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jeudi, mai 9, 2024
On Djoss

JOVI : « Je suis intouchable »

De son vrai nom NDUKONG Godlove NFOR, JOVI est un jeune ingénieur de son qui aujourd’hui, vit un destin hors du commun. Il y a encore dix ans, quand il écrivait ses premiers textes, il était loin de s’imaginer super star aujourd’hui, quoiqu’il ait tout donné à la musique, comme il le dit à qui veut bien l’entendre, « la musique,  c’est ma vie ». Son premier single à peine sorti, explose les chartes, avec le fameux titre « Don 4 kwat » qui tourne en boucle sur Trace tv, Channel O, MTV et toutes les chaînes locales, sans oublier le réseau internet. Artiste hiphop du moment, JOVI fait la fierté de son label MUMAK records (Music Makers), et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son album annoncé pour février prochain, fait déjà couler beaucoup de salives, et c’est désormais toute la communauté hiphop tant nationale qu’internationale, qui a les yeux braqués sur le « don » de MAMBANDA, l’un des coins chauds du quartier Bonabéri, dans la capitale économique Douala.


Ça va faire quand-même dix ans que vous évoluez dans la musique, étant vous-même ingénieur de son et artiste, pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous décidez de vous lancer au-devant de la scène ?
J’écris depuis que je suis tout petit. C’est juste que je n’étais pas conscient du potentiel que j’avais. Aujourd’hui j’ai essayé, et c’est un coup de maître. Chacune de mes prestations sur scène, est un succès. Le public reprend mes couplets, et ça m’encourage beaucoup. Aujourd’hui, le clip DON 4 KWAT sur youtube est cliqué plus de 11.000 fois, je passe sur Trace, channel O, Mtv…, que demander de mieux. Là il va falloir bosser encore plus, afin de donner le meilleur, quoi.


Pourquoi avoir choisi le hiphop comme moyen d’expression, vous travaillez pourtant avec de grands artistes qui ne font pas dans le style : Youssou NDOUR, Richard BONA, Petit PAYS, le MOREH BAND etc…
J’aime le hiphop. C’est une musique qui exprime la liberté, et tout homme, en ce qui me concerne, recherche toujours la liberté. Et c’est exactement ce que je ressens quand je fais du hiphop.


Votre style musical est assez original, atypique, même. Et on remarque que vous écrivez toujours en pidgin, un langage bien connu dans nos quartiers, et qui s’impose d’ailleurs dans nos différentes villes…
Oui, c’est mon langage habituel, ce n’est que normal que je puisse chanter en pidgin, que je maîtrise d’ailleurs le mieux. Et je pense que tout le monde s’y retrouve.
Vous portez fièrement le titre de DON 4 KWAT, qu’est-ce que cela signifie ?
(Rire). Le DON for Kwat c’est celui-là qui est très connu dans le quartier, qui est adulé, qui est craint de tous, qui est extrêmement influent, qui a le soutien de tout le quartier. Donc c’est exactement ce que je suis à MAMBANDA, je suis très puissant, protégé, aimé, et je suis intouchable.


Quels sont vos rapports avec les autres artistes hiphop ?
Déjà avec ceux de Douala, je m’entends bien, j’en connais pas mal à travers la télé, kamerhiphop.com, je les respecte tous, professionnellement parlant.


Vous êtes ingénieur de son, au studio TANDENG MUNA, sous la houlette du Maître AKERE MUNA, comment s’est faite votre rencontre ?
C’est drôle mais, ça a été un coup de chance, quoi. L’artiste Sydney et moi avions enregistré une chanson, « Number one » c’est le titre…, cette chanson, sans qu’on ne s’en rende compte,  a été cliqué plus de 5000 fois sur  youtube en quelques jours seulement. Alors un jour, Sydney fait écouter le son à Monsieur AKERE MUNA, et ce dernier lui demande  qui a mixé ce son ? Sydney lui répond, c’est un jeune ingénieur de son, un ami à moi, il se nomme JOVI. Alors, il dit à Sydney, c’est bien enregistré et bien mixé…,  c’est de bonne qualité. C’est comme ça qu’il me programme une réunion chez lui pour 16 heures, et Sydney m’appelle à 11 heures…, vous vous rendez compte ? J’étais à Douala… J’ai immédiatement emprunté un taxi course pour l’agence de voyage, et je suis arrivé à Yaoundé à 15 h 49. Finalement, c’est avec  trois minutes de retard que j’arrive enfin au rendez-vous. Le bâtonnier AKERE me dit, «   bon, voici mon studio…, j’aimerais que, ce que tu fais déjà dehors là, tu le fasses désormais ici » (rire). Voilà comment  j’intègre la Maison. Il a également émis le souhait de de m’y voir dénicher les talents, et d’y attirer les gros clients, ce que je m’attèle à faire. J’ai jusqu’ici pu enregistrer Bouda NDOUR, YOUSSOU NDOUR, Richard BONA, Petit Pays, OTTOU Marcelin, Lady Ponce dans le cadre de la lutte contre le paludisme. C’est un grand-frère, conscient du travail que j’abats, qui m’a référencé. Krotal, qui est aussi un grand ingénieur, vient également enregistrer chez nous de temps en temps, histoire de donner une couleur différente à sa musique.


Pleins de projets de votre côté, on imagine, pour 2012…
Bien sûr. Déjà, notre label « MUMAK Records » va s’installer officiellement au Cameroun, cette année, plusieurs albums y sortiront, notamment le mien qui porte 12 titres, il y a l’album de Sydney, avec la collaboration de BURN’M Records, celui de Renys, et bien d’autres encore. Donc comme je vous le disais, mon album sortira le 16 Février prochain, et à partir de Mars j’entame ma tournée dans les villes de Buéa, Bamenda, Kumba, Limbé, Yaoundé et Douala. Le Cd coûtera 1000 frs, et on le retrouvera partout, même dans la rue (rire). Pour l’instant c’est ce qui est prévu, et on espère que les camerounais vont retrouver la sensation qu’ils avaient il y a quelques années, et qu’on pourra exporter notre musique hors du Cameroun. Parce qu’aujourd’hui, nous importons plus que nous n’exportons. Les ivoiriens, les nigérians, les sénégalais, les sud-africains ont pris le pas sur nous. Notre objectif aujourd’hui est de produire une musique de qualité, afin de mieux l’exporter. Et c’est bien qu’on puisse compter sur vous, kamerhiphop.com, qui faites beaucoup pour promouvoir les artistes, et pour dénicher les talents.  Beaucoup visitent votre site, moi y compris, le hic était que je ne savais qui véritablement approcher, Dieu merci, aujourd’hui, grâce à ma musique vous êtes devant moi, et je pense que désormais nous ferions des choses ensemble. Je me rappelle aussi que kamerhiphop a interviewé bon nombre d’artistes que je connais,  vous abattez un travail de titan et je suis vraiment reconnaissant pour ce que vous faites.


 

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