Dixième couplet pour le kamerhiphop
Plusieurs rappeurs se sont retrouvés sur la scène du Ccf de Yaoundé samedi dernier. Il est environ 20h. En attendant le pasage des rappeurs sur la scène du centre culturel français de Yaoundé (ccf), les spectateurs ont droit à la projection des vidéogrammes, question de les mettre en condition, pendant une demi heure. Puis, apparaît Stanley. Un jeune animateur venu de Douala, qui prend le micro pour diriger le reste de la soirée. La salle qui n’attendait que la suite du spectacle affiche sa satisfaction avec l’entrée de Marion, danseur et chorégraphe. Sur la scène, il accomplit un ballet de break-dance intégrant des mouvements acrobatiques tels que des sauts périlleux.
Juste après cet épisode de danse urbaine, la place est cédée à la musique. Tout au long de cette dixième édition, le public a reconnu plusieurs figures du rap camerounais. Notamment Nkukuma, 1.9.8.5, Mister Dar’X, Habib du bled entre autres, et des slameurs à l’instar de Phatal, qui se proclame «poète de la rue, au service de l’art». Un groupe hip-hop dénommé «Jemm» a littéralement fait chavirer les coeurs du public féminin. La foule a aussi eu l’occasion de redécouvrir un duo, le «Mbalè Mbalè». Ils ont repris une chanson dans laquelle, ils affirment qu’ «on est quelqu’un derrière quelqu’un», dans un style musicale alliant la techno et l’assiko. Les tenues sont celles de leur âge et de leur milieu : pantalon Jeans Slim, t-shirt, blousons noirs ou encore vestes new-look.
Comme à chaque édition du Kamerhiphop show, il y a un styliste qui est présenté. Pour cette fois-ci, c’est à la marque Anofel, qui a donné à voir, surtout qui a profité de l’occasion pour ce faire connaître. Pour leur défilé de mode, leur collection, qui se résume à des t-shirt en coton, sur les quelles sont inscrits des graffitis ou alors des caricatures. Malgré la dimension festive de cet évènement, il y a eu une note de tristesse. L’annonce de la mort du fils de Krotal et l’hommage rendu à des rappeurs décédés tel que Al-B ont brièvement refroidi la soirée.
D’après Idrissou H. Arabo, l’organisateur du Kamerhiphop show, cette célébration placée sous la thématique «New school part 2» a pour but de valoriser la jeune génération de hip-hop au Cameroun. En dix éditions, il affirme avoir programmé une cinquantaine d’artistes. «L’objectif initial qui était de rendre plus crédible le hip-hop au Cameroun est atteint. Toutefois, l’idéal serait de produire plus de scènes, question de permettre la visibilité des artistes», déclare-t-il à l’issue du spectacle.
Du côté des spectateurs l’avis sur l’évolution du spectacle est contesté. Edwige, une spectatrice et amateur de hip-hop, avoue au sortir du Kamerhiphop, que «le hip-hop au Cameroun est en régression. Les gens n’y portent plus le même intérêt qu’il y a de cela dix ans, et les salles sont de moins en moins remplies».
source quotidienmutations.info
Rowina Nguimbis (Stagiaire)