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dimanche, décembre 8, 2024
On Djoss

yaili : l’Extrême Nord brise les préjugés et embrasse la scène.

Yassedi Liliane de vrai nom, est originaire de la province de l’Extrême Nord, fille de Madeleine Midlasso (journaliste CRTV). Son appartenance à cette ethnie longtemps enfouie sous les préjugés du genre, la fille ne se met pas au devant de la scène, ni ne s’habille sexy, ne lui a pas empêché de s’adonner à la musique. Elle brave les interdits pour partager son talent et sa voix, devenant ainsi la pionnière de la région. Sans album sur le marché, elle réussi à faire un  duo avec Koppo qui ne laisse personne indifférent. Suivons ses traces.


kamerhiphop.com : Originaire d’une province longtemps resté fermé à la modernité. Comment as-tu fais ?
Yaili : je suis effectivement originaire de l’Extrême Nord  précisément de Yagoua et je dois signaler que jusqu’à présent, il n’y a aucune fille qui chante et qui représente cette province. Trop de préjugés ont existé et continuent même de peser sur cette province ce qui n’était pas faux mais, voyez vous, les choses ont changé. Ce n’est plus du tout la même chose. Les mentalités ont évolué et on note une nette ouverture d’esprit. La preuve, c’est que je chante aujourd’hui.


Quel est le regard que pose les tiens sur toi et ton choix ?
les gens son contents. Déjà rien qu’avec Tamtam, Miyidiba, les miens apprécient, ils m’appellent pour me féliciter et sont contents de dire qu’ils me connaissent. En plus le fait que j’ai chanté avec Koppo m’a encore beaucoup apporté.


Depuis quand chantes-tu et qu’est-ce qui t’y a motivé ?
je chantais depuis longtemps mais sans me dire que je serais un jour chanteuse. Je chantais dans les réunions de famille, en noël, … J’aime la musique. Mais voilà, en  classe de seconde au Collège de la Retraite, je rencontre une fille avec qui on décide de faire équipe pour améliorer et mieux élaborer notre chant. Donc, je chante vraiment depuis que j’ai 14 ans. Nous sommes dans les années 2000.


A quel moment te rends-tu comptes que tu peux chanter ?
Alors je vais te raconter une petite histoire. Un jour à la maison, j’étais dans la douche, et Dania étais au salon, puis je chantai et il a capté. Ensuite il m’a demandé de chanter devant les gens qui étaient là… je l’ai fait et il m’a proposé d’enregistrer  une chanson et là je choisis Krotal qui est un ingénieur de son que tout le monde connaît et apprécie. Et, ça s’est très bien passé. Je lui dis d’ailleurs merci pour ses orientations, ses sensibilités et sa disponibilité.


Racontes-nous l’idée du duo avec Koppo, comment cela s’est passé ?
Je le connais comme tout le monde. L’artiste. Et puis avant je n’avais pas l’intention de chanter avec lui. Comble de bonheur on a un ami commun qui me le présente et là ça part. Koppo me dit que j’ai une belle voix et accepte finalement de faire le duo. Très spontanément en plus, à ce moment je me dis que la chanson doit être super. Je vais en studio je bosse seule et lui présente le projet, il est séduit. Alors un soir vers 22h il est arrivé au studio et il a posé.


Qu’est-ce que ce duo t’apporte jusqu’ici ?
Il m’a apporter la starmania même si ce n’est pas ce que je veux. Mais le seul fait que je chante avec Koppo fait que beaucoup de gens m’écrivent pour m’encourager.
 
Tu rêves de faire carrière dans la musique ?
Ca a été un rêve d’enfance, je prenais Céline Dion pour modèle mais aujourd’hui c’est un peu compliqué. Je ne peux pas laisser mes études pour la musique et pas non plus le contraire. J’aime ce que je fais et même si à un moment je pense qu’il va falloir choisir.


Et si tu gagnes un gros contrat qui t’oblige à laisser tes études ?
S’il y a de l’argent ok, je laisse les études (rires). Parce que non seulement je me fais plaisir en chantant mais en plus je suis payé, waouh c’est la cerise sur le gâteau !


Jusqu’où comptes-tu aller avec tes études ?
Devenir journaliste, je suis en troisième année et j’espère avoir ma licence et trouver du travail. C’est vrai que j’aimerais avoir des diplômes surtout que c’est grâce à eux que tu existes.


Elève journaliste, est-ce pour suivre les traces de ta maman ?
Oui. Maman m’emmenais partout à la radio, elle me montrait tout et finalement j’ai évolué dans ce milieu qui m’a moulé. Elle m’a aussi beaucoup encouragé dans ce sens. Même dans la musique elle m’assiste beaucoup. D’ailleurs elle était présente le jour où j’enregistrais Miyidima.


Est-ce que ça été facile pour la maman d’accepter ?
C’était une surprise. C’est vrai qu’elle aime beaucoup la musique mais je ne sais pas si elle rêvait d’avoir une fille chanteuse. Une anecdote : la dernière fois quand je chantais en direct à la TV, elle est allé tirer mon père pour venir voir : elle était contente et mon père a du prendre 40 positions pour bien regarder sa fille chanter. Bien sûr quand je suis rentré il ne m’a rien dit mais ses amis en parlent.


C’est quoi la rêve d’une jeune fille de 20 ans comme toi ?
Avoir un travail, un mari, des enfants et leur offrir tout ce qu’une mère peut offrir de bien à sa famille. Avoir beaucoup d’argent si je peux (rires).


Es-tu consciente que le milieu dans lequel tu te lances est épineux ?
Oui, déjà pour les mecs c’est pas facile et combien de fois pour les filles. En plus, il y a un peu ce côté macho où tout le monde te dragues, te prends pour une fille facile… mais je sais ce que je veux.


Des producteurs en vue ?
Oui depuis que mes deux chansons passent en boucle, certains producteurs me font la cour mais, je prends mon temps et lorsque je serais prête je vais choisir lequel des producteurs me prendra en charge.

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