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mercredi, avril 24, 2024
On Djoss

Ak Sang Grave : «S’adapter au contexte, évoluer selon les époques, prouver »

Par un samedi matin, l’équipe de Kamerhiphop est reçue par les membres de AK-SANG-GRAVE, dans un petit coin, bien à l’écart des regards des passants. Ils sont préoccupés par la tenue de leur première sortie officielle après la sortie de leur 2ème opus « Du Fond de l’Afrique… »


Autour de quoi s’articule un samedi de Ak-Sang-Grave ?
Dar-X : lorsqu’on n’a pas de radio à faire comme ce matin, on peut e permettre la grasse matinée.
Reezbo : ou faire du sport (il montre ses muscles), après on se retrouve pour discuter entre nous et surtout procéder aux derniers réglages pour le concert.


Ça fait plus de quatre mois que l’album est sorti, on dirait qu’il plonge ?
Reezbo :
c’est vrai qu’à Yaoundé c’est pas trop ça pourtant à Doul’ c’est au top.
Dar-X : c’est un peu dommage que là où nous sommes implantés, nous devons encore courir derrière les médias et bousculés les animateurs, bon c’est vrai qu’on dit qu’on n’est pas prophète chez soi… (Rires)


Est-ce que ce n’est pas une question de blé ?
Reezbo :
sans blague c’est curieux mais c’est vrai. Chaque fois qu’il faut qu’un animateur diffuse nos sons à la dio-ra, il faut qu’on lui file le blé. Les animateurs pensent qu’on roule sur de l’or à Yaoundé ! Parce que ce n’est pas le cas à Douala. Que ce soit Sweet FM, Canal 2, Equinoxe…tout le monde suit et diffuse sans rien demander mais à Yaoundé hein…
Dar-X : ça fait mal !


De retour au Gabao, quelque chose a-t-il changé en vous ?
Reezbo : oui. D’abord il faut dire à tous que ça s’est très bien passé, on s’est bien battu et on s’en est bien tiré. Maintenant c’est clair qu’on a gagné en expérience et en popularité. En plus je suis devenu plus mature.
Dar-X : on s’est fait découvrir aussi par ceux qui écoutaient juste nos sons à la radio. On est allé prouver au Gabon !


Etes-vous aussi mordu par le virus qui pourrit la musique camerounaise ?
Reezbo :
personne n’échappe. Le problème c’est que les gens qui gèrent les droits d’auteurs au Kamer sont d’une autre époque. Lorsque tu vas à la CMC (Cameroon Music Corporation), tu retrouves des vieillards assis derrière des ordinateurs qu’ils ne savent même pas allumer.
Dar-X : il y a aussi la problème de piraterie dans toute l’Afrique. Et ça, ça vient d’en haut car si le gouvernement veut, il peut stopper la piraterie.
Eboo : au Kamer, on nous prend pour des artistes qui ne produisent rien et qu’on devrait revenir à l’ancien style pour prétendre faire de la bonne musique. Nous on l’a fait en plus avec Manu Dibango.


Te retrouves-tu dans Kool Shen ?
Reezbo : dans Yaoundé pour la planète oui. Et c’était normal parce que à l’époque, c’était le rap français qui chauffait, on avait tous les romans RAP. Mais aujourd’hui, c’est plutôt avec Tiken Jah que je préférerais faire un feat.


En tant que groupe ancien dans le hip hop, quel regard posez-vous sur le niveau actuel ?
Reezbo : aujourd’hui tout est fait dans l’immaturité et la vitesse. Il suffit que quelqu’un ait un ordi. chez lui et il pense qu’il peut déjà sortir une cassette de hip hop. De plus, les artistes de rap abandonnent leurs études au profit du rap ; même pour écrire, il faut avoir de la matière dans la tête. Dar-X : a peine on a une caméra qu’on prend déjà des images et qu’on monte des clips qui ne répondent même pas à certains critères et éthique musicale.
Eboo : (qui vient de nous rejoindre) pourtant, nous on a pris la peine de marcher sur mesure. Nous sommes partis de 96 à 2002 pour sortir notre 1er album et de 2002 à 2006 pour le deuxième ! Pourquoi les jeunes sont tellement pressés ?


L’aventure avec Mapane Records votre maison de disque ira jusqu’où ?
Reezbo :
c’est le mariage (rires). Mapane nous a soutenue et supporté pendant plusieurs années et avec cette boîte, on compte redonner au rap kamer quelques lettres en or.


Pourquoi t’es-tu mis au sport Reezbo ?
Reezbo :
je vais vous raconter l’histoire. Depuis le lycée, je n’étais pas le genre de mec qu’on remarquait ou qu’on regardait, je parle bien des filles ! J’étais chétif et personne ne me voyait. J’étais le plus petit du groupe et mes coéquipiers parfois m’intriguaient. Alors il fallait que je m’affirme. Voilà pourquoi je me suis mis au sport et aujourd’hui on me remarque  plus vite avec mes tatous que les autres !!! (Rires)
Dar-X : et il est courageux. Le jour où il l’a fait, je lui ai dit gars tu as le cœur car c’est le truc qu’on porte sur soi toute la vie. Honnêtement, il m’a dépassé.


Il vous est arrivé de sortir avec vos fans ?
Dar-X : je ne vais pas dire qu’on aime nos fans, mais on aime les femmes. Maintenant, on ne va pas sortir avec toutes les filles qui vont venir nous dire ; ah vous chantez bien…
Eboo : il y a des artistes qui sont allés avec leurs fans et qui ont fini par trouver leur femme…
Reezbo : faut pas briser le mythe qui existe entre nous et les autres.


Une date, un lieu à retenir ?
Reezbo : oui. Venez nombreux nous soutenir ce samedi 11 novembre 2006 à l’espace culturel AFRICREA à Bastos. La fête commence à 18h et il y aura également al participation des artistes tels que Lady B, Charleman et Ame-strong de Doul’, C-minaire, Jaraam, Parol et Rage 2Zvil de Yaoundé. Les groupes Blakstar et Xthriller P seront également de la partie avec leur danse battle.


Un contact ?
954 06 51  et kamerhiphop.com

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