Situé à Bali, fief incontesté du hip hop camerounais, Gislain Music a été crée le 23 Janvier 2003 par Gislain (PDG de la structure). Il nous a accordé une interview exclusive !
Bonjour Gislain, PDG de Gislain Music, en quelques mots peux-tu me présenter ce label ?
Bonjour. G.MUSIC ou Gislain Music est né le 23 janvier 2003. C’est une maison de disque basée à Douala au Cameroun œuvrant dans la production de musique Hip Hop. G.MUSIC est une société de production qui dispose d’un studio d’enregistrement et d’un studio de montage vidéo.
Les services proposés sont, sans être exhaustif: arrangements, enregistrements, mixage, mastering, production musicale et conseils, réalisation de vidéoclips, spots publicitaires audio et/ou vidéo, réalisation de documentaires, réalisation de films et/ou séries tv, habillage vidéo, bruitage vidéo…
G.MUSIC c’est un cadre agréable et chaleureux pour vos enregistrements! Situé à la rue Mandessi Bell) à Bali Douala à côté de l’école maman NONO, c’est un véritable atelier de travail où l’on retrouve confort, convivialité, sérénité et surtout tranquillité pour les réalisations audio et/ou vidéo.
G.MUSIC est équipé d’un matériel professionnel haut de gamme et applique des tarifs préférentiels pour un travail de qualité irréprochable!
G.MUSIC est une maison de disque où les relations humaines priment sur les relations professionnelles. Cependant, le label n’en reste pas moins efficient quant aux résultats de son travail. G.MUSIC, en somme, est une maison de disque indépendante qui met en œuvre tout ce dont elle dispose afin que le Hip Hop acquière sa place au soleil dans l’univers musical camerounais, dans un premier temps, et réponde présent sur l’échelon africain voire mondial, dans un second temps.
Comment es-tu arrivé à la production ?
En 2002, après le premier concert des TNT au cinéma le Bonapriso (ils en avaient organisé 3 successivement –juin, juillet et août 2002-), constatant que la salle était pleine à craquer et que, malheureusement, aucun kiosque ou point de vente n’y était prévu, j’ai décidé de produire un maxi « montre-en-main » afin de profiter de la bourse de cette clientèle livrée à elle-même. D’où le maxi de 6 titres « TROP DE STYLES » réalisé par Dj CARLOS patron du Studio Digital 1,2 Ground ; ONCLE F (ex Fuller mp) à la direction artistique, la participation des artistes : KALA KUTA, SLECK G8, ERIC MART, FRANCKY P. ONCLE F, KADRAN SAILLANT, ML STIDE.
Pourquoi avoir choisi le hip hop et pas d’autres rythmes ?
Tout simplement parce que j’étais rappeur…ahahahah. J’ai fait beaucoup de démo au studio de Dj CARLOS ! Cela dit, bien avant de revenir au pays, j’ai été obnubilé par la culture Hip Hop… Je me revois rester éveiller jusqu’à minuit avec mon petit baladeur afin d’enregistrer les sons des clips de l’émission RAPLINE d’Olivier Cachin sur M6. Faut dire qu’à l’époque, ce n’était pas à la Fnac ou à Virgin qu’on pouvait retrouver le bon son, par ailleurs, on apprenait vite les paroles par cœur afin d’impressionner les potes ahahahah!!! Non, franchement, je ne vois pas quel autre genre musical j’aurai pu choisir ! « Le rap c’est ma vie » comme l’a dit les LITTLE MC !
Tu as produit des garçons comme Habib du bled, Obidy Style… ça se passe comment d’habitude ? Je parle du casting.
Que cela soit bien clair, G.Music ne fais pas de casting ! Je pars tout simplement à la pêche d’artistes prometteurs. Généralement, lorsque j’assiste à des événements Hip Hop, je me fais discret et prends vraiment le temps de voir tous les passages des artistes. Lorsque certains répondent à mes critères, il m’arrive de les contacter afin de faire un ou deux enregistrements pour les jauger. Ensuite, la mentalité, le respect, le désir de réussir et la prise de conscience par l’artiste lui-même de ce qu’il veut réellement sont des facteurs déterminants pour aller plus loin !
Il y’a 5 ans, tu as produit l’album « style obi » que beaucoup de puristes ont considéré comme un classique du hip hop kamer, malheureusement il n’a pas connu un grand succès. Alors comptes-tu le rééditer ?
Premièrement, le titre de l’album c’est « ABCDaire d’une star » et non « style obi ». « Style obidy » est le titre du premier single d’OBIDY STYLE.
Deuxièmement, je ne sais ce que vous entendez par « n’a pas connu un grand succès » car celui qui tient de tels propos n’était surement pas au Cameroun en 2005 ! L’objectif avoué de « ABCDaire d’une star » était de vulgariser l’artiste dans toute l’étendue du territoire et cela fut fait ! D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que vous dites que cet album est « considéré comme un classique du Hip Hop Kamer» !
Troisièmement, sauf extraordinaire, je n’ai nullement l’intention de rééditer cet album car le contrat a expiré, de plus, je suis pris par d’autres obligations. Par extraordinaire, entendons les événements ponctuels tels que « un jeune un cd » et autres… où, d’un commun accord avec OBIDY STYLE, nous décidons de tirer quelques exemplaires. Et, je dois vous avouer qu’à chaque événement de ce genre, aucun CD n’est resté invendu !
Quels sont les projets de GM pour 2011 ?
L’objectif prioritaire est l’album « Garde espoir » d’HABIB ! La réalisation de 2 ou 3 clips vidéo supplémentaires, un point de presse, une soirée dédicace à Yaoundé et une à Douala, les accessoires et gadgets liés à la campagne promotionnelle à faire. Enfin, la mise en place de points de vente un peu partout dans le pays.
Les autres objectifs se résument à l’accompagnement des artistes hors label tels que : DUPRIX, MNF, MIC PROTECTOR, LA MEUF…
Quant au niveau structurel, il est question de renforcer le matériel vidéo.
Quel regard portes-tu sur le Hip Hop kamer ?
Le Hip Hop semble en bonne santé tout comme il semble s’essoufflé !
En bonne santé parce qu’il y’a de plus en plus de nouveaux protagonistes ainsi que de nouveaux produits (single, maxi, album, vidéo, etc.).
Il semble s’essoufflé parce qu’on a la désagréable impression qu’il stagne depuis un certain temps ! En tant d’années de labeur, pourquoi le public est-il si restreint ? Pourquoi cette musique n’a-t-elle point la place qui lui est due ? Il faut se poser les bonnes questions afin d’y apporter les bonnes réponses. Des réponses, nous pouvons en citer une. Le Hip Hopeur veut vivre de son art. Dès lors, comment faire pour y parvenir ? Je pense, cela n’engage que moi, qu’il est temps de cesser de compter sur une quelconque manne qui viendrait du ciel ou de X ou de Y ! Il faut que des jeunes, hommes ou femmes pratiquants ou adorant le Hip Hop s’y investissent : en ouvrant des chaines de radios, de télés, des magazines ou journaux écrits, des sites web comme le vôtre, des réseaux sociaux, des boutiques de ventes de CD’s/K7 réels ou en ligne, des sociétés d’organisation d’événements. De telles sortes que de la matière première aux produits dérivés, en passant par le produit fini, à chaque échelon, l’on retrouve un pratiquant ou un amoureux de ce mouvement !
Par ailleurs, il serait judicieux de mettre en place un organe suprême afin d’organiser, de régir et de défendre les intérêts de la profession. A ce stade, je pense que ce sera d’un œil différent que l’on regardera les « rappeurs » !
Le métier de producteur nourrit-il son homme au bled ?
Non ! Cela ressemble plus à une aide qu’à un investissement ou placement financier ! L’intérêt ou l’objectif, tel que je l’ai dit plus haut, est de vulgariser l’artiste d’abord, de dénicher ou d’insérer l’artiste dans les événements ensuite ; quant au producteur, il acquière une certaine notoriété. « Certaine » parce que celle-ci n’est pas semblable à celle de son poulain ! D’une certaine façon, je dis bien d’une certaine façon, on pourrait qualifier cela de « production indépendante ». Mais en vrai, nous y sommes bien loin !
Si un jeune vient te voir avec un bon projet, serais tu prêt à l’accompagner ?
Non ! J’ai des principes et je m’y conformes ! De plus, c’est bien trop facile de la part de ce jeune d’agir ainsi ! Tel que je l’ai dit plus haut, j’aime aller personnellement à la pêche des artistes. Ce n’est point à eux de venir me convaincre, c’est leur prestation sur scène qui le fera ! Et si nous sommes en contactes, là, on peut échanger les idées.
Parlant de prestation sur scène, lors du Kamer Hip Hop Show spécial fille, j’ai été impressionné par la celle des Kit Kat Girls. Vraiment impressionné ! Elles sont très intéressantes !
Gislain Music cartonne à Douala, mais se fait discret à Yaoundé, c’est un choix ?
Je ne dirai pas cela ainsi ! C’est plus une question de temps et de disponibilité !
Quelques contacts utiles ?
G.Music sur Facebook: www.facebook.com/gislainmusic
Sur Myspace: www.myspace.com/gislainmusic2 ou www.myspace.com/gislainmusic
Sur Youtube: www.youtube.com/lordgnice
E-mail: gislainmusic@hotmail.fr
Tel : 00 237 99 74 73 42
Sur Skype : lordgnice
Que penses-tu du portail www.kamerhiphop.com et de son spectacle le kamerhiphop show ?
Kamerhiphop.com est un bon site. Il met en exergue les actualités des acteurs du Hip Hop ainsi que des événements. C’est la plate-forme « virtuelle » ! Le Kamerhiphop Show, quant à lui, est la plate-forme « réelle » (ou physique) où les artistes se produisent. Le Kamerhiphop Show étant un événement régulier (tous les 2 ou 3 mois) c’est bien pour les artistes, pour la découverte et/ou la présentation de nouveaux acteurs ou produits ou créations vestimentaires. Les deux sont complémentaires. Ce qui signifie que Kamerhiphop tout court, si vous me permettez l’expression, est une structure importante qui joue un rôle primordial dans la construction du Hip Hop au Cameroun. Maintenant, on espère et on prie afin que le DG de Kamerhiphop ouvre une chaine de télé…
