Eric Christian Nya : « en 2007, les choses n’ont pas beaucoup bougé … »
Animateur radio (Groove à la FM 105 à Douala), présentateur de spectacle et autres soirées de Gala, manager artistique (il manage la diva Queen Etemé), animateur télé (il anime une émission à STV), Eric Christian Nya fait le bilan de l’année 2007 qui vient de s’achever.
Kamerhiphop.com : Bonjour Eric Christian, 2007 s’est achevée. Quel bilan fais tu en ce qui concerne les sorties d’albums, les spectacles…?
D’un point de vue personnel, je pense que 2007 a été une année au cours de laquelle les choses n’ont pas beaucoup bougé dans l’univers du hip hop camerounais. Il n’y a pas eu de changements significatifs. C’est malheureusement toujours le même son de cloche, les mêmes galères.
Le manque de moyens, de structures d’encadrement, l’amateurisme règnent toujours en maitre absolu. Il n’y a pas de véritable coordination dans ce qui est fait, pas de suivi, les rappeurs ont toujours du mal à trouver leur marque. Même si au niveau des medias locaux, le hip hop est de plus en plus présent, il faut dire que les mécènes hésitent toujours à sortir des sous pour soutenir le mouvement. Conséquence logique, l’année dernière, à quelques exceptions près, il n’y a pas eu à mon avis, de véritables sorties d’albums, je voudrais dire albums de qualité.
Côté spectacles, c’est pareil. Rien de nouveau sous le soleil. Le manque de professionnalisme et la médiocrité sont toujours au rendez vous. Rien n’est fait dans le respect des règles de l’art. Tout se passe comme si personne n’est à sa place. C’est tout le monde qui s’improvise organisateur de spectacles. On ne se donne pas le temps et les moyens pour bien faire les choses. Il y a un manque de respect terrible vis-à-vis du public qui, malgré toutes les humiliations (Retard, annulation, programmation approximative, sonorisation lamentable, etc.) continue à venir en masse aux concerts de hip hop. Voila brièvement le bilan que je fais de 2007. Le chemin est encore long. Que l’on cesse de se prendre la tête, de jouer les 50 Cent, ou autres Booba. Au Cameroun, on n’en est pas encore là. Il est temps que l’on se mette résolument au travail. Et pour relever les multiples défis qui les interpellent, les différents acteurs de la scène hip hop kamer ont intérêt à ne pas évoluer en rang dispersé. Faut absolument canaliser toutes les énergies. L’avenir du mouvement hip hop kamer en dépend.
Toi qui fais partie des personnalités ressources de ce mouvement, selon toi le problème se trouve à quel niveau ? Pourquoi avec tant de talents, le hip hop kamer tarde t il à décoller ?
A mon humble avis, rien n’est encore bien structuré. J’ai l’impression que l’on est à un stade embryonnaire. C’est peut être la raison pour laquelle tout va dans tous les sens.
Le Cameroun, tout le monde le sait, est un vivier de talents. Mais malheureusement, ces talents ne sont pas suffisamment valorisés. Personne ne comprend que c’est important d’investir dans le développement de carrière, comme cela est le cas sous d’autres cieux.
Il existe encore beaucoup de préjugés, malheureusement par rapport au hip hop, du coup les rappeurs sont toujours considérer comme des artistes entièrement à part. Il y’a une sorte de crise de confiance. Les choses paraissent vraiment compliquées et c’est comme si, il n y avait pas de logique dans la manière de fonctionner. Ce qui est vraiment dommage.
Mais je crois qu’il ne faut surtout pas céder au découragement. C’est toujours difficile d’imposer un mouvement. Ailleurs c’était pareil et c’est même encore le cas. Les choses finiront par décoller, à condition de bosser dur, très dur. Toujours donner le meilleur de soi. Beaucoup de rigueur. On fini par être récompensé, peu importe le temps que cela dure. De toutes les façons, que ce soit au Cameroun ou ailleurs, la révolution hip hop aujourd’hui est en marche.
La communauté hip hop kamer doit comprendre que pour forcer le respect et l’admiration, elle a intérêt à s’imposer par le travail bien fait. Ne pas se fixer de limites dans la quête de l’excellence, la quête de l’excellence qui doit être un combat de tous les instants. Et cela personne ne doit l’oublier.
Ton émission Groove, diffusée tous les après midis de 15h30 a 17h du lundi au vendredi sauf le mercredi sur CRTV FM 105 SUELLABA à Douala est l’une des émissions phares consacrée au hip hop du bled. Comment tes auditeurs vivent t il ces carences en sons ? N’as-tu jamais reçu des suggestions du genre « on est fatigué d’écouter la même chose… » ?
Heureusement ils ne le vivent pas très mal. Je me débrouille comme je peux pour « jongler » avec la playlist. C’est vrai que ce sont les mêmes chansons que l’on propose tout au long de la semaine, mais je m’arrange au niveau de la rotation des titres, qui elle, change. Cela veut dire que, ce que je joue le lundi, je vais difficilement reprogrammer le lendemain sauf forte demande des auditeurs. Ce qui donne un air de neuf. Mais, j’avoue que c’est un sérieux problème auquel on fait face en tant présentateur d’émission hip hop au Cameroun surtout lorsqu’on a choisi de ne faire que la promotion du hip hop camerounais comme cela est le cas pour moi. (La programmation de GROOVE, c’est pratiquement 90% de hip hop kamer, le reste hip hop francophone, américain et africain).
De temps en temps aussi, après validation par l’équipe de production, il peut arriver que je programme des maquettes qui d’un point de vue technique et artistique sont acceptables.
Je profite de cette tribune, pour demander à tous les acteurs de la scène hip hop sans exclusive et a travers le monde, qu’ils soient camerounais ou étrangers, de bien vouloir me faire parvenir leurs actualités et supports. Ils peuvent gratuitement déposer les cd ou les documents à mon attention à la guérite de la Maison de la Radio CRTV à Bonanjo ou me contacter à ericchristian2006@yahoo.fr ou au 00 (237) 94 23 40 48. J’en ai grandement besoin. C’est carrément un SOS que je lance. Merci.
Pour régler ce problème de carence d’albums, un manageur kamer célèbre vivant en Europe a pensé « au plan Marchal du Hip Hop kamer ». Il voudrait produire 100 albums hip hop pour « le relancer ». Qu’en penses-tu ?
Je pense que c’est une superbe idée. Si elle peut se faire c’est tant mieux. Maintenant, produire un album, cela n’est pas aussi simple que ca, même si on investit beaucoup d’argent. Il s’agit quand même des œuvres de l’esprit. Il y’a une dimension spirituelle qui est très importante. Il y’a également un énorme travail de fond à faire. Sinon, bonjour les dégâts ! Plutôt que relancer les choses, on va tuer le hip hop avec des albums insipides, faits sans véritable démarche artistique. Je crois qu’il faut bien murir le projet. Faire un bon casting, définir les thèmes que l’on souhaite développer, etc.
En produisant 100 albums hip hop, il faut aussi penser à d’autres détails qui font problème chez nous et qui sont très importants à savoir, la promotion, la distribution, etc.
Est ce que le problème réside seulement au niveau des albums ?
Non, je crois l’avoir dit plus haut. Le problème n’est pas qu’au niveau des albums. C’est tout le mouvement hip hop kamer qui a des difficultés.
Nick B a sous titré une de ses chroniques « Kamer rap, cette secte qui s’ignore ». Il dit dans cette chronique je cite : « Pour la promo, la production hip hop kamer suit un créneau tracé et connu à l’avance avec des émissions et animateurs précis dans les médias « chaud » : Dania, Tony Nobody et Tito à la télé ; Eric Christian, Pegguy, Visley à la radio ; Idrissou, Rocky sur Internet… la presse écrite est délaissée… ». Partages-tu ce point de vue ?
Je suis entièrement d’accord avec Nick B. Je trouve que ce qu’il dit est pertinent. Il a vraiment pris le temps d’observer la scène hip hop kamer, qui pour certains ressemblent à une sorte de « secte », avec des animateurs radio et télé qui s’apparentent à des gourous. Mais il n’en est rien en réalité. C’est vrai que nous ne sommes pas nombreux à nous occuper au quotidien d’émissions hip hop. Et c’est l’occasion pour moi de dire que ce n’est pas facile, car il faut à chaque fois convaincre les responsables que c’est important d’ouvrir les antennes au hip hop. Par conséquent, les hip hoppeurs camerounais beaucoup plus, se doivent de respecter notre travail. Ils doivent cesser de nous dire ce qu’on à faire. Avant de dire n’importe quoi sur les hommes de medias, comme cela est malheureusement le cas sous nos cieux, il est important de savoir que c’est le même combat que l’on mène mais à une sphère complètement différente. Ils doivent également cesser de nous demander trop, car en attendant d’avoir une radio spécialisée hip hop comme SKYROCK ou GENERATIONS en France, ils doivent comprendre que nous, on fait de notre mieux pour promouvoir le hip hop du bled. Pour que les choses puissent bien avancer, tous les acteurs du mouvement, rappeurs, hommes de medias, ont intérêt à avoir des relations harmonieuses.
Au niveau de la presse écrite, les choses bougent. C’est vrai que les rappeurs ont tendance à plus se rapprocher des animateurs radio et télé, mais ils doivent comprendre que la presse écrite est là et qu’ils peuvent également s’en servir pour la promo, etc.
En attendant aussi d’avoir dans des kiosques des magazines hip hop kamer, faut reconnaître que de plus en plus le hip hop kamer à sa place. Je profite de l’occasion pour féliciter Nick B qui animait avec brio la rubrique CODE dans le journal 100%Jeune, dommage que la rubrique n’existe plus. Bravo spécial aussi à Marion Obam du quotidien Mutations et de l’hebdo Situations, la ravissante et sympathique Marion qui ne ménage aucun effort pour couvrir l’actu hip hop. Je pense les acteurs du mouvement hip hop gagneraient énormément à se rapprocher des différentes rédactions.
En ce qui concerne internet, tous mes encouragements à kamerhiphop.com qui je ne le dirais jamais assez fait un travail remarquable. Maintenant ce que je peux regretter, c’est que beaucoup de hip hoppeurs n’ont pas encore compris la nécessité de communiquer sur ce qu’ils font. Moi j’ai toutes les difficultés du monde à faire fonctionner la rubrique what’s Up de mon émission, consacrée à l’actu hip hop. J’ai facilement accès aux infos des rappeurs étrangers, mais pour les camerounais, j’avoue que c’est un véritable casse tête chinois. Personne n’a de site internet. Personne n’a de press-book. Personne ne prend la peine de m’envoyer des infos. Dommage. Cela ne fait pas avancer les choses. Envoyez-moi vos actualités gratuitement à ericchristian2006@yahoo.fr ou au 00 (237) 94 23 40 48.
Ton talent à la radio est reconnu par tous. Ne crois tu pas qu’il est temps pour toi de tenter une autre expérience, une autre aventure : la télé ?
Alors, il faut dire que depuis plusieurs mois déjà, je flirte avec l’univers de la télé. Je me suis illustré mais pas dans des émissions hip hop jusqu’à présent. Les téléspectateurs de STV (Chaine de télé basée a Douala) ont eu plusieurs fois l’occasion de me voir à l’œuvre. Notamment à travers l’émission PLANETE STARS qui est une production WM Entertainement. Il s’agit d’un talk show musical qui ressuscite les vielles gloires. Le producteur qui vient d’Allemagne (Willy Mbappe) a accepté de me faire confiance. Le principe est bien simple : Je reçois un artiste de talent, d’exception qui a marqué l’histoire musicale au Cameroun, et avec lui, je repasse en revue les grands moments de sa vie privée et artistique. L’artiste au cours de l’émission offre un spectacle exclusivement en live avec une équipe de musiciens. C’est un programme qui est un peu pour schématiser, un mélange de Taratata de Nagui et de Vivement Dimanche de Michel Drucker. Je le dis sans prétention aucune. Nous avons déjà réalisé quatre émissions. J’ai eu le plaisir de recevoir sur mon plateau Ekambi Brillant, les jumeaux Epee et Koum, Misse Ngoh Francois, Salle John et de nombreux autres artistes venus les accompagner ainsi que des peoples. Je profite de l’occasion pour demander aux mécènes qui aiment la culture camerounaise de bien vouloir nous soutenir car la production d’une émission comme PLANETE STARS n’est pas du tout aisée. Le producteur seul, sans sponsors ne peut pas faire grand-chose.
Bien avant, je signale que j’ai travaillé sur un projet indépendant d’émission de variétés, STARAMA, qui était censée être diffusée sur la CRTV, ou je travaille comme personnel d’appui notamment à CRTV Littoral à Douala. On a tourné au Hilton Hôtel de Yaoundé, devant le directeur général de la CRTV Ahmadou Vamoulke , le directeur de la production tv Bob Ekukole et plusieurs personnalités du pays, mais malheureusement, le programme à l’heure où je vous parle est peut être perdu dans les tiroirs de Mballa 2 (Le siège de la télévision nationale). J’ai jamais compris pourquoi ? Et ce qui me choque dans l’histoire, c’est le réalisateur de ce programme (Il s’agit de Thomas Kwassen Gwagwa) qui a fait un travail extraordinaire est décédé sans que le public camerounais ait eu l’occasion de regarder ce qui a été fait. Je remercie aussi toute l’équipe technique de la CRTV qui m’avait fortement soutenu dans ce qui est véritablement ma première expérience tv notamment madame Zenabou Pomboura qui est devenue une mère pour moi. On a gardé le contact.
Récemment encore les téléspectateurs toujours de STV, ont eu l’occasion de me voir présenter une émission pour le compte de MISS CAMEROUN 2008.
Je reste évidemment ouvert à d’autres propositions télé mais à condition qu’elles soient sérieuses et qu’elles valorisent ce que je fais. Avis donc a tous les producteurs.
Il parait que tu manages aussi la diva de musique camerounaise, Queen Etémé. Alors infos ou intox ?
Oui, c’est vrai. Je confirme. Je suis le manager au Cameroun de la diva Queen Etémé (www.queeneteme.fr) et c’est un honneur pour moi de pouvoir le faire. Car c’est une artiste professionnelle, qui est aussi une dame de cœur. A ses côtés, j’ai appris ce que cela veut dire manager un artiste. Et je puis vous dire que ce n’est une sinécure que d’être le manager d’une diva. Lors de son dernier séjour au Cameroun, on a énormément travaillé. On a été à Limbe ou elle a offert une prestation mémorable aux cotes de Sergo Polo et la maman Anne marie Nzie dans le cadre de la 6 eme édition de la Nuit des Océans que j’ai eu le plaisir de présenter en fin d’année dernière. Il faut dire que je suis aussi maitre de cérémonies.
Il n’y a pas longtemps elle était à Douala, elle a chanté au cours d’une soirée à l’occasion des 25 ans de lutte du LIONS CLUB DOUALA ORCHIDEE contre l’exclusion et le handicap, un événement pour lequel, j’ai également travaillé (Notamment la préparation et la modération de la conférence de presse, la soirée de charité, etc.)
A Yaounde, elle a organisé une résidence artistique dans un cabaret, elle a ainsi eu l’occasion de partager la scène avec des grands noms tels que Rachel Tchoungui, Anne Marie Nzie et surtout le rappeur Krotal avec qui, elle travaille pour la réalisation de son deuxième album qui devrait être dans les bacs avant la fin de cette année 2008.
Je suis prêt à manager d’autres artistes mais vraiment à condition qu’ils soient sérieux et surtout professionnels. Donc n’hésitez pas à me contacter.
Du 12 au 17 juin 2007, s’est déroulé à Yaoundé la première édition du festival couleurs urbaines et la deuxième édition est annoncée pour le mois de juillet, première édition qui a connu des fortunes divers. Selon toi que faut-il faire pour que les erreurs passées soient évitées ?
Je n’y étais pas. Mais si je m’en tiens à ce qu’on m’a rapporté, je dirais qu’il faut qu’on soit plus sérieux dans ce qu’on a à faire. Le public mérite qu’on le respecte. Le festival couleurs urbaines, c’est une belle initiative que j’encourage d’ailleurs. Hans Mbong qui en est le promoteur sait que je n’ai jamais ménagé aucun effort pour le soutenir. Pour la première édition, j’ai énormément communiqué sur l’événement dans mon émission GROOVE. Plusieurs fois, j’ai eu Hans en direct à mes frais afin qu’aucun détails ne puisse échapper aux auditeurs de CRTV FM 105 SUELLABA. Pour moi, c’est important de mettre les moyens pour avoir l’info. Ce n’est pas toujours facile puisqu’à la radio, pour nos émissions, du moins en ce qui me concerne, il n’y a pas de budget de production, mais pour servir les auditeurs, on fait d’énormes sacrifices.
On m’a dit que pour couleurs urbaines première édition, les sponsors n’ont pas réagi à temps, conséquence, il y a eu beaucoup de problèmes. Dommage, j’espère que la prochaine édition qui s’annonce, les choses se passeront mieux et que je recevrais de Hans une invitation formelle pour participer.
Il y’a de cela 1 mois, tu avais invité dans ton émission Panie et Ken mots pour faire le bilan de 2007. Après l’émission, beaucoup de choses se sont passées. Alors donne-moi ta version des faits. Que s’est il passé vraiment ?
J’ai effectivement reçu Panie et ken mots, la première semaine de 2008 dans mon émission, les deux ne se connaissaient pas vraiment. J’ai du faire les présentations. L’émission s’est bien déroulée même si j’ai remarqué que Ken mots tenait un discours assez dur notamment vis-à-vis de krotal. Il a déclaré qu’il ne supportait pas l’orgueil de krotal. Le ton est un tout petit peu monté. Panie, en tant que manager a riposté en lui demandant de rester professionnel et en évitant d’émettre des jugements de valeur. Je croyais que c’était terminé. Mais j’ai été surpris par un message de Panie qui m’annonçait qu’elle recevait des sms de menace. Au départ, j’ai minimisé la chose. Mais après je me suis rendu compte que c’était sérieux. J’ai rarement vu Panie dans cet état. Elle m’a demandé de lui communiquer le numéro de ken mots et en confrontant avec le numéro qui lui envoyait les sms de menaces, elle s’est rendu compte que c’était bel bien ken mots qui lui faisait parvenir tout cela. La suite de l’histoire, vous la connaissez vu que kamerhiphop.com en a parlé. C’est une plainte qui est déposé à la police, ken mots qui se presente, reconnait les faits qui lui sont reprochés et rédige une lettre d’excuse à Panie.
Est ce que le hip hop kamer qui est encore entrain de se chercher a besoin de toutes ses embrouilles ?
Evidemment, c’est regrettable des incidents de ce genre. Le hip hop Kamer n’en a pas du tout besoin. Faut pas gaspiller inutilement son énergie. Il y’a plus important à faire. J’espère qu’à l’avenir, on ne vivra plus ce genre d’histoire. Faut qu’on cesse de se prendre pour des américains ou des français. Nous sommes africains et camerounais, et dans nos cultures, le respect est quelque chose de fondamental. Même s’il y’a divergence de vues, il faut que tout se fasse dans le respect de l’autre.
Le 24 Novembre 2007, s’est tenu à Douala « le Mboa Hip hop Awards ». Un commentaire ?
Superbe initiative, j’y étais pour encourager mon ami Tony Nobody. Je n’ai jamais décliné une invitation venant de lui. Je ne veux pas faire dans la langue de bois, je dirais puisque j’étais présent, que l’organisation de « Mboa Hip hop Awards », a brillé par de nombreux manquements. Je ne veux pas revenir sur les détails. Mais ceux qui étaient là, savent que les choses n’étaient tout à fait pas au point. Beaucoup de maladresses, de loupés qui mettent à nue le manque de maturité à penser et à bien organiser des manifestations.
Pourtant, le public comme toujours était bien présent. Faut que ca change, faut que la jeunesse de ce pays prouve qu’on peut lui faire confiance. Evidemment, ce n’est pas en enchainant des bourdes que cela se fera. Faut qu’on se ressaisisse et qu’on prouve que la jeunesse camerounaise est capable de choses extraordinaires. Que même si elle évolue dans un environnement qui ne lui est pas toujours favorable, elle est capable de surpasser et de forcer respect et admiration.
Comment vois-tu le hip hop kamer dans 10 ans ?
C’est clair que dans 10 ans, les choses auront énormément bougé. On a plus forcement les mêmes difficultés qu’aujourd’hui. Qu’on le veuille ou pas, la révolution est en marche et rien ne peut l’arrêter. Personne ne peut arrêter le cours normal de la vie. C’est une réalité que l’on doit acceptée.
Es tu favorable aux états généraux du hip hop kamer ?
Oui, mais à condition que tous les acteurs du mouvement soient impliqués. Je pense qu’il faut une remise en question collective. Il faut qu’ensemble, on essaye de voir ce qui ne va pas, identifier les vrais problèmes, pourquoi ca ne va pas et qu’est ce qu’il faut faire pour bouger les choses ? Ce n’est pas l’affaire d’une seule personne. Sans hésiter, je dis oui pour les états généraux du hip hop kamer. Mais ce serait bien de murir le projet, sinon ca fera de l’énergie gaspillée inutilement, si au sortir d’une rencontre comme celle là on ne prend pas de véritables résolutions et surtout si on ne les respecte pas.
Qu’est ce que tu peux prédire pour le hip hop du bled en 2008 ?
Je souhaite juste que 2008 soit une année de réelle prise de conscience à tous les niveaux et surtout de consécration pour le hip hop kamer.
As-tu des projets à moyen et long terme ?
Des projets oui évidemment. Que serait la vie de l’Homme sans projets ? C’est cela qui nous pousse à aller toujours le plus loin possible, à ne pas baisser les bras, à se dire que le meilleur reste toujours à venir. Mais pour l’instant, je préfère ne pas en parler tant qu’il n’y a rien de concret. En temps opportun, vous serez informés. Je suis plutôt genre pragmatique. Construire des châteaux en Espagne, c’est pas tellement mon truc, si vous voyez ce que je veux dire.
Ton mot de fin ?
Merci de m’avoir une fois de plus donner l’occasion de m’exprimer sur le site kamerhiphop.com. Beaucoup de courage à tous ceux qui se battent au quotidien pour s’en sortir. Il faut que l’on cesse de croire que la manne nous tombera du ciel.
Eric Christian A COEUR OUVERT
Eric Christian se prête au jeu du célèbre « questionnaire de Proust ».
Voici ses réponses.
Ta vertu préférée ? L’honnêteté
Le principal trait de ton caractère ? Perfectionniste
Les qualités que tu préfères chez les femmes ? La franchise (Rester naturelle, sois même)
Ta principale qualité ? Le respect
Ton principal défaut ? M’énerver (Cela m’arrive rarement, je fais l’effort de me contenir, mais des fois je peux me lâcher aussi et grave. Vaut mieux éviter de me provoquer- Rires-)
Ton personnage historique ? Martin Luther King
La faute que tu ne supporte pas ? Le mensonge, l’injustice
L’être qui a le plus compté dans ta vie ? Mes parents (Je crois que c’est une grâce de Dieu de les avoir toujours avec moi. Je les aime beaucoup ainsi que ma famille et mes ami(e)s Merci pour l’amour que vous me donnez)
Ton meilleur souvenir ? Mon enfance. (Merci papa et maman, ma famille et mes ami(e)s je vous aime.)
Ton pire souvenir ? La mort de mon beau frère (Sa disparition a tellement bouleversé les choses)
Ta devise ? L’Homme est l’artisan de sa propre réussite. (Suis genre self made man, merci a mon professeur d’université -Yaounde 1- filière histoire, Wang Sonné de regretté mémoire pour m’avoir ouvert les yeux)
Ton signe astrologique ? Taureau (Je suis né un 26 avril à Douala à l’hôpital de Deido à Douala)
Quelle image voudrais tu que les gens gardent de toi ? Une personne attachante, sympathique, dynamique, aimant le travail bien fait, pas forcement parfaite car la perfection n’est pas de ce monde, mais de qui on peut tirer de superbes idées pour faire avancer l’humanité. Je veux pouvoir marquer mon passage sur terre. C’est le but de mon existence. C’est le sens que je donne à ma vie.