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dimanche, septembre 8, 2024
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Alex Mbom : « Je represente NO FEAR dans les pays du sud… »

Jeune camerounais vivant en Belgique et faisant dans la Street Wear, Alex Mbom est entrain de mettre sur pied une boutique à Yaoundé dans la quelle, on retrouvera des produits d’origines des grandes marques tels NO FEAR, Dia, Nike, Adidas…


Kamerhiphop.com : bonjour Alex, peux-tu en quelques mots te présenter à nos internautes ?
Alex Mbom : Salut Kamerhiphop, je suis Alex Mbom camerounais, beaucoup de vos abonnés adeptes de la culture hiphop me reconnaitront d’ailleurs. Dans la culture hip hop, j’ai un parcours assez représentable; j’ai fait des scènes de rap, d’abord comme danseur au lycée, ensuite je suis passé au rang d’MC. Et maintenant que je me suis retrouvé hors du bled à cause de mes activités professionnelles, je n’arrive pas à me détacher de cette culture de rue qui me colle à la peau. Actuellement, je suis distributeur dans la street wear.


Quand es tu venu au Cameroun pour la dernière fois ?
Cela fait exactement un an et quatre mois que je suis parti du bled.


Comment t’es arrivé dans le street wear ?
Je Suis d’abord amateur de la street wear. J’ai toujours été marqué par les produits des grandes maisons de la street wear. Et je suis arrivé dedans pendant mon séjour au Danemark, ou j’ai découvert tout un mouvement comme partout ailleurs ou Rap rime avec belles fringues. Et ce qui m’éblouit c’est que cette ligne d’habillement est affectionnée par les jeunes européens et américains blancs qui adorent les marques de la street wear ; pendant que j’étais au Danemark j’ai participé à un casting de défilé de la street wear et je suis passé. Certaines marques que je ne citerai pas ici pour éviter la pub, m’ont contacté. Et c’est parti pour une aventure des plus passionnantes. Tout ceci date de l’année dernière Avec le passage de Snoop à Copenhague. Etant déjà en contact avec la marque américaine NO FEAR qui ne dispose de maison de distribution qu’aux US j’ai initié l’idée de distribuer les produits NO FEAR dans des continents ou le pouvoir d’achat est particulièrement faible, et les officiers de la maison ont adoré l’idée. Nous avons commencé avec certains pays en Amérique du Sud ou le Hip hop fait aussi rage et ça a marché.


Comment le camerounais que tu es a réussi à taper dans l’œil des « seigneurs de la street wear » que sont Mohamed Dia (Dia Collection) et autres Jay Z (Roca Wear) ?
Comme je l’ai dit plus haut, mon idée a été perçue comme une idée en or Les maisons street n’ont toujours pas été attirées par les pays du Sud sauf pour la main d’œuvre par exemple pour les produits de sport comme la maison NIKE qui dispose des usines en Asie. Attirer ces maisons à s’intéresser aussi aux pays ACP (Afrique Caraïbe Pacifique, ndrl) a été bien perçu. Désormais, avant l’implantation d’une véritable boutique au bled et partout en Afrique, les produits récents de la street wear vont désormais atteindre le marché africain. Nous recherchons d’ailleurs en ce moment des correspondants pour la distribution de ces produits surplace.


Aujourd’hui, tu as en projet de vendre ses fringues (Dia, Phat, Roca, Nike, Adidas…) dans nos grandes villes que sont Yaoundé et Douala. Un problème s’impose tout de même : le pouvoir d’achat des kamers par rapport à ses fringues (trop cher pour un kamer moyen). Alors comment feras tu pour que ses fringues soient accessible aux jeunes qui en auront besoin ?
A ce niveau là, les adeptes de notre culture n’ont pas à trop s’inquiéter. Nous sommes conscients du pouvoir d’achat qui existe sur place. La preuve, je suis né là, j’ai grandi là, et je suis conscient des acrobaties que les gars font pour être propre. Le pouvoir d’achat est bas, mais il sera à la taille de nos produits d’origine. Mais, il faudrait qu’ils se rendent vraiment compte de la qualité de ce qu’on vendra. Celui qui opte pour la mode, devrait mettre le paquet. Et comme les produits de la street sont des produits à la mode, que les gars se battent, comme je me suis battu pour convaincre certaines personnes connues du milieu que je ne citerai pas ici à investir dans ce biz ;


Quand peux t’on exactement avoir ses fringues au pays ?
Pour le moment, nous vous passerons un contact, qui vous permettra d’être livré à domicile. Mais nous commencerons exclusivement par la ville de Yaoundé. Et je vous donnerais un délai d’un mois le temps d’acheminer la marchandise.


Il y’a aussi des jeunes qui font bien au bled (hope wear, zeal, negro aktif…) peux tu aussi les aider à se faire connaitre en Europe ? Je pose la question différemment, comme tu viens vendre au mboa, peux tu aussi en rentrant ramener quelques fringues du bled et les vendre en Europe ?
Pour les marques qui sont présentes au bled, j’en connais une seule et c’est WAZAL. Je vais dire un truc: tant que les grandes stars internationales ne se mettent pas aux couleurs d’une marque, cette dernière s’en sort difficilement. Qu’ils essayent de dénicher de bons ambassadeurs en vue pour leurs marques, ils vendront. Les marques que je distribue aujourd’hui ont aussi galéré pas mal avant de se retrouver au soleil. Mais ils peuvent me contacter et j’en parlerai aux gens.


En Europe, les stars locales sont habillées par ses grandes marques, alors comptes aussi en  faire autant avec les stars du rap local ?
Oui pourquoi pas…et surtout que nous envisageons faire des rencontres culturelles pour officialiser ces marques en Afrique.
 
Tu es basé en Belgique, alors comment le hip hop kamer est il perçu de ce coté ?
En Belgique, on n’entend pas vraiment parler du rap camerounais .Tout ce qui est rap français vient de l’hexagone, bon y’a aussi de bons crew qui passent sur les ondes FM de la place comme BD BANX.


As-tu un conseil à donner à tes jeunes frères kamers qui se lancent dans ce métier ?
Je l’ai déjà dit, il faut mettre les moyens en jeu et y greffer un peu d’intelligence et ça marche petit à petit. J’apprécie beaucoup la politique de Wazal, mais il a encore du chemin à faire pour parfaire sa marque. Il devrait surement se rapprocher des grands frères comme Mohamed Dia


Un contact pour ceux qui veulent avoir ses fringues ?
Oui, je préfère encore leur passer un contact surplace dès que le produit sera là.


Ton mot de la fin ?
Je suis très fier du portail KAMERHIPHOP qui est une sorte de cordon ombilical entre le hiphop Kamer et la diaspora. C’est un outil de communication et de promotion incontournable pour notre mère culture, la culture du bitume, la culture des non recensés, la culture de Babylone.

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