Un artiste n’existe que pour marquer l’histoire. Armé de sa plus grande force, son talent, distiller de la joie, enseigner, dénoncer, sont ses fusils d’épaule.
Kiff No Beat, 10 ans plus tard, sont parvenus au sommet. Qui aurait pu prédire un tel succès ? Une pareille issue pour ces cinq garçons qui déjà à l’époque défrayaient la chronique par leurs textes assez crus ?
Retour sur leur histoire assez singulière…
Une rencontre qui prouve que le hasard n’existe pas…
C’est en 2009 que Bassa Zerehoue Diyilem (Didi B, N’Wolé Brice ( Elow’n), Okou Camille Gnahoré ( Black K), Jonathan Charley (Joochar), Konan Franck Guy Mares (El Jay) se rencontrent.
Préalablement, le groupe se nomme KNB (Kamille and Brice), des prénoms des deux cousins Black K et Elow’n qui, influencés par l’atmosphère du village Ki Yi M’Bock, où évoluent le père de Black K et l’oncle d’Elow’n (Boni Gnahoré), se lancent innocemment dans la musique, interprétant et composant des textes.
Leur inspiration provient de l’écoute du groupe de rap Garba 50, leader du mouvement à l’époque.
Leur mixtape « Master two » fait mouche, le succès est à portée de main.
Dans la fièvre des débuts, ils se font rejoindre en 2009 par Didi B, leur ami, qui baigne aussi dans l’univers Ki Yi Mbock (fils du musicien Bassa Bomou et de la célèbre danseuse/chanteuse feue Pehoula Zéréhoué).
Le nom du groupe demeure le même, le sens quant à lui diffère. Ce n’est plus Kamille And Brice, KNB devient Kiff No Beat. Le trio enregistre une nouvelle mixtape “Master One”.
Parallèlement, trois autres jeunes garçons forment le groupe de rap « You Be Boyz ». Composé d’El Jay, Joochar, Kilvine 06, le groupe s’éteint pour raisons d’incompatibilité d’humeur. Joochar et El Jay, les deux rescapés forment le groupe « Jekboyz ».
Un jour, en allant enregistrer chez Shado Chris, les KNB et Jekboyz se rencontrent.
Séduits par l’énergie et les particularités des uns et des autres, ils placent leurs voix en featuring sur un son de Kiff No Beat « Roger That ». C’est la révélation, le savant mariage des voix leur ouvre les yeux ; leur rencontre loin d’être anodine les conduit à fusionner définitivement.
Concours révélateur…
En 2010, Kiff No Beat, formé dorénavant de 5 membres tente sa chance au plus grand concours rap ivoirien Faya Flow et rafle la première place. Ce prix les consacre, leur capital confiance grimpe, ils commencent à être adulés.
Se succèdent des albums (Cadeau de Noël, Jackson Five, Pétards d’ado et dernièrement Bledard is the new fresh) qui font découvrir au monde ce qu’ils ont dans le ventre, les palettes colorées de leur art.
Cinq loups, une vision commune, une explosion de saveurs…
La cohésion les fait grandir, la maturité d’esprit fait d’eux des êtres inébranlables. Qu’importe le vent de la division, les ragots, les incompréhensions… Comme un roc, les Kiff No Beat sont affermis.
L’union fait la force, différents au niveau du caractère, des styles musicaux, les cinq garçons forcent l’admiration de tous par leur charisme, leur amour pour le travail bien fait et leur ambition d’étendre la suprématie du rap ivoire, partout dans le monde.
Ils sont d’ailleurs bien partis pour atteindre ce niveau qui parait fou, à l’œil nu. Repères des cadets, les rappeurs s’évertuent à prôner l’excellence en tous points.
Un concert d’anthologie, dix ans après…
Dix ans après, les Dalton ont livré un spectacle rarement vu en Cote d’Ivoire. Sous le thème « On ne va pas dormir », les cinq loups ont donné l’irréel, de l’ambiance survoltée, de l’émotion. Un grand pas dans leur carrière phénoménale, une façon de dire MERCI aux mélomanes pour ces 10 ans de soutien, une manière implicite de se rappeler là où tout a commencé, pour eux.
Avec Abidjanshow.com