Au regard de l’actualité qui fait florès dans les médias notamment la survalorisation des cachets des artistes Camerounais impulsé par Maalhox, nous avons jugé nécessaire d’aller à la rencontre de l’auteur du titre à succès «ça sort comme ça sort ».
Vous êtes un parangon de la musique urbaine au Cameroun et actuellement vous faites la une de l’actualité grâce à votre combat pour la revalorisation du cachet de l’artiste camerounais, on aimerait savoir pourquoi maintenant ?
Maalhox : La vérité c’est que quand je fais une analyse, la société des droits d’auteur ne fait rien, les CD ne se vendent pas le seul et unique moyen d’avoir des revenus pour l’artiste c’est la scène. Aujourd’hui l’artiste Camerounais est englué dans une forme de chantage, les multinationales ridiculisent les artistes locaux à chaque fois qu’elles organisent un évènement, ces dernières donnent plus d’argent aux artistes étrangers. Et pourtant, elles utilisent les chansons des artistes Camerounais toute l’année pour vendre leur produit et réalisent des bénéfices à hauteur de plusieurs milliards de FCFA. Les multinationales ont une responsabilité sociale, elles doivent développer l’industrie musicale car c’est du gagnant -gagnant.
Quelles sont les armes que vous disposez afin de contraindre les multinationales à revenir sur le droit chemin ?
Maalhox : Notre première arme c’est d’abord la société, les consommateurs, il faut sensibiliser les camerounais car c’est eux qui consomment les produits de ces multinationales. En achetant leurs produits, les camerounais veulent développer le pays. Toutefois, on constate que la plupart de ces entreprises ne sont pas d’abord camerounaises, les bénéfices repartent à l’étranger, or lorsqu’elles organisent des évènements en payant bien les artistes Camerounais, elles vont permettre de faire vivre l’industrie musicale constituée de photographes, des chorégraphes, des médias… Si ces multinationales ne parviennent pas à développer cette industrie musicale, on assiste à une double fuite des capitaux. Par ce combat, je veux amener les camerounais à s’éveiller et à dire aux multinationales qu’en agissant ainsi, elles détruisent l’industrie musicale.
Au-delà des mots, quelle est la stratégie que vous allez déployer ?
Maalhox : Une stratégie est entrain d’être mise en place avec les artistes indignés qui en ont marre de ce traitement dégradant des firmes multinationales. Le dernier rempart qui est la scène doit être régularisée par nous artistes afin de sortir la tête haute.
Après votre post sur Facebook, l’artiste Lady Ponce a approuvé votre combat, pensez-vous avoir l’onction de vos collègues artistes ?
Maalhox : Ils sont nombreux qui approuvent mon combat et me soutiennent et ça fait plaisir, toutefois il y’a certains qui ne me soutiennent pas. Vous savez même durant l’esclavage, les nègres de maisons étaient opposés aux nègres de champs. Les nègres de maisons avaient des petits avantages et ça leur suffisaient or les nègres de champs voulaient la liberté totale, aujourd’hui nous sommes à peu près dans le même scénario, certains artistes se complaisent dans cette situation précaire.
Le point de départ de votre combat est le concert organisé par une marque de boissons où la guest star était Tecno, les artistes Ko-C , Mink’s et Jovi ont reçu un cachet insignifiant par rapport au musicien nigérian, l’un des artistes concernés par cette affaire Jovi a désapprouvé votre action sur Facebook que pensez-vous de sa sortie ?
Maalhox : C’est tout à fait son droit de ne pas être solidaire à ce combat comme je le disais précédemment le nègre du salon et celui du champ n’ont pas la même vision. Aujourd’hui il se contente et se complait dans ce qu’il vit, je ne peux pas lui en vouloir pour ça, le combat ne se limite pas à ma simple personne, aujourd’hui je suis l’artiste camerounais qui a le plus gros cachet je me retrouve dans une situation où j’ai doublement à perdre par rapport à eux mais je lutte pour une cause commune. Je veux qu’on augmente le cachet des artistes de la musique urbaine parcequ’on a atteint un niveau de popularité inestimable et c’est dommage que certains artistes ne comprennent pas le sens de ce combat.
Vous vous êtes insurgé par le choix de MHD comme nouvelle égérie du nouveau maillot des lions Indomptables à l’époque, vous vous êtes insurgé contre ces rappeurs camerounais qui font la promotion des danses étrangères à l’instar du shaku shaku aujourd’hui vous menez ce combat contre la survalorisation des artistes étrangers, n’avez-vous pas peur de vous faire des ennemis hors de nos frontières ?
Maalhox : Mais qu’est ce qu’on doit faire ? qu’es ce que tu proposes qu’on fasse qu’on ferme nos gueules ? qu’es ce que tu proposes ?
Mais vous aussi on vous invite à l’étranger ?
Maalhox : Écoutes écoutes je ne suis pas à l’étranger, le pays étranger je m’enfous, qu’on m’invite ou qu’on ne m’invite pas ce n’est pas ça mon but je ne suis pas un touriste, mon objectif c’est de rendre l’industrie musicale camerounaise assez forte pour fructifier le business, si on ne décide pas de faire consommer le Made in Cameroon on ne s’en sortira pas, je ne parle pas de moi, je parle de nous je le sais parceque j’ai presque fait le tour du monde et j’ai constaté partout on promeut la culture locale, si au Cameroun on ne fait pas ça on ne pourra pas impacter le marché international, on ne demande pas de ne plus inviter les artistes étrangers, on demande de survaloriser les artistes Camerounais.
Est ce que vous allez vous rapprocher du Syndicat national des musiques urbaines du Cameroun (Synamurca) ?
Maalhox : L’attitude du syndicat, c’ est un peu dommage, ça ne les intéresse pas apparemment qu’on revalorise le cachet des artistes face à cette politique des multinationales qui offrent des millions aux artistes étrangers au détriment des nationaux, ce n’est pas nécessaire de les déranger avec ça.
Allez-vous vous rapprocher du Ministère des arts et de la culture ?
Maalhox : On compte se rapprocher de ces autorités-là actuellement on est entrain de se réunir, on va contacter tout le monde pour gagner ce combat.
L’industrie musicale c’est une chaine, il y’a les ingénieurs de son, les chorégraphes bref plusieurs corps de métier, l’on constate que certains artistes sont gentils lorsqu’ils sont à l’aube de leur carrière, ils deviennent radins et méchants envers ceux qui les ont aidé, parfois ils snobbent les hommes de média même pour une interview, ne pensez vous pas que les artistes camerounais devaient changer leurs habitudes avant de pouvoir impacter la société ?
Maalhox : On ne peut pas demander à un groupe de personnes de changer brusquement, il y’aura toujours des personnes qui afficheront des mauvais comportements, maintenant on demande aux gens de penser à l’intérêt commun.
Concernant votre carrière musicale votre dernier chanson est « Montres moi » quels sont vos prochains projets ?
Maalhox : En ce moment on a notre récent single Montre-moi, on va tourner le clip bientôt, on va communiquer sur les différentes plateformes, le 31 août je vais me produire en Angleterre avec Ariel Sheney. Et l’année prochaine InchaAllah on mettra l’album dehors.