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jeudi, avril 25, 2024
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VENUM LE CHEF : : « un rappeur est un prophète car toute parole est inspirée par Dieu »

Treichville…vous connaissez ? C’est des quartiers les plus chauds d’Abidjan. C’est aussi le Q.G de « Venum le chef a.k.a General MC, artiste rappeur ivoirien »,  qui le temps d’une interview nous ballade dans l’univers du hiphop ivoirien, tout en nous parlant de sa carrière,  son admiration pour Holokost, Sultan Oshimin ou encore Krotal. Are you ready ? So legt go !


Venum, peux-tu te présenter à nos internautes ?
Je suis venum le chef a.k.a General MC. Artiste rappeur ivoirien, originaire d’un des quartiers les plus chauds d’Abidjan (Treichville).Membre actif du groupe MOZA. Aujourd’hui j’évolue en solo. Au delà de ma musique, je suis aussi dans la communication visuelle c’est-à-dire, infographiste et webmaster.


Comment te retrouves-tu dans l’univers du hiphop, du rap particulièrement ?
Déjà, très jeune, dans les années 95, J’ai eu la chance de grandir dans un quartier où les grands frères que je côtoyais étaient tous amoureux du hiphop. Cette ferveur qu’ils avaient pour cette culture a poussé ma curiosité. J’ai écouté ma première chanson Rap par le biais d’un grand frère du quartier qui venait d’arriver de Paris. Cette chanson c’était Paris sous les bombes de NTM. Il faut dire, que moi-même, j’étais un peu Rebel. De la rébellion à la révolution, les termes de révoltés que le groupe employait m’ont encore plus approché du Rap. Ensuite, Enter the Wu de WU TANG CLAN…Il faut dire aussi qu’à cette époque, en Côte d’ivoire, vers les années 97.Le Hip Hop était en effervescence dû aux clashs entre Almighty et Stezo….Et moi, étant dans un quartier populaire, j’ai voulu moi aussi m’affirmer et montrer ce que j’avais dans les trippes. Voilà, c’est parti, j’ai commencé à me faire ma propre bibliothèque de skeuds et débuter ma formation culturelle…Voilà, je suis dans le hiphop.


Dans tes chansons tu reprends les pensés d’unité africaines, du réveil des peuples d’Afrique ; idéaux prônés par certains penseurs et hommes politique africain. Est-ce par devoir de mémoire en tant qu’artiste de ta part ?
Bien sur. C’est très important. J’ai reçu une formation littéraire au lycée, et l’étude des auteurs de la négritude, le combat des africains, le sens pratique du combat pour les droits des hommes..etc.… tout ceci a modelé ma plume. Donc je m’inscris en force dans les idéaux humanistes. Tu sais, être artiste rappeur, c’est en quelque sorte être un prophète, c’est ce que bien de personnes ignorent. D’ailleurs la Religion est clair là-dessus, toute parole est inspirée par Dieu et utile pour enseigner et convaincre. Donc, quand tu fais de la musique, il faudrait que tes chansons donnent une orientation positive au peuple que tu representes,ce peuple dont  tu es la bouche et les oreilles. C’est vrai que souvent, tu peux délirer un peu ( rires ) mais il ne faudrait pas que ton délire prenne le dessus sur la raison.


Du hiphop Ivoirien nous en savons très peu. Comment se porte t-il ?
Sissi..Le Hip Hop ivoirien se porte à merveille. Il a eu un moment de chute libre, mais maintenant ça va. Il s’est retrouvé, il cherche maintenant à s’imposer.


Qui sont les ténors aujourd’hui en Côte d’ivoire ?
Je ne parlerais pas en termes de ténors. Je dirais plutôt, représentatif. Parce que le mot ténor reflète une autre définition pour moi. Les ténors, il y en a plein. Mais les plus representatifs,il y a la petite NASH qui sort vraiment du lot. Il y a aussi BILLY BILLY, RAGEMAN , GARBA 50 , et bien sur mon groupe MOZA. Vous savez la Côte d’ivoire est un nid de talentueux artistes rappeurs, mais il y a moins de représentativité.


Quelles sont les difficultés auxquelles fait face le hiphop ivoirien ?
Difficulté de sponsors, d’investissement dans la chose culturelle. Il y a un manque de volonté politique pour promouvoir cette culture. Les politiques nous voient en concurrent politiques.
Figurez vous que depuis pratiquement 3 ans nous n’avons pas d’émission Hip Hop à la télévision sur la chaine nationale. Les artistes rappeurs sont obligés, de se prendre en charge eux-mêmes dans l’autoproduction.


Face à la prédominance du coupé décalé, comment le hiphop ivoirien survit-il finalement ?
Rectificatif, le coupé décalé ne prédomine pas. C’est juste une minorité qui fait autant de vacarme, c’est tout. Je parle de prédominance en termes de vente. Le Zouglou vend plus d’albums que le coupé décalé. C’est plutôt le zouglou qui prédomine.
Maintenant, le hip hop ivoirien vit, il ne survit pas. Il fait son bonhomme de chemin. Le hip hop est la seule culture urbaine, qui a le sens pratique de l’organisation, qui sait ce que c’est qu’un label. Il s’organise, il organise lui-même ses propres spectacles, ses propres évènements, il fait des concerts mixtes c’est-à-dire, il fait appel à d’autres cultures urbaines et fait ses shows. Il sort ses albums, il fait ses vidéos…Voilà, il vit sinon, il n’aurait pas de plus en plus d’artistes rappeurs.


Tu es membre de l’association TREICHOVER qui est une association d’artistes mc’s très active à Abidjan. Parle-nous un peu de votre association et ses principaux objectifs.
TREICHOVER est une association culturelle et artistique qui a vu le jour dans le courant de l’année 2007 à TREICHVILLE; Conformément à l’article 8 alinéa 3 de la loi n°60-315 du 21 Septembre 1960 relative aux associations .Elle a pour but principal de lutter contre les problèmes sociaux qui minent la commune de Treichville par les projets-arts. Le canal le plus adéquat pour faire passer le message à la jeunesse ivoirienne; la proximité. Elle travaille en collaboration avec les associations de la commune,les autorités de la commune.


Quels sont vos réalisations à ce jour ?
L’association a organisé plusieurs manifestations dans la commune de Treichville et dans la péripherie de la ville d’ABIDJAN. Ce sont :
. La PRESENTATION de l’album de l’artiste M.S à la commune de Treichville le 27 Juin 2009
. La demi-finale des 3R REVELATION le 11 Juillet 2009
. NAIJA FOR PEACE in COTE D’IVOIRE le 2 Octobre 2009
. Le concert organisé en collaboration avec la Mairie de Treichville le 31Décembre 2009
Et plusieurs shows cases, spectacles dans la commune de Treichville.


Comparativement au hiphop ivoirien, comment juges-tu le hiphop Cameroun ? 
Côté Flow, technique et tout, ya pas grande différence entre le hiphop de Cameroun et celui de côte d’ivoire. Je vous suis d’ailleurs d’ailleurs de près depuis 3 ans à travers votre émission MBOA animée par Tony Nobody. Donc, je sais de quoi je parle. Quand j’écoute Holokost, Kameleon, Krotal ou sultan oshimin…ya des Mc’s comme ça aussi ici. La seule différence, c’est que, on a un autre dialète qui est l’argot qu’on appelle le NOUCHI. Vous, vous avez L’Anglais comme seconde langue..Il ya des mc’s qui rapent aussi an anglais comme les ricains, pareil chez vous et vice versa. Le hiphop est universel, c’est pareil. ça dépend juste de l’école de formation où chacun est issue. Sinon, on écoute tous les mêmes albums…


Bientôt c’est la fin d’année et c’est aussi la période des Awards. Espères-tu personnellement être récompenser pour l’ensemble de ton travaille ?
C’est clair. Mais le seul awards dont je voudrais être récompensé, c’est de pouvoir faire connaitre ma musique et monnayer mon talent à l’extérieur comme certains rappeurs africains arrivent à le faire. Ma récompense je l’aurai, c’est juste la résultante d’un travail à outrance et d’un sens pratique de l’organisation. Si c’est pas pour cette année, mais tant que je vis ça va se faire.


En tant que webmaster de profession, comment trouves tu le site kamerhiphop.com
Le site Kamerhiphop.com, c’est super cool  et je crois c’est déjà pas mal d’avoir pensé à avoir une plateforme qui représente de façon unanime le hip hop  au Cameroun et africain.


Quels sont tes projets dans l’immédiat ?
J’ai fini mon maxi single intitulé «  LE GRAND CHEF » .Sur lequel il y a eu la participation de plusieurs producteurs extérieurs. Je leur fait d’ailleurs un Big Up..Je vais m’atteler à le promouvoir avec une vidéo. ceci pendant un certains temps, avant de sortir mon premier album solo.
Maintenant, je veux voler de mes propres ailes, j’ai déjà fait mes preuves..Je viens donc, pour braquer vos poches !
Je suis aussi membre d’une structure internationale du hip hop « Unity Society Secret of Ronin Monks ». Je prépare le maxi de sa section ivoirienne.
J’ai monté aussi ma propre boîte de communication «  Genèse Design ». Donc, je compte la faire connaitre partout. J’ai un combat, faire en sorte qu’elle soit leader en matière de création d’affiches, de covers et aussi de création de sites.


Quel est ton dernier mot ?
Peace, Unity, Love, Harmony à tous les acteurs du Hip Hop africain !!!

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