Hans Mbong : « Couleurs Urbaines doit devenir un rendez-vous d’affaire pour les artistes… »
Hans Mbong, Directeur du festival Couleurs Urbaines, nous parle de la 5e édition du festival, des 10 ans d’Axe Jeunes, des innovations…
Bonjour Hans MBONG, cette année, le festival Couleurs Urbaines sera à sa 5e édition, alors quel bilan faites vous de ces 4 éditions passées ?
Bonjour et merci pour l’intérêt et l’attention que vous accordez à l’évolution des Couleurs Urbaines. De mon point de vue je dirai que c’est un bilan positif, déjà pour avoir tenu le pari de 5 ans qui était la barre que nous nous étions fixé pour avoir la pleine mesure de la gestion d’un projet de tel envergure (les atouts, les contraintes, l’environnement, le contexte, …). Positif aussi parce que nous avons réussi à stimuler et à dynamiser le milieu de la création urbaine camerounaise, œuvrer à l’émergence de nouvelles expressions artistiques urbaines (danses urbaines, le painting, la poésie urbaine, le bmx, le veedjying, le tuning, le custom, etc.). Bien sûr, il y a eu quelques erreurs de parcours, c’est humain, mais cela nous a permis de tirer des leçons et de mieux appréhender les éditions suivantes. Je dirai enfin qu’en quatre ans Couleurs Urbaines a réussi à convaincre l’institutionnel (ministère de la culture camerounaise et autres), à soutenir et à accompagner les artistes de ce champ de la création qui sont de plus en plus présent sur tous les rendez-vous culturels aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger. Je n’oublie pas le fait que Couleurs Urbaines à inspiré la naissance de nouveaux festival sur le genre et que beaucoup de personnes aujourd’hui savent faire la différence entre le hip hop et les cultures urbaines.
C’est une édition double anniversaire (les 5 ans du festival et les 10 ans d’Axe Jeunes), comment comptes-tu l’organiser ?
Déjà je signale que c’est une équipe qui travaille autour, donc le TU n’a pas sa place (lol). Nous sommes entrain de nous atteler à faire de cette 5ème édition anniversaire, une grande réussite à tout point de vue (organisation, innovation, communication, artistique). Ainsi cette édition-anniversaire va nous permettre de marquer un temps d’arrêt afin non seulement de faire le bilan des quatre premières éditions, mais également de dresser les perspectives de cette plate-forme qui se positionne au fil des éditions comme la plus importante tribune de promotion et de valorisation du savoir-faire de la création urbaine locale. Ce sera également pour nous l’occasion de présenter l’état de service de l’association Axe Jeunes qui depuis dix ans œuvre officiellement au développement et au rayonnement de la scène urbaine camerounaise.
Quelles sont les innovations de cette édition ? (à quoi le public peut-il s’attendre en termes d’innovations ?)
Couleurs Urbaines 2011 inaugure une nouvelle ère pour ce festival. Toute une batterie d’activités nouvelles va voir le jour au sein du festival, notamment l’ouverture d’un véritable marché de produits culturels : ‘’Urban Market’’. Pour donner suite à la demande de plusieurs parents, un parc d’attraction dénommé «Môm’fun Park» pour enfants fera également son apparition; ainsi qu’un espace games (jeux vidéo, multimédia, etc.) et bien d’autres innovations à découvrir.
Parlez nous de ce marché (urban market), de quoi s’agit-il exactement ?
Couleurs Urbaines au delà du côté festif, doit aussi devenir un rendez-vous d’affaire pour les artistes et autres acteurs intervenant dans le champ culturel urbain local. Urban market sera désormais un espace marchand au sein du festival où tous les créateurs, les artistes, les producteurs, les labels, les promoteurs de festivals, les diffuseurs, les réalisateurs et monteurs vidéo, les associations et entreprises culturelles, etc. viendront proposer, exposer, mais surtout vendre leurs œuvres et ou leurs services au public. A titre d’exemple, un artiste qui en plus de son album associe les produits dérivés tels T-shirts, macarons, les porte-clés, etc. voir vendre certains de leur chanson en téléchargement, est sûr de faire des bonnes affaires à la fin du festival.
En résumé Urban market est un espace qui propose un éventail de produits artistiques sous toutes ses formes (produits dérivés, albums, vêtements et accessoires de la mode, objets d’arts, …) offrant ainsi au public le loisir de flâner, d’apprécier, d’acheter, d’échanger avec l’artiste en direct. Et pour l’artiste de promouvoir son œuvre, de communiquer sur son art et d’identifier les attentes de son public dans un souci d’amélioration continue.
Nous voulons faire de cet espace un important lieu de vie du festival où seront greffées d’autres attractions telles les jeux vidéo, le billard, le baby foot, un coin de photo numérique instantané, mais aussi la gastronomie, la boisson, etc.
Uniquement les artistes programmés sont concernés par l’Urban market? Comment fait-on pour obtenir un espace dans ce marché et combien ça coûte ?
Je voudrais déjà préciser que tous les artistes qu’ils soient programmés ou non et qui ont des œuvres ou des produits à vendre peuvent postuler à un espace au sein du marché. Dans un souci d’économie, nous avons négocié avec un fournisseur de la place des stands à des prix hautement compétitifs et que nous pensons largement à la portée des artistes exposants. Pour obtenir un stand, il suffit dans un premier temps de prendre connaissance du règlement de participation c’est très important, ensuite de remplir et déposer le formulaire de réservation de stand en payant 50% des frais au cabinet Deslou & Partner situé à Essos, l’immeuble à coté de l’hôtel avenir, 2è étage à droite, tél. 22.23.20.94.
Bon à savoir, les emplacements du stand sur le site s’obtiennent par ordre de réservation. Plus tôt vous le faites, meilleure sera la place que vous occuperez.
Le règlement et le formulaire sont en téléchargement sur les sites : www.couleursurbaines.net et www.kamerhiphop.com.
Officiellement, peux t-on connaitre les dates du festival ?
Absolument, le festival se tiendra cette année du 26 au 31 juillet 2011 au camp Aes Sonel à Essos à Yaoundé. Après les évènements majeurs qui ont été la cause du décalage du festival pour la fin d’année dernière, nous revenons à la période initiale qui est celle des grandes vacances. Cela voudrait aussi dire que nous aurons fait deux éditions des Couleurs Urbaines en l’espace de 7 mois.
A moins 3 mois de l’événement, peux t-on avoir une idée sur la programmation ?
Pour l’instant, il est encore assez tôt pour avancer un quelconque nom. Néanmoins, je peux vous assurer qu’elle sera alléchante avec beaucoup de surprises en perspectives. Il y’aura des artistes locaux, internationaux, et des découvertes.
Il parait que le festival s’ouvrira à d’autres rythmes ? Si oui lesquels ?
Nous ne cessons de le dire depuis la première édition que Couleurs Urbaines est un festival sur les cultures urbaines. Qui dit cultures urbaines, dit forcement musiques urbaines puisse que vous parlez de rythme. Et dans les musiques urbaines, on a plusieurs genres musicaux (rap, danse hall, tecktonik, techno, reggae, coupé décalé, ndombolo, makossa, bikutsi, etc.). Progressivement donc, nous allons ouvrir notre programmation qui jusqu’ici à fait la part belle au hip hop. Il est question à très court terme d’arriver à un festival à la programmation musicale variée, afin d’élargir notre public dans l’intérêt des artistes et du festival.
Le festival de cette année est dédié à la femme, pourquoi ce choix dans un mouvement plutôt macho ?
Effectivement, cette 5ème édition est dédiée à la gent féminine avec pour thème ‘’Femme, culture et développement’’. Il est question de célébrer et de valoriser l’apport de la femme dans le développement culturel au Cameroun. Qu’il s’agisse de la musique, la danse, la littérature, les arts plastiques, le théâtre, le cinéma, etc. il y’a plus un seul secteur où n’intervient pas la femme, laquelle occupe parfois les fonctions prééminentes.
Or, même si le processus de développement d’une industrie culturelle au Cameroun est encore à une phase primaire, même si tous les projets culturels au plan national sont encore frêles parce que manquant d’une réelle organisation et d’une véritable structuration, force est de relever que le rôle que joue la femme impacte réellement sur l’amélioration de ses conditions de vie et son émancipation socioéconomique.
Le thème ‘‘Femme, culture et développement’’ qui fera l’objet d’un débat animé par les femmes, constitue une trilogie qui vise à analyser pour le célébrer, le degré d’implication de la femme dans les activités du secteur culturel et les conséquences de cette implication sur son bien-être.
Y aura-t-il des scènes découvertes ? Si oui, quelles sont les modalités à remplir, pour participer à la fête ?
Evidemment qu’il y’aura des scènes découvertes. Sous peu nous allons diffuser des informations pour les jeunes artistes qui veulent participer au festival. Nous avons un partenaire pour le grand-nord qui a la charge de coordonner les sélections des artistes des ces régions, un autre à Douala qui fera pareil, idem pour Yaoundé. Nous continuons à identifier des représentants dans d’autres régions pour organiser des sélections dans leur ville également.
Devra t-on s’attendre à voir un festival plus riche et mieux organisé que les 4 dernières éditions ?
Nous nous attelons à avoir un festival totalement relooké cette année. Grâce aux enseignements tirés des précédentes éditions et à la stratégie que nous avons mis en place cette année, il ya lieu de s’attendre à ce que Couleurs Urbaines 2011 surprenne plus d’un.
Un message à l’endroit des artistes, des hommes de medias et du public ?
Nous en appelons à l’implication forte de tous, et à l’esprit de responsabilité des uns et des autres. Nous ne pouvons y arriver que si chaque entité joue pleinement son rôle. Nous voulons un festival vivant, convivial et chaleureux.
Pour les chefs de famille, nous les invitons à venir promener leurs enfants (3 à 10ans) dans espace loisir aménagé aux Couleurs Urbaines baptisé ‘’Môm fun park’’.
Nous invitons tous les amoureux de l’art, de la culture, les touristes, les fêtards à venir faire la fête à avec nous. Mais surtout à venir encourager par la plus belle des manières les artistes/exposants, en achetant un article souvenir.
Quelques contacts utiles ?
Le personnel de l’organisation peut être joint à ces différents numéros en fonction de l’information ou du renseignement qu’on souhaite avoir sur le festival.
Administration et location de stands : 74 01 68 16 – 99 43 06 33
Communication : 77 96 66 69 – 99 57 74 – 77 63 80 44
Artistique : « découvertes »
Maroua/Garoua/Ngaoundéré : 96 07 75 24
Douala : 99 44 55 29
Yaoundé : 99 17 57 25 – 77 33 04 08
Danses urbaines : 99 75 07 24
Street Wear : 77 48 98 60
Mail : couleursurbaines@yahoo.fr