Dj Bilik : « C’est pas trop le ndoutou, c’est God seul qui no comment il do ses ways… »

C’est l’un des précurseurs du mouvement hip hop camerounais et son label, Zomloa, a été des plus prolifiques ; Dj Bilik vient d’être victime d’un cambriolage et y a laissé de costauds projets qui lui ont pris près d’une décennie…

Le Big je ne saurais commencer sans te pass le ASSIA ; on know tous que tu t’es fait cambrioler tout récemment…

Dariche laisse comme ça, en réalité c’est un peu ça le pays. Je ya bad en ce moment, honnêtement je suis à terre. Parce que tu ne peux pas avoir travaillé plusieurs années et regroupé des projets pour qu’en une seule night des individus viennent et prennent tout. C’est ma life qui s’est envolée comme ça. Ils ont même pris le disque dur de mon bro Idrissou dans lequel il regroupait tous ses projets depuis cinq ans. En tout cas on remercie le Seigneur parce que le scénario aurait été tout autre ; ils nous auraient tayam mes mouna et moi. Donc, à quelque chose malheur est bon comme on dit souvent. C’est pas trop le ndoutou, c’est God seul qui no comment il do ses ways.

Et ton projet Zéro Bain de Sang alors ?

Justement, une bonne partie a été emportée aussi, mais l’inspiration reste car elle est divine. Je rappelle que j’ai lancé ce projet quand des gens, notamment Patrick Nganang et Cie ont voulu déstabiliser le bled en inquiétant le Lion (le Prési) or nous ne sommes pas dupes. J’ai dû contrer ces attaques avec ce gros mouvement, Zéro Bain de Sang. Jusqu’ici on a pu faire de très belles prods dans lesquelles vous retrouverez des gros noms de la scène artistiques, culturelle et politique aussi.

Tu as quand-même pu réaliser certains ways en 2014 ? Sinon, comment s’annonce 2015 ?

Mbom, 2014 a été compliqué chez moi hein (rires), concernant mon label, et même le rap camerounais. Sinon, il y a eu des petites scènes  notamment à la Case des Arts qui devient un fief pour les évènements culturels. Sur le plan politique ça n’a pas été ça, car nos gouvernants se sont mal comportés et on les retrouve aujourd’hui au Ngata. Sur le plan social et surtout sécuritaire, le Boko Haram ne veut pas nous lep. Bref, j’invite mes frères et sœurs à multiplier les prières. On a comme l’impression qu’on a nous-mêmes tourné le dos à God. C’est la raison pour laquelle certaines choses nous arrivent, mais Dieu veille. Il faut juste prier, et prier beaucoup.

Quelques notions

Ndoutou= les problèmes, Tayam= décapiter, Ngata= la prison, lep= laisser, ways= choses

 Par Dariche Nehdi