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vendredi, mai 9, 2025
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Bobby Shahmahn : LE RAP KAMER EST MEDIOCRE !

Il y’a quelques années de cela, Bobby Shahmahn, aka « le vieux sage » interviewé sur kamerhiphop.com, parlant de la qualité des vidéogrammes dans le domaine hip hop au Cameroun, disait alors que « le rap kamer est médiocre » ! Sa critique était fondée, et elle a porté ses fruits, mais 5 ans après, quand les jeunes structures de vidéogrammes sont en train de viser l’excellence de clip en clip, le « vieux sage », suit plutôt la pente descendante qui le tire de plus en plus vers la médiocrité. Entre ses clips et ceux de ces jeunes structures dont je préfère taire les noms, parce qu’elles parlent d’elles même, je pense qu’il n’y a pas ou il n’y a plus de choix.
Mais cette pensée de Bobby S, reste valable, si elle doit être prise dans son ensemble. Oui, et n’ayons pas peur ou honte de le dire, « le rap kamer est médiocre ». Nous croyons que nous avons déjà atteint un niveau élevé, on se complait des apparences qu’on nous fait voir, mais la réalité c’est que nous sommes là au niveau où les autres étaient il y a des années. On ne peut mesurer la portée d’une œuvre ou d’une culture que dans sa capacité à dépasser ses propres frontières, et à côtoyer et même influencer d’autres créations issues d’autres cultures.
Mais ce n’est pas le cas du rap au Cameroun. Même dans notre propre territoire, nos artistes n’arrivent pas à s’imposer et à imposer leur culture, ce n’est pas à l‘extérieur que ce sera possible. Au lieu que nos artistes s’efforcent, (tant pis le temps que ça doit prendre), à imposer le rap comme une musique dominante, parce que représentative, nos artistes se laissent entrainer par je ne sais quoi, à aller faire la courbette aux autres styles musicaux, prétextant qu’ils veulent être authentique et originaux.
Oui, le rap au Cameroun est médiocre, combien d’artistes hip hop au Cameroun ont déjà rempli à eux seul une salle de spectacle de seulement 150 places assises ? Combien d’artistes rap au Cameroun ont ‘ils déjà vendu plus de 1000 disques ? et en quel espace de temps ? combien d’artistes rap  au Cameroun ont ‘ils déjà fait des concerts dans plus de quatre villes au Mboa ? combien sont ’ils invités dans les émissions télé ? c’est une honte de voir comment les rappeurs supplient pour passer quelques secondes à la télé. Combien sont stoppés dans la rue pour un autographe, une photo, ou une dédicace ?
Sur le plan international c’est si grave, que je n’ai même pas l’envie de l’écrire ou de le dire. Combien de nos artistes passent dans les chaines internationales ? Ne parlons même pas de ces chaines planétaires, rien que les chaines de nos voisins les plus proches, combien ? Combien sont dans le classement des hits de ces chaines ? Combien d’artistes sont sollicités pour des concerts internationaux ? Combien sont ‘ils nommés aux cérémonies de récompenses internationales ? combien sont’ ils sollicités pour des featuring ? combien sont acceptés pour des featuring avec ces stars internationales qu’ils sollicitent ? 
On pense depuis que nous sommes en train de faire des progrès, mais le constat est que, nous régressons plutôt. Parce qu’avec tout ce qui se fait déjà au niveau de la qualité des vidéogrammes et des sons, (beat makers), nous n’arrivons pas encore à sortir de l’ombre, il faut se poser des questions. C’est que dans le domaine, on ne se dit pas assez de vérité. On est trop complaisant. Il y’a trop de maillons faible dans le hip hop au Cameroun, mais on continue à leur faire confiance, et à leur laisser faire des choses qu’ils n’ont ni la capacité, ni la caution morale pour les faire. Le prince de la paix disait que : « si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupes-le ».
Il est l’heure de nous débarrasser de la mauvaise herbe qui empêche le progrès du mouvement hip hop au Cameroun. Ces gens sans talent ni passion qui viennent tuer notre art à l’heure même, or il est en train de se vivifier. Le combat entre les « vrais » et les « faux » doit être ré-actualisé. Le problème c’est qu’on ne sait plus qui est vrai ou faux. Une chose est sûre, les vrais reconnaissent les vrais, et les faux aussi savent qu’ils n’ont pas leurs places. Et ils seront combattus s’ils ne veulent pas partir d’eux même.
Si nous affirmons mordicus que le rap au Cameroun, est médiocre, ceci est même un euphémisme, parce qu’il est d’une médiocrité qui frise la nullité. Mais je crois au changement, je crois qu’un jour arrivera où les vrais serveurs du hip hop seront reconnu et apprécié à leur juste valeur. Et qu’enfin débarrassé des imposteurs des mythomanes, le rap au Cameroun quittera de la « médiocrité à l’excellence ».


« À l’égard des lacunes et des faiblesses de nos cultures, la rigueur et la sévérité doivent remplacer la complaisance » Marcien Towa, Essai, P 70


 

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