Couleurs Urbaines 2010 : Début des ateliers de réflexions
Le festival annuel des rencontres internationales des cultures urbaines au Cameroun, connu sous le nom de Couleurs Urbaines, a bel et bien débuté le 8 décembre 2010. Au programme de ladite journée, une conférence de presse et des ateliers.
Après la conférence de presse qui a connu la présence de la presse et de différents acteurs de la scène urbaine camerounaise, un atelier de réflexion sur la problématique du développement du hip hop camerounais a immédiatement pris le relais. Au cœur des échanges, il était question de dégager la problématique du développement du hip-hop camerounais par le biais d’une séance de réflexion collective.
Afin d’identifier les différents problèmes les uns et les autres ont fait appel à de nombreux souvenirs remontant au début des années 90 pour chuter au début des années 2000. De Krotal à Dj Bilik, en passant par Ebène ou One Love, c’est deux générations d’acteurs de la scène hip-hop qui ont été réunis autour d’une table avec comme modérateur Hendrix Bilé et Tony Mefé ; sous l’oreille attentive de Idrissou, Responsable de la plateforme kamerhiphop.com et Hans Mbong, Directeur du Festival Couleurs Urbaines. Autour d’eux, de nombreux invités, minutieusement sélectionnés par les organisateurs de cet atelier pour représenter aux mieux l’ensemble des acteurs de la scène urbaine.
D’après les panélistes présents, le hip hop camerounais a connu à ses débuts, d’énormes soucis de logistiques caractérisées entre autres par l’absence de studios appropriés et d’ingénieurs de sons qualifiés. A côté de ceci, on notera un environnement peu réceptif qui sera à l’origine de divers freins liés aux clichés que se faisait la société des artistes hip hop. On verra aussi naître, des guerres entre artistes, mais aussi des campagnes de mouchardage et de dénigrement, le manque de solidarité des acteurs culturels de la diaspora, l’absence d’encadrement des artistes et l’essor difficile des musiques hip hop véhiculé via le « francanglais » mais qui à travers les années s’est retrouvé être une langue fédératrice.
Le soucis de l’émergence de la scène urbaine camerounaise s’est fait dans un contexte de précarité mais aussi dans un élan de mimétisme des artistes locaux qui étaient dans la logique de faire du hip hop comme celui qu’il appréciait par les canaux des médias occidentaux.
Le hip hop camerounais ayant tendance à s’imprégner des couleurs traditionnelles du terroir a aussi eu à se buter à la multiplicité des ethnies donc des langues. Malgré les vibrations que dégageaient certains titres, il est toujours demeuré les barrières liées au langage.
Ne pouvant pas tous se noyer dans les mêmes sonorités et rythmes et s’arrimer au hip hop occidental, il se pose la question du comment faire pour faire accepter à tous des sons aux couleurs locales en faisant de notre diversité culturelle, une force ? Comment maintenir et transmettre cette flamme qui a fait naître les leaders actuels de la scène urbaine aux jeunes artistes ? Comment développer de façon harmonieuse, crédibiliser et professionnaliser le milieu hip hop camerounais pour un meilleur rayonnement sur la scène nationale et internationale ?
A ces nombreuses questions posées dont la liste est loin d’être exhaustive, des pistes de solutions seront émises le 9 décembre 2010 sur le site du Festival durant la deuxième partie de cet atelier traitant des questions de développement du hip hop Camerounais.