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dimanche, décembre 8, 2024
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Jeff Attiogbe : « Nous sommes plutôt satisfaits du séjour de Kollins au Cameroun »

Rencontré au cours d’un bref séjour au Cameroun, nous sommes allés à la rencontre du réalisateur et ingénieur de son émérite, Jeff Attiogbe. Interview Exclusive.
 
Bonjour Jeff Attiogbe, au Cameroun depuis quelques jours, comment trouves tu ce pays ?
 
C’est la deuxième fois que je viens au Cameroun et j’avoue que je me sent plus à l’aise à Yaoundé. C’est vrai qu’à Douala je n’avais pas assez de temps, tout allait plus « speed », par contre à Yaoundé j’ai l’impression d’être en vacances parce que le climat et mon programme est plus apaisant. Sinon, je suis content d’être au Cameroun. Je sors de cote d’ivoire pour le tournage de l’artiste togolais Kollins et celui de Soprano.
 
D’où te viens le surnom de Jeff «  le gaou magicien » ?
 
En fait c’est parce qu’en 1998 j’ai bossé sur l’album de Magic System sur lequel personne ne croyait. Moi je disais à tout le monde que le titre « premier gaou » allait être un tube planétaire. J’ai géré le mastering du son sur cet album. Après le succès de ce projet, Asalfo a dit que j’étais le 5ème du groupe à travers mes prédictions qui se sont révélées être exactes.
 
On te retrouve à la réalisation de nombreux vidéogrammes qui  ont contribué à propulser des œuvres musicales et des artistes africains sur la scène internationale. Quels sont tes impressions à chaque succès d’un travail auquel tu as participé ?
 
Ca fait toujours plaisir d’avoir une certaine reconnaissance. Surtout quand on fait un travail via lequel on a des retours positifs du public et du milieu professionnel. Plus une œuvre est reconnue, plus ca fait chaud au cœur. Le dernier grand succès était avec les Toofan ; pour lesquels ont a tourné aux USA. J’ai également travaillé sur le dernier clip « Belle inconnue » de Papa Wemba, le titre « sapologie »  en featuring avec Nash et le titre « 6 millions » avec Natalie Makoma.  Pendant 3 années successives, Papa Wemba a remporté le prix du clip de l’année au Congo avec ces œuvres. A force de travailler, la maison de production de Soprano m’a contacté pour réaliser son dernier clip et le tournage s’est très bien passé…  Donc on travaille, on monte…
 
Parti de la postproduction audiovisuelle au management des artistes, on te retrouve par exemple à la signature des plus gros clips du groupe Toofan mais aussi au management d’un artiste comme Kollins. Qu’est ce qui t’a motivé de passer le cap de la simple réalisation de vidéogramme à la construction de la carrière de jeunes talents ?
 
Ca faisait plusieurs années que je recherchais un artiste qui devait avoir le style musical que je recherchais ; qui serait capable de chanter et rapper en français et anglais et qui devait être humble. Kollins, Je l’ai écouté dans une compilation togolaise que j’ai reçu quand j’étais au tournage des Toofan aux Etats-Unis. En visite à Lomé, Kollins était en froid avec son groupe, ils n’avançaient pas et étaient en froid avec son producteur. On a discuté, suite à quoi il a signé chez Bomb Factory Studios et depuis lors on est déjà à deux clips et du travail en préparation.
 
 
En parlant de l’artiste Kollins, vous étiez au Cameroun dans le cadre de l’évènement STAY IN THE JAM 2012 avec Chinois Yangeu et J&B. Quelles sont tes impressions après les différents shows que Kollins a donné au Public Camerounais ?
 
A l’Olympia (Night Club de Douala – Ndlr), on m’a dit que le public de Douala était plus difficile que celui de Yaoundé. Mais ce n’était pas la grande euphorie, mais au moment de prendre des photos, il y a eu un monde fou. Hier, on était au Safari NC pour une première prise de contact et le public a été très réceptif donc on est confiant. Et même temps, c’est la première fois que Kollins arrive au Cameroun, donc nous sommes plutôt satisfait.
 
On attend de moins en moins parler de Bomb Factory. Que devient cette structure qui a longtemps porté la signature de tes projets ?
 
C’est vrai que mon nom est de plus en plus mis en avant sur les projets récents mais tout ce que je fais est porté par la structure BOMB Factory. A titre de rappel, Bomb Factory c’est un Studio d’enregistrement,  un studio de mastering, des studios de montage vidéo, les postes de PAO (posters, flyers , affichages), Studio pour séances photos pour artistes , mannequins, pubs et vidéos… Bomb Factory a à son actif accueilli l’enregistrement de l’album de Mokobe, le groupe Magic System a enregistré la moitié de leur album chez nous. Nous avons aussi travaillé avec Jessy Matafor, Papa Wemba,  et fait les masterings des deux derniers albums de Fally Ipupa, ainsi que la collaboration entre Fally Ipupa et la chanteuse Lynsha.
 
 
Travailles tu actuellement sur des projets avec des artistes camerounais ?
 
Les deux premiers albums de X Maleya c’est moi qui les a masterisé. Nous nous occupons aussi de la plupart des projets de Mastering du label camerounais JPS Production. On devait travailler sur le dernier album de Lady Ponce, malheureusement il  n y a pas eu de suite… Le Camerounais avec qui  j’ai  le plus bossé c’est le Diamantaire. On a fait deux clips à Paris et 3 clips à Cuba. On prépare des voyages en Inde et au Brésil…
 
Pour finir, Quelle est ta vision de la musique camerounaise ?
 
C’est vrai aussi que la musique camerounaise traditionnelle s’écoute difficilement dans d’autres pays comme le coupé décalé ivoirien qui a des tendances internationales. Par contre les X-Maleya sont ouverts donc plus écoutés.  Donc les artistes Camerounais gagneraient à ouvrir leurs musiques, en faisant par exemple des fusions avec d’autres styles pour s’ouvrir à l’international. Je travaille avec des producteurs et des professionnels Camerounais en Europe mais leur travail est difficilement écouté hors du public n’étant pas proche des tendances musicales camerounaises.
 



 

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