Djess Panebo : « Mon album O.M.N.I est très varié … Je n’aime pas la monotonie »
C’est un artiste confirmé désormais. Djess Panebo a connu de belles heures ; du Hip Hop à la musique variée, il s’est forgé une réputation à la mesure de son talent. A la base, à la baguette de plusieurs classiques, Panebo a toujours eu la touche qu’il faut pour sortir du lot. Son nouvel album « O.M.N.I » est un condensé de lui et des influences variées et coloriées que l’artiste se plait à explorer 9 titres présentés lors du déjeuner de presse donné dimanche dernier par Red Zone à Douala. Djess Panebo se confie ici sur lui et son nouvel album.
Nous sommes réunis en même temps aujourd’hui pour festoyer ensemble à l’issue de cette année. Mais concomitamment à cela, il se greffe la sortie de ton nouvel album intitulé « O.M.N.I » (Objet Musical Non Identifié). Pourquoi l’avoir intitulé O.M.N.I ?
O.M.N.I qui veut dire simplement Objet Musical Non Identifié parce que déjà, je me considère en tant qu’artiste. Certes, pour ceux qui me connaissent, j’ai commencé par le Hip Hop. J’ai travaillé avec d’autres musiciens dans autre chose que de la musique Hip Hop, les grands frères tels que Christian Nguini qui fait dans le Bikutsi qui m’a beaucoup parrainé dans ce que je fais aujourd’hui, le métier de Programmateur-Arrangeur, etc. Donc, je l’ai appelé O.MN.I parce que c’est un titre qui m’a été donné par Louis Tsoungui de Mapane Records. Après une écoute de mon album, il a estimé que c’était assez varié. Il m’a dit vraiment ton album, chacun trouve son compte et il m’a donc proposé ce titre O.M.N.I (Objet Musical Non Identifié) ! Je l’ai donc adopté, étant donné qu’il avait raison sur la chose.
De la pré-écoute que j’ai eu tout à l’heure, j’ai ressenti des mélodies un peu du Cap-Vert, beaucoup de mélodies africaines, Afro Pop, plein d’influences Hip Hop, Makossa un tout peu… Qu’est-ce qui a voulu ces orientations-là dans ton album ?
En fait, c’est parce que j’ai eu à travailler sur plusieurs albums assez variés. J’ai toujours été celui-là qui n’aime pas la norme, qui n’aime pas le classique… Vous pouvez le constater sur les œuvres que j’ai eu à produire. Vous avez écouté « Lettre au Président » de Valsero et après vous avez écouté Jay N qui est du rock ; quitté du Rock au Reggae. Bref, je n’aime pas la monotonie. J’aime ce mélange de sonorités. L’Afrique est tellement riche. Et j’estime qu’on doit s’ouvrir. Nous avons beaucoup de potentiel, il faut l’exploiter d’où la diversité au niveau de mon album. J’ai eu à travailler dans tous les styles donc j’ai dit pourquoi pas poursuivre mon album en tant qu’Arrangeur, en tant que Producteur de son. Et essayer de montrer ces leçons que j’ai pu tirer de tous ces projets où j’ai eu à travailler. C’est un peu la somme de tout ça que j’ai mis dans mon album. Donc, c’est un peu toute ma vie, c’est un peu toutes ces expériences-là, qui m’ont valu cet album O.M.N.I. Je suis un artiste donc vous pouvez voir Panebo qui fait du Rap, du Coupé-Décalé, de la Techno, de tout.
Il faut le rappeler, tu es un Rappeur qui est là depuis très longtemps mais il se trouve que tu es un peu absent du devant de la scène depuis un bon bout de temps. Pourquoi ce retrait-là ?
En fait, c’est parce qu’avant d’être MC, ensuite je suis Producteur-Arrangeur, etc. Donc, lorsqu’on ne me voit pas au-devant de la scène, je suis derrière les machines pour essayer de proposer ; parce que lorsqu’on fait ces métiers, on est sollicité un peu de partout. Donc, je suis toujours en recherche et les gens aiment bien. Tellement je suis sollicité, sans me prendre la tête. Moi, je suis quelqu’un de passionné. Et je suis toujours entrain de travailler donc, quand j’ai pris la pose, vous voyez l’absence a été justifiée par cet album. Je me suis dit à un moment donné, il fallait que je pense un peu à ma carrière parce qu’au départ je suis d’abord un artiste. Donc, j’ai consacré un peu de temps pour faire mon album de 9 titres comme vous avez pu le constater. D’où l’absence au niveau de la scène et autres.
On a ouï dire que tu vis à ton aise ! Est-ce que tu es plein aux as ?
Non, je ne suis pas plein aux as ! (Sourire) Je mène ma petite vie tranquille.
Quels sont les différents thèmes que tu abordes dans ton album ?
Par rapport à l’expérience, par rapport à mon parcours… La première chanson, vous pouvez le remarquer sur le CD c’est « Merci seigneur » parce que j’ai tenu à rendre grâce à l’éternel pour tout ce qu’il a pu m’apporter dans ma vie parce que ce n’est pas facile. Déjà, je fais des productions depuis des années. Je suis à près de 15 ans d’expérience. Donc, si je suis aujourd’hui en 2013, 2014 et que les gens ont de bons témoignages vis-à-vis de mon parcours, parce que mine de rien c’est grâce à l’Eternel, parce que c’est lui qui a béni mon travail, c’est lui qui a mis la main et je me devais de lui rendre cette grâce-là ! La 2ème chanson c’est « Number One » où je célèbre la femme, je chante pour ma femme. On ne peut pas vivre sans moitié. C’est grâce à ma femme que j’ai pu réaliser ce projet. C’est grâce à mes amis ; grâce à ma maman, d’où ce titre « Number One ». Et j’ai des titres comme « Don’t Worry » où j’essaie de sensibiliser certains jeunes. Je leur dis le chemin de la facilité a toujours un prix à payer. Peu importe les difficultés que vous rencontrées, essayez de vous poser, vous dire qu’est-ce qu’il en est ; qu’est-ce que je peux faire pour pouvoir gagner ma vie normalement.
Quel est ton mot de fin Djess Panebo ?
Je compte sur mes frères camerounais pour communiquer sur ce projet parce que je ne vais pas payer X ou Y, parce que je ne suis pas plein aux as justement. Ça me fait super plaisir d’avoir vu autant de monde aujourd’hui. Donc, tout ce que je peux dire c’est que je suis camerounais et sincèrement vu ce qui se passe à l’extérieur, et avec tout le potentiel que nous avons, c’est justement en restant soudé, en se serrant les coudes qu’on pourra exporter notre art. Aujourd’hui, nous sommes là mine de rien. On a vu les stats, nous sommes vraiment derrière. Ce n’est pas une bonne chose. D’où l’album qui est assez varié pour pouvoir montrer au monde de quoi les camerounais sont capables. Je demande à mes frères de m’aider dans ce sens à promouvoir justement cette musique. Je suis camerounais et ça concerne le Cameroun.