Bobby Shahmahn : « J’invite les gens à écouter sincèrement Sango’a Mboa, Panebo et Sissongho mc’s… »
Plongé dans les méandres du Hip Hop depuis plus d’une décennie, son nom ne peut être oublié sur un Central Park à la camerounaise dans le milieu. Il acte pour la promotion des jeunes et artistes confirmés avec une philosophie propre à son label. Bobby Shahmahn a ainsi convié les artistes Hip Hop à un déjeuner, dégustation musicale dimanche dernier à l’hôtel Joanes, Bonamoussadi-Douala, au cours duquel on a pu se délecter des dernières sorties du label, notamment Sango’a Mboa, Djess Panebo et plus encore. Le condensé de l’événement et plus d’infos dans cet entretien.
Bonsoir Bobby Shahmahn, comment vas-tu ?
Bien … Aujourd’hui encore mieux merci !
Ça fait vraiment beaucoup d’années que tu évolues dans l’univers du Hip Hop camerounais. Racontes-nous brièvement tes premières heures dans cet univers, que tu chéris délicatement.
Déjà, j’essaye juste d’apporter ma patte à l’édifice globale. Comment j’y entre ? C’est ma feue sœur, décédée le 26 juin de cette année, qui me fait écouter mes premières tapes de Rap. J’ai 8 ou 9 ans ! Ça me plait et je commence à fréquenter les milieux où on fait ça. J’interprète les morceaux dans les kermesses de mon lycée à Mballa II. Et ensuite, je découvre les grands frères, tous ceux qui faisaient à l’époque, Krotal, Sango’a Mboa, Sultan Oshimihn, ceux qui sont encore plus vieux que ça, Prophète Djobi, donc de ce temps là. Et petit à petit, j’ai chanté dans Zomloa où j’étais artiste. Ensuite, j’ai monté le label Red Zone avec Sultan Oshimihn, Panebo et mon cousin Charly. Aujourd’hui, nous sommes là où nous sommes, Red Zone essaie de produire les artistes qui en ont besoin. On fait des vidéos et, on forme aussi les jeunes aux métiers du multimédia.
Il faut le dire que tu as tenu le stylo et le micro pendant longtemps mais tu l’as délaissé pour la caméra. Pourquoi ?
Laisser, je ne crois pas. Je ne pense pas que mon côté artistique ait été abouti. J’ai des influences qui sont très américaines. Et en tant que producteur, je ne peux pas être juge et partie. Donc il était bon, pour rester objectif dans ma production, de laisser l’une des toisons parce qu’en tant qu’artiste il est difficile de faire le distinguo entre ses sensibilités et, objectivement ce qui peut plaire à un marché. Donc, j’ai choisi délibérément d’arrêter de chanter et de produire ceux qui sont plus talentueux. Parce que je pense que ceux que je produis sont nettement plus talentueux que moi. Mais, je continue à m’exercer au Rap. J’ai des titres enregistrés mais ce n’est vraiment pas la priorité.
Aujourd’hui, tu as convié tes frères d’armes à un petit déjeuner. Qu’est-ce qui as impulsé ceci ?
On n’avait pas le choix parce que de toute manière à un moment ou à un autre, il faut faire le bilan. Bilan fait, je pense qu’on est quand même à un certain point. Ça fait un certain temps qu’on est là, on a eu à réaliser pas mal de choses. Il faut se recueillir, il faut dire merci à l’Eternel. Merci aux gens qui nous ont accompagnés, les identifier… Se souvenir qu’on n’est pas arrivé là seul. C’est-à-dire qu’on a beau faire, il y’a des gens qui y ont cru, qui nous ont exposés c’est-à-dire qui nous ont mis en vitrine et autres. Il faut se souvenir de ces gens. Et à la fin de l’année, après tous les malheurs que j’ai cités dans mot de bienvenue, on s’est quand même dit qu’un Homme dans sa vie doit faire le bilan. Et un label est composé d’Hommes. Donc, le label faisait son bilan en même temps qu’il disait merci à tout le monde, pour fêter la fin d’année.
Un mot par rapport aux sorties de Sango’a Mboa et Djess Panebo qui sont de la maison Red Zone ?
C’est le genre d’enfants qu’on attend depuis longtemps, l’album de Sango’a Mboa. Nous sommes très contents. Je souhaite parce qu’il a donné tout son cœur, tout son expérience ; le DJ aussi, Panebo, Stéphane Akam, DJ T-Bo qui est malade et qui a tout donné, par amour de Sissongho Mc’s, de Panebo, de Sango’a Mboa. Je souhaite qu’on les encourage mais objectivement. J’invite les gens à écouter sincèrement, à être ouvert à ce qu’ils entendent et à donner une note. Mais je pense qu’au-delà de la note, l’appréciation, la seule chose qui a un impact tangible sur l’artiste, c’est qu’on fasse une action d’achat. Je pense qu’en achetant leur CD, ça peut, de manière significative, changer leur vie au quotidien parce que les artistes égayent nos vies, adoucissent nos mœurs par leur musique !
Ton mot de fin après cette magnifique journée que vous avez concoctez pour vos invités ?
Je suis comblé parce que j’ai réussi à avancer le chrono. J’ai l’impression de passer le plus beau 25 décembre de ma vie même si on n’est pas encore le 25 … J’étais avec mes frères les artistes pour Red Zone. C’est tout ce qui me rend heureux. Donc, je suis vraiment comblé.
Merci encore Bobby et beaucoup de courage pour la suite.
Merci beaucoup pour ce que vous faites pour nous. CulturEbene.com et KamerHipHop.com se sont de gros partenaires. Je pense même les piliers de ceux qui nous soutiennent. Donc, je vous dis merci énormément parce qu’avoir fait le déplacement comme ça, avoir donné de votre temps, c’est quelque chose d’incalculable, d’inévaluable !