Cyrius Black : « MBOA COME TEST m’a permis de gagner en expérience »
De part son âge et son expérience dans la profession, Cyrius Black est probablement le plus jeune des Disc Jockeys au Cameroun. En plein projet de migration vers le Veedjying (Animation et mixage vidéo – Ndlr), nous sommes allés à sa rencontre à dans la ville de Dschang.
Très à l’aise et souriant derrière une platine, tu donnes l’impression d’être né avec ce métier. Quand as-tu chopé le virus de Disc Jockeying ?
C’est depuis environ 4 ans à mon arrivée à Dschang. Un jour à l’écoute d’une piètre animation un confrère que je me suis dit « mais c’est quoi ça ? ». Amoureux de défis, je me suis dit qu’on peut faire mieux, que je dois faire mieux car je pensais pouvoir faire mieux. Depuis lors, je me suis lancé dans le domaine à fond. C’est en 2009 que je côtoie véritablement le milieu professionnel car c’est cette année là qu’on m’a offert une platine et que j’ai appris à la maitriser. De plus, j’aime m’amuser avec la musique depuis que je suis petit donc cette direction qui est la mienne aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard.
On t’a découvert à deux éditions des MBOA COME TEST comme candidat. En 2011, tu sors 3ème national de cette compétition. Qu’est ce que cette aventure t’aura apporté de plus ?
Le MBOA COME TEST m’a permis de gagner en expérience. De plus, j’ai pu rencontrer et me frotter à ceux qui évoluent dans le même domaine quoi et à travers ce canal, entrer dans la grande famille des DJ’s du pays. La première fois que je fais cette compétition, j’étais amateur et je découvrais le milieu. J’ai rencontré des grands frères du métier comme Bouba, Sunshine, Zibi, Réné Cool, EMDI et bien d’autres que j’apprécie beaucoup. Grâce à cette compétition j’ai pu animer à l’ancienne boite de nuit le Secteur A (Ancien Ange Noir) à Douala. Donc en somme, le MBOA COME TEST m’a permis d’acquérir de l’expérience, de maitriser la foule et de faire de très bonnes rencontres auprès de mes ainés et des artistes.
Aujourd’hui tu es DJ au Talys Discothèque à Dschang ; penses tu qu’on peut déjà te considérer comme un pro ?
Je pense que oui vu que je reçois des rémunérations pour les services que je rends (rires). C’est tous les jours que je reçois progressivement de la reconnaissance de la part des entreprises et même des particuliers qui apprécient ce que je fais et me poussent à faire mieux. Aujourd’hui je suis ambassadeur de la marque Smirnoff en tant que Disc Jockey ; cela veut tout dire je crois ? (rires).
Quels sont tes relations aujourd’hui avec les autres DJ ?
Etant donné que ce sont tous mes ainés et que je suis leur « enfant » parce qu’en autre le plus jeune de loin, la relation que j’entretien avec eux fraternelle. J’aime écouter ce qu’ils font et j’ai beaucoup de respect pour eux. De plus, nous sommes toujours en contacts à travers notamment les réseaux sociaux et j’essaie parfois d’aller les rencontrer sur leurs lieux de services pour voir comment ils travaillent. J’apprends tous les jours et ils sont comme mes parrains.
On te connait comme un DJ très callé coté hip hop. Alors comment trouves tu les milieux des musiques urbaines au niveau de Dschang et de l’Ouest Cameroun en général.
Je constate qu’au niveau de Dschang et de l’ouest la musique urbaine manque cruellement de communication. Il y a le talent certes mais un talent sans communication ne peut pas vraiment évoluer et s’épanouir, donc est voué à l’échec. J’exhorte les artistes à suivre les pas de Sultan Oshimihn, Ivee et Lauren By qui sont des artistes qui sont passés par Dschang mais qui grâce à une bonne communication, ont aujourd’hui un rayonnement à l’échelle nationale.
On constate ici que sur les scènes hip hop, les DJ’s sont pas présents sur le devant de la scène. a ton avis, quel est le problème ?
Je pense que c’est parce qu’ici à l’Ouest on ne considère pas encore un DJ comme un artiste, pourtant c’est celui là qui peut améliorer les scènes. Le DJ a des astuces qu’il maitrise et qui peuvent être un atout indéniable pour l’épanouissement des MC’s sur la scène donc c’est dommage.
Un dernier mot ?
Je souhaiterais que les artistes pensent à intégrer la Ligue Professionnelle des Disc Jockeys dans leurs projets et puissent mettre beaucoup plus de sérieux dans la réalisation de leurs albums. Nous pouvons faire mieux que nos frères par exemple du Nigéria en réalisant des supports bien faits et en y mettant du sérieux. La plupart de nos artistes sont leurs propres managers et ce n’est pas normal. Beaucoup de choses sont à revoir… Et j’espère que cela va aller avec le temps.
Des contacts ?
Tél. : 99 04 15 32
www.facebook.com/djcyriusblack