Meric : « Je suis le leader des taggueurs au Cameroun… »
Peintre à la base, Meric de son vrai nom Mouellé Eric est l’un des précurseurs du tag au bled. « Je vais même aller jusqu’à dire que je suis le leader des taggueurs au Cameroun, parce que j’ai eu à faire des grosses preuves. » nous a-t-il confié. Lors de la 3e édition du festival couleurs urbaines du 16 au 20 Aout 2009 à Yaoundé, il s’est confié à nous.
Kamerhiphop.com : bBonsoir Meric, on ne te connait qu’à travers tes œuvres et c’est difficile pour moi de te présenter. Alors peux-tu le faire toi-même ?
Meric : Je suis Meric, diminutif d’Eric Mouellé du célèbre nom Mouellé. Je réside à Douala, je suis Taggueur, je vais même aller jusqu’à dire que je suis le leader des taggueurs au Cameroun, parce que j’ai eu à faire des grosses preuves. Aujourd’hui je suis à la 3e édition du festival couleurs urbaines (du 11 au 16 Aout à Yaoundé, ndrl), je pense que vous allez découvrir ce que je sais faire.
Quand as-tu commencé à faire le tag ?
C’est une très bonne question. J’ai commencé le tag parce que le mouvement hip hop prenait une certaine tournure au bled et je me suis dit avec le dessin, je suis super fort au dessin, quand je dis dessin, c’est l’illustration ; Je pars de l’illustration pour commencer à faire le tag. Je me suis dit pour amener le concept, il faudrait qu’on retrouve les taggueurs au bled, car c’est un mouvement qui n’était pas vulgariser chez nous, maintenant ça l’est surtout à Douala on retrouve beaucoup de mes tags, même ici à Yaoundé. Il a fallu que nous soyons là pour que ce mouvement avance.
Aujourd’hui comment tu t’y prends pour vulgariser le tag dans tout le pays et pas seulement Douala et Yaoundé, car c’est un mouvement que tout le monde devrait connaitre…
La seule manière pour s’y prendre, c’est le travail. Je me dis qu’il nous faudra de l’espace pour que nous puissions nous exprimer, tu sais ça ne peux pas se passer comme à Panam, tu ne peux pas venir sur le mur de quelqu’un sans lui demander une autorisation et tu te mets à tagguer comme ça. Il nous faut absolument un espace pour pouvoir s’exprimer et après nous pourrons ramener du public, d’autres gens qui vont s’intéresser parce qu’ils ont vu une, deux fois et ça pourra les amener à pratiquer pour quoi pas.
Généralement quand t’as envie de tagguer, à partir de quoi t’inspires-tu ou alors l’inspiration te vient spontanément comme ça?
Hey ! le bon tag est spontané. Le tag, c’est comme le Freestyle de rap, c’est là ou on reconnait le bon rappeur qui ne fait pas son texte, mais qui sort du concept, bref qui improvise.
Généralement quand on observe tes réalisations, on se rend compte que parfois c’est des visages des personnalités connues, des personnalités qui ont une portée historique. Est-ce que t’as envie de leur rendre hommage ou par souci de marquer d’avantage des gens ?
C’est par souci de marquer d’avantage des gens, sincèrement c’est une voix qui a déjà été créer, il faut juste la suivre. Ne vous masquez pas, ne faites pas semblant, si vous avez vu, copiez le bon model. C’est pour ça que moi je préfère faire des trucs qui sont sortis des visages, qui sont connus, c’est aussi une façon de leur rentre hommage.
A quand une exposition de tes œuvres pour le public, pas seulement pour les grandes villes que sont Yaoundé et Douala mais dans tout le territoire national ?
C’est bien de parler de cela. L’exposition est prévue pour bientôt, je crois que c’est la première expo au Cameroun qui sera typiquement hip hop, qui sera typiquement urbain ou on aura des gadgets, tags qui seront sur n’importe quel support et on aura un public jeune, on aura des free-styles sur place. Je programme cela pour mon 27e anniversaire qui sera le 13 mars 2011, j’ai 25 ans aujourd’hui.
Le tag nourrit t il son homme ?
Le tag ne nourrit pas son homme. Moi je ne suis pas que taggueur, je suis avant tout un artiste. J’utilise le tag pour être dans le mouvement hip hop, mais je suis peintre.
Ton mot de la fin ?
J’ai dit au départ que j’étais leader du tag, il ne faut pas que ça frustre les gens, il ne faut pas qu’ils disent que Meric là… qu’il raconte… il faut que tous les taggueurs du bled, on se met ensemble, qu’on forme une espèce de boule et éclate ensemble. C’est des taggueurs qui ont fait le mur de Berlin, pas un seul taggueur. Moi si on me pointe un taggueur j’irais vers lui tranquille. Je connais ma valeur, je sais jusqu’ou je peux travailler, ce n’est pas parcequ’on me dit qu’il est un taggueur que je vais me prendre la tête. J’irais vers lui pour lui dire de se joindre à moi pour qu’on s’éclate.
Des contacts utiles ?
Je réponds au 75 90 99 01.