Le KOLATIER 2015 refermait ses portes le 10 Octobre dernier à l’Ifc de Yaoundé avec un spectacle live vraiment à la hauteur des attentes du public, très nombreux ce fameux soir. Pour ce plateau de clôture, le groupe Nkul-Obeng du Cameroun, le TRIO TERIBA du Bénin et enfin Didier AWADI du Sénégal qui aura suscité une attention particulière. Cet adepte de la démocratie et de la révolution pacifique, disciple de Thomas Sankara, après sa brillante prestation, a donc consacré quelques minutes à culturebene.com
Bonsoir Didier AWADI ; très belle prestation déjà…
Bonsoir culturebene, et merci.
Alors, ce séjour au Cameroun, comment l’avez-vous trouvé ?
Ecoutez, moi je suis juste hyper heureux de l’accueil du public ; il a été magnifique. En plus je me retrouve au Cameroun qui est une grande terre de musique et j’y ai retrouvé des amis, c’est que du bonheur vraiment.
Pour revenir à votre prestation qui refermait la page du KOLATIER édition 2015, on voit que vous restez fidèle à votre logique de discours sur la révolution… Mais on a l’impression que le Burkina Faso vous importe le plus !
Non, non non ! C’est pas toujours un discours axé sur le Burkina…
On se rappelle qu’à la dernière édition du FEMUA vos propos visaient plus les situations au Burkina, pareil pour ce soir, d’où notre interrogation.
En fait, partout où j’irai je parlerai des problèmes de l’Afrique. Je parlerai encore plus de Thomas SANKARA parce que c’est mon maître à penser. Mon discours n’est pas que pour le Burkina, c’est pour tous les pays africains qui vivent la même situation que le Burkina et qui ont besoin de démocratie.
Pensez-vous que les jeunes sont réceptifs à ces discours ?
Ce qui est certain, c’est qu’on continuera ; à travers ce qu’on fait, on veut aider les jeunes à être libres et à prendre leur destin en main. C’est notre rôle, quoi.
L’album « Ma Révolution » est toujours d’actualité, mais y aurait-il un autre en gestation ?
C’est vrai que je n’en parle pas mais oui, le prochain album est prêt et peut-être qu’il sortira d’ici février 2016 car je serai en spectacle à Kribi, Yaoundé et Douala cette période là.
Beaucoup ont apprécié la collaboration « Merci mon Dieu » avec votre ami et frère du Positive Black Soul, Duggy Tee…
Sans vous couper, je dis déjà qu’il s’agissait de la continuité du PBS (rires).
Comment se porte-t-il déjà ? Sera-t-il avec vous dans le cadre de la tournée de février prochain ?
Il se porte très bien ; peut-être qu’il sera là, mais nous sommes toujours en pourparlers avec le promoteur. Pour nous c’est très important de venir, car le Cameroun est une grande terre de musique, c’est une grande terre de hip hop. Il y a beaucoup de groupes et d’artistes ici qui ont pratiquement le même âge que nous donc la fête sera belle.
C’est confirmé qu’AWADI sera bel et bien au Cameroun en Février prochain ?
Les shows de AWADI au Cameroun sont signés ; maintenant on négocie juste pour que Positive Black Soul soit également de la fête ou bien ait deux dates.
Malgré la force de pénétration de l’afrobeat dans le continent, AWADI est resté fidèle au rap pur et continue de conscientiser au lieu de faire danser ; pour vous, quel avenir pour le real hip hop sur la scène continentale ?
Disons que le rap va évoluer, il évolue même déjà ; il suit sa voie. S’il devient afrobeat ou rock n roll il le deviendra à coup sûr. Ce que je cherche à dire c’est qu’il ne faudrait pas que nous-mêmes freinions le rap dans son évolution naturelle. On peut faire danser et faire réfléchir en même temps. Je ne suis pas du genre à dire : Il faut faire ci, il ne faut pas faire ça, etc. Je ne suis pas dans le dogme, moi je dis : Il faut ouvrir les esprits et les sensibilités. La musique aussi doit évoluer, c’est tout à fait normal !
Vos rapports avec le Daara J ?
Nos rapports sont bons ; c’est des petits frères.
Et avec Youssou Ndour ?
Très très bien aussi.
Parce qu’on aurait entendu que c’est pas trop ça…
(Il rit) Tout va très bien, j’ai dit.
Par Dariche Nehdi