Le Ghana est devenu l’un des champions africains du recyclage… parce qu’il était aussi l’un des plus noyés sous les déchets.
Tout se transforme. Pour répondre à l’absence de solutions aux centaines de milliers de tonnes de déchets produites chaque année dans son pays, l’entrepreneur ghanéen de 29 ans Seth Quansah a décidé d’agir. Après avoir suivi une formation de chimiste aux États-Unis, il a fondé en 2015 Alchemy Alternative Energy, sa propre entreprise spécialisée dans la transformation et le recyclage de pneus en carburant.
C’est dans les vieux pneus qu’on fait les meilleurs carburants. Le pétrole est un des principaux composants du pneu. Pour l’extraire, Seth Quansah utilise la pyrolyse, méthode de décomposition chimique à haute température. Dans le cas présent, les pneus sont chauffés à 400 degrés pendant plusieurs heures jusqu’à récolter du pétrole. Étant donné que les déchets ne sont pas brûlés, aucune fumée n’est dégagée et l’impact sur l’environnement est limité. En quatre ans, Seth Quansah et son entreprise ont recyclé plus d’un million et demi de pneus.
Terre de recyclage. Soutenue par le programme des Nations unies pour le développement et du Ghana Climate Innovation Center de la Banque mondiale, l’entreprise de Seth Quansah est une des initiatives ghanéennes les plus remarquables. Forcé par les circonstances, le pays cultive les bonnes idées dans le domaine, comme celle de Nelson Boateng il y a quelques années. Après avoir constaté que 98% des 22 000 tonnes de déchets plastiques finissaient abandonnées dans la nature, cet ingénieur proposait un procédé pour les transformer en « bloc de route ». Reste à trouver un équivalent pour soulager le Ghana de ses déchets électroniques, le pays étant devenu un « véritable cimetière numérique ».