis les artistes ? (Têtes d’affiche c’est qui ?…)
Nous ne répartissons pas spécialement les artistes. En revanche comme partout, les têtes d’affiches sont des artistes qui ont une très forte notoriété et qui sont susceptibles de ramener du monde aux concerts.


Quelle est la place que tu accordes à ton évènement sur le plan de la communication ?
Un place très importante. C’est simple pour que les gens s’intéressent à un évènement, il faut qu’ils soient informés et pour les informer, il faut communiquer de la manière la plus intelligente possible.


A combien évalues-tu ton budget ? Et où le prends-tu ?
Il nous faut 150 000 000 de f CFA pour organiser l’évènement comme on le souhaite mais comme nous ne les avons jamais eu, nous l’adaptons aux moyens en notre possession. Ce qui peut justifier les annulations de dernières minutes. Nos moyens proviennent jusqu’ici des financements institutionnels (Francophonie, Unesco, Cultures France, Coopération Belge (Africalia), Fondation Prince Claus, Centre culturel français et de CELTEL GABON.


Très fréquemment les promoteurs ont du mal à payer les cachets des artistes ? Cela t’est-il déjà arrivé ? Comment t’y prends-tu ?
C’est parce l’activité en Afrique est difficilement rentable et lorsqu’on commence, en général on prend des risques incroyables qui font qu’on ne peut honorer à ses engagements. En ce qui me concerne, il arrive encore aujourd’hui lorsque nous sommes confrontés à des problèmes de trésorerie que des artistes reçoivent leurs cachets à leur retour chez eux. Mais pour qu’ils acceptent, il faut que vous entreteniez une  relation de confiance avec leurs managements.


Pourrais-tu étendre cette idée au Cameroun ?
Nous envisageons à moyen terme d‘en faire un festival itinérant que le Cameroun accueillera peut être mais, tout dépendra de l’intérêt des pays potentiels pour cet évènement et de leurs degrés  d‘investissement.


Quel est ton avis sur le site www.kamerhiphop.com?
Très beau site qui ouvre le hip hop kamer au monde. Très longue vie à
www.kamerhiphop.com

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